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L'adhésion de l'Afghanistan à l'OMC et les perspectives pour l'agriculture wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 214 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 01/02/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’Organisation mondiale du commerce s’occupe de l’ouverture commerciale. C’est également une enceinte où les gouvernements négocient des accords commerciaux et où ils règlent leurs différends commerciaux. Le but primordial du système est de faire en sorte que le commerce soit aussi libre que possible.

    L’adhésion de l’Afghanistan a officiellement été approuvée par les 162 pays membres de l’OMC lors de la dixième conférence ministérielle de l’organisation multilatérale à Nairobi. Ce pays aura jusqu’au 30 juin 2016 pour ratifier son protocole d’adhésion. Celle-ci est assortie de nombreux engagements comme l’intégration à l’accord sur les TIC ou encore sur son régime commercial.

    Quelle perspective pour la Wallonie cette adhésion offre-t-elle ?

    En l’état actuel des choses, que représente le marché afghan pour nos agriculteurs et éleveurs wallons ?

    S’agit-il de la part de l’OMC d’une ouverture vers les pays de l’Asie centrale, relativement peu représentés au sein de l’OMC ? Que représente cette région du monde pour l’agriculture et l’élevage wallon ?

    Comment la Région wallonne fait-elle concrètement valoir ses intérêts au sein de l’organisme ?
  • Réponse du 18/02/2016
    • de COLLIN René

    L’Afghanistan est le neuvième « pays moins avancé » à devenir membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
    Du fait de statut de « pays moins avancé », cette adhésion n’aura, en termes d’importations sur nos marchés, aucun impact nouveau. En effet, depuis 2001, avec son « Initiative Tout Sauf les Armes », l’Union européenne (UE) octroie un accès en franchise de droits et de quantités à tous les produits, sauf les armes, originaires d’un des quarante-neuf pays (à l’époque) qualifiés de « moins avancés ».
    Par contre, les exportations européennes et wallonnes bénéficieront, dès lors, vers ce pays d’un espace transparent et stable de règles et de dispositions commerciales.

    Le commerce global de la Belgique avec ce pays est limité.
    Selon les derniers chiffres globaux disponibles sur le site de la DG Commerce de l’UE, en 2013, les importations belges sont de 218 tonnes pour 1,03 million d’euros. Les exportations sont de 5.995 tonnes pour 37,3 millions d’euros.

    Le pays est avant tout agricole. Il exporte des légumes frais (20.930 tonnes, soit 
3,7 % de sa production) et importe principalement de l’huile de palme, du blé et du sucre raffiné (251.903 tonnes pour 110 millions de $).
    Les flux au départ de l’Afghanistan sont, avant tout, à destination des pays de la région (Pakistan 33 % et Inde 28 %).

    Au vu de ces paramètres, le seul segment potentiel de marché agricole pour la Belgique pourrait donc résider, à terme, dans les produits raffinés du sucre et éventuellement des produits de niche, dont la viande bovine.

    Enfin, concernant la défense des intérêts commerciaux agricoles de la Région, le commerce est une compétence exclusive de la Commission qui veille aux règles de concurrence en interne et aux intérêts de l’Union en externe.
    La Wallonie fait valoir ses intérêts via Wallonie-Bruxelles International (WBI), lors de la coordination fédéral-régions au SPF Affaires Etrangères. La Belgique défend ensuite sa position au Comité de Politique Commerciale, qui prépare le Conseil des Ministres du Commerce. Ce dernier donne le mandat à la Commission de défendre les positions européennes.