Les filières de formation en alternance

• Session : 2015-2016
• Année : 2016
• N° : 133 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 16/02/2016

  • de STOFFELS Edmund
  • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
  
  « Donnez-nous les jeunes avant que l’école ne les ait déformés » sont des propos d’entrepreneurs que j’entends trop souvent. D’entrepreneurs qui - eux-mêmes - ne lèvent pas leurs doigts si on leur pose la question, s’ils sont prêts à former des jeunes dans leurs entreprises. Il y a encore une certaine, voir une trop importante réticence voir prudence des partons à se lancer vraiment dans cette aventure.
  
  Or, l’or se trouve dans la tête des gens. Dans ce qu’ils ont appris et qu’ils savent faire. Et l’objectif est qu’il y ait de l’or dans toutes les têtes, pas seulement d’une certaine élite.
  
  Les pôles de compétitivité créent de l'emploi, mais de l'emploi qualifié. Or, le gros souci en Wallonie, ce sont les jeunes peu qualifiés.
  
  La notion de « peu qualifié » est une notion très relative. Comptent parmi les « peu qualifiés » ou « ceux qui s’exposent au risque du chômage » les jeunes ayant réussi une formation en alternance, alors que l’on sait que ce type de formation permet aux jeunes de décrocher beaucoup plus rapidement un job.
  
  D’un autre côté, tout le monde n’est pas fait pour suivre des études. Ceux qui ont l’intelligence de la main ne seront pas suffisamment bien formés à l’école, mais peuvent bien l’être dans l’entreprise.
  
  Et le recours au numérique s’apprend parfois plus aisément dans l’entreprise, dans un contexte de « learning by doing » plutôt que dans un contexte trop intellectuel.
  
  C'est le sens de notre démarche - dit le collègue de Madame la Ministre, le ministre de l’Économie - qui veut lier plus fort le monde de l'entreprise et celui de la formation. Ça passe notamment par le Contrat d'insertion que nous avons lancé (formation en entreprise), poursuit-il.
  
  Alors, où en est Madame la Ministre en ce qui concerne l’organisation de filières fortes qui fonctionnent en alternance ? D'une part, pour les jeunes en âge de scolarité obligatoire et, d'autre part, pour les jeunes plus âgés ?

• Réponse du 21/03/2016

  • de TILLIEUX Eliane
  
  L’IFAPME est l’opérateur de référence en matière de formation en alternance en Région wallonne et propose des parcours complets de formation initiale dès 15 ans, mais il développe également une offre de formation des adultes, dans une perspective de « formation tout au long de la vie ». L’alternance est donc une formule qui peut être proposée à différents types de public pour acquérir des compétences dans des parcours de formation adaptés.
  
  En matière d’insertion professionnelle, les chiffres issus des enquêtes sont élevés aussi bien pour l’insertion générale (84 % après 12 mois) que pour l’insertion spécifique dans le métier à l’issue de la formation en alternance.
  
  Selon l’étude réalisée par le Service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation du FOREm (AMEF) sur l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi wallons sortis de l’enseignement en 2014, même en période de « crise », la formation sous contrat d’apprentissage est une filière qui conduit rapidement à l’emploi. Le certificat d’apprentissage est en outre dans le top 3 des diplômes qui mènent à l’insertion, avec les masters et les baccalauréats. En effet, toujours selon cette étude, après six mois, plus de 8 jeunes sur 10 ayant terminé un contrat d’apprentissage décrochent un emploi dans les métiers de l’électricité, du carrelage, de la couverture, de la carrosserie, …
  
  À l’IFAPME, la formation en alternance est proposée dans plus de 200 métiers couvrant de nombreux secteurs professionnels comme la construction, l’électricité, le bois, la mobilité, l’HORECA, l’industrie alimentaire, les soins aux personnes, le secteur des métiers verts, les métiers du chiffre, les métiers de la petite enfance et de la personne âgée, …
  
  Par ailleurs, dans le cadre de la formation alternée des demandeurs d’emploi, l’IFAPME, en partenariat avec le FOREm, propose une offre de formation en alternance à de jeunes demandeurs d’emploi (moins de 25 ans) sans qualification.
  
  En termes de valorisation de l’alternance, la déclaration de politique régionale et le Plan Marshal 4.0 visent à faire de l’alternance une filière d’excellence en « boostant l'alternance comme dispositif permettant l'accès au marché du travail ou le retour à l'emploi » avec des actions telles que :
  - l’alternance et la certification pour tous avec de réels effets de droits ;
  - l’augmentation de la qualité de la formation et de l'encadrement dans les centres de formation en alternance ;
  - les passerelles entre l’enseignement et la formation en alternance par le développement d’actions pilotes ;
  - la formation des tuteurs ;
  - la mise en place de l’Office Francophone de la Formation en Alternance ;
  - l’orientation tout au long de la vie ;
  - l’amélioration des équipements didactiques dans les centres de formation ;
  - ….
  
  Ces chantiers sont de belles opportunités pour les acteurs de l’alternance qui visent l’insertion professionnelle des jeunes dans un emploi qualifié, après une formation de qualité.