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L'impact de l'utilisation des pesticides

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 537 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/02/2016
    • de VANDORPE Mathilde
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Régulièrement, des études, des documentaires et des articles nous rappellent l’impact négatif que peut avoir l’utilisation des pesticides en termes non seulement environnementaux, mais également sur la santé humaine, des plus petits comme des plus grands.

    J’aurais donc souhaité faire le point avec lui sur ce qui est fait dans notre Région pour contrer ces impacts.

    Je salue la volonté de Monsieur le Ministre déjà exprimée de vouloir réduire l’utilisation de ces produits.

    Existe-t-il des données disponibles quant au recensement des différents pesticides utilisés et autorisés en Région Wallonne? Quels sont également les pesticides et composants qui sont interdits sur notre territoire ? Plus précisément au niveau agricole, donc en ce qui concerne l’achat et la vente en plus grande quantité, est-il possible d’avoir une cartographie wallonne de l’utilisation de ces pesticides ? 

    Enfin, plus précisément sur l’impact sur la santé des enfants, Monsieur le Ministre peut-il nous en dire davantage sur les effets de l’utilisation de ces pesticides ? Certaines recherches montrent en effet que les enfants sont plus sensibles aux pesticides. Aussi, un rapport pourrait-il être observé entre, d’une part, l’utilisation de pesticides dans certaines parties de notre Région et, d’autre part, l’observation de certains problèmes de santé apparaissant dans ces mêmes parties de territoire? Quelles sont les recommandations et les actions possibles afin de réduire et éliminer tout risque sur la santé ? Des campagnes de sensibilisation sont-elles menées ?
  • Réponse du 03/03/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    La liste des produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique est disponible sur le site officiel Phytoweb (http://www.phytoweb.fgov.be/indexFr.asp). Le site permet aussi de faire une recherche sur la liste des produits interdits pendant les derniers mois. L’interdiction des substances actives est décidée au niveau européen (voir le site de l’EFSA : http://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/pesticides).

    Il n’existe pas de cartographie régulière des zones les plus touchées par les pesticides, mais les cartes réalisées pour le premier Programme wallon de réduction des pesticides montraient que c’était la zone du nord du Sillon Sambre et Meuse qui était la plus touchée. Il s’agit en effet de la zone où l’agriculture est la plus intensive et où la densité de population est la plus élevée.

    Concernant l’impact sur la santé des enfants, à l’exception de l’intoxication aigüe des jeunes enfants, deux situations sont à considérer : l’exposition de la mère pendant la grossesse et l’exposition du jeune enfant.

    L’exposition de la mère a principalement lieu dans le cadre professionnel ; à savoir, le travail en milieu agricole ou horticole, dans des serres ou encore comme vétérinaire. Ces expositions professionnelles sont associées à des accroissements du risque de morts fœtales, de malformations congénitales ou de cancers (leucémie aigüe).

    Certaines études ont par ailleurs également mis en évidence une augmentation du risque de leucémie associée à une exposition résidentielle (non professionnelle).

    Enfin, des associations ont pu être mises en évidence aux États-Unis entre l’exposition de la mère à des pesticides pendant la grossesse (et jusqu’à trois mois avant la conception) et le diagnostic chez l’enfant de troubles de développements neurologiques incluant des troubles du spectre autistique (Etude CHARGE).

    Les jeunes enfants peuvent être davantage exposés aux pesticides à cause de leur tendance naturelle à explorer leur environnement et à porter à la bouche des éléments contaminés. Les caractéristiques physiologiques des jeunes enfants, comme la proportion des organes par rapport au poids de l’individu et la consommation relative (par unité de poids corporel) d’aliments, d’eau et d’air potentiellement contaminés, accroissent également leur exposition (interne) aux pesticides.

    Pour supprimer tout risque sur la santé, il faut dans ce cas interdire la substance et l’éliminer de l’environnement, ce qui semble malaisé voir impossible à mon niveau de pouvoir étant donné que la mise sur le marché relève du fédéral.

    En matière de sensibilisation, il faut souligner que le thème général du prochain Printemps sans Pesticides qui se déroulera du 20 mars au 21 juin 2016 est précisément le lien entre environnement et santé lors de l’utilisation des pesticides. On peut aussi citer d’autres initiatives comme les Quartiers en santé sans pesticides développés par l’ASBL ADALIA.