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La politique des assuétudes et des drogues

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 526 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 09/02/2016
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans la Déclaration de politique régionale 2014-2019 (DPR), Monsieur le Ministre annonçait vouloir développer une approche globale de la problématique des drogues. Qu'en est-il ? Quelle est sa vision politique en matière de drogues pour la Wallonie?

    Quelle sera la place des assuétudes au sein des organes de gestion de l’AViQ ?

    Comment le secteur va-t-il évoluer vers plus de cohérence sachant que les opérateurs doivent subir actuellement les effets pervers des multiples sources de financement au sein même des compétences de la Wallonie (décret assuétudes et subventions facultatives, Plan de cohésion sociale, Promotion de la santé)  et en lien avec les compétences fédérales (ministère de la Justice, ministère de la Santé, ministère de l’Intérieur) ?

    Quelles sont les orientations de Monsieur le Ministre dans ses concertations avec le Fédéral en matière d’alcool, en matière de salle de consommation, en matière d’évaluation de la directive cannabis … ?

    Le secteur est également alerté par une tendance, notamment dans la réforme des soins en santé mentale pour les enfants et les adolescents, à la dilution du champ spécifique assuétudes dans celui de la santé mentale. Qu'en est-il ? Monsieur le Ministre peut-il rassurer le secteur à ce sujet ?
  • Réponse du 29/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je tiens tout d’abord à apaiser les craintes de l'honorable membre et celles du secteur actif dans le domaine des assuétudes : la pérennité du soutien financier apporté à la lutte contre les assuétudes n’est absolument pas menacée, loin de là.

    En effet, les budgets consacrés tant au secteur réglementé, à savoir les services et réseaux d’aides et de soins spécialisés en assuétudes agréés, qu’aux subventions facultatives (et je pense notamment au Fonds assuétudes, aux subventions ponctuelles, mais également à tout le secteur de la prévention) restent constants par rapport aux années précédentes, conformément aux engagements pris notamment dans le cadre de l’exécution de la Sixième Réforme de l’État. Je tiens à rappeler que j’ai déjà tenu ces propos de nombreuses fois déjà en réponse aux nombreuses questions parlementaires.

    Je suis bien conscient que la création de l’Agence pour une Vie de Qualité engendre bien des questionnements, et ce de la part de tous les secteurs. Il s’agit d’un grand changement et même d’un bouleversement, tant en termes d’organisation administrative que de gestion qualitative du secteur diversifié de la santé. Sachant, cependant, que tout est fait, par l’administration et moi-même, pour assurer cette transition sans heurt pour le secteur, comme ce fut déjà le cas en 2015 avec la prise en main du Fonds assuétudes et du Fonds Tabac hérités du fédéral. Aussi, sachant que cette agence n’existe que depuis le 1er janvier 2016, il convient de lui laisser le temps de s’installer. Mon intention est, en tout cas, de prévoir une place au secteur des assuétudes dans le cadre de la fonction consultative développée au sein de l’AViQ.

    Concernant la concertation avec le Gouvernement fédéral, elle est effective par la participation wallonne au sein de la Cellule générale de Politique Drogues (découlant de la CIM Santé) et des groupes de travail qui ont été récemment créés pour travailler sur différentes thématiques telles que l’alcool et les salles de consommation. Les travaux n’étant qu’à leur début, je ne peux encore en faire un retour concret, mais je ne manquerai pas de le faire en temps voulu.

    Comme l'honorable membre, je pense qu’il est fondamental de vouloir développer une approche globale et cohérente de la problématique des drogues. Dans ce but, des rencontres régulières ont lieu entre l’Administration et la Fédito, fédération reconnue en sa qualité d’interlocuteur privilégié pour le secteur des assuétudes, et ce depuis de nombreuses années. Je peux assurer que celles-ci se poursuivront bien dans le cadre de l’AVIQ. Il est en effet impensable de mener à bien une politique cohérente sans le concours et l’expertise du secteur concerné.

    La nouvelle politique en Santé mentale pour les enfants et les adolescents n’est pas une réforme des soins en santé mentale ; elle est bien plus large que cela puisque, dans ce nouveau cadre, les soins ne sont qu’un des aspects relatifs à la santé mentale abordée dorénavant de manière globale et intégrée. Il ne s’agit donc nullement de dilution de la spécificité des assuétudes, mais d’une meilleure intégration et prise en compte de la problématique des assuétudes au sein dans une approche globale de la santé mentale des enfants et des adolescents. Il s’agit donc d’une volonté de soutenir un décloisonnement permettant aux différents secteurs de se soutenir mutuellement de par leur expertise.
    Dans cette optique, les problèmes d’assuétudes ne peuvent donc pas être écartés des difficultés rencontrées par certains jeunes et de la prise en compte des différents aspects de la santé mentale. Ce type de problématique ne peut et ne doit donc pas être éludé. Selon moi, une prise en charge de qualité doit prendre en compte (lorsqu’elles sont présentes) les problématiques d’assuétudes.