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L’impact des nouvelles technologies sur les résultats de la campagne Bob

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 580 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La presse nous apprend que la dernière campagne BOB menée sur les routes cet hiver peut se targuer d'un succès historique. En effet, sur les quelques 409.000 contrôles d'alcoolémie effectués par la police, seulement 2,5% se sont avérés positifs. C'est le taux le plus bas enregistré depuis le début de l'action en 1999 alors que le nombre de contrôles n'a jamais été aussi élevé.

    Si les résultats sont, de manière générale, moins bons en Wallonie qu’en Flandre, on ne peut malgré tout que se réjouir de cette information.

    Toutefois, nous sommes en droit de nous demander si cette baisse des contrôles positifs résulte uniquement d’un changement de comportement de l’usager de la route ou si elle est liée à d’autres paramètres. En effet, aujourd’hui, les dispositifs tels que les coyotes, les applications sur smartphone et les «  communautés  » sur les réseaux sociaux permettent de connaître à l’avance l’emplacement de la plupart des contrôles de police. Il suffit dès lors de modifier son itinéraire ou de décaler son départ pour éviter le contrôle.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire si des études ont déjà été menées sur l’impact de ces nouveaux moyens de communication sur le taux de contrôles positifs  ?

    Pense-t-il que les contrôles classiques tels qu’ils sont menés sont encore efficaces  ?

    En termes de prévention n’y a-t-il pas quelque chose à faire sur cette thématique  ?
  • Réponse du 03/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    La campagne Bob d’hiver 2015-2016 aura connu une belle augmentation du nombre de contrôles effectués en Wallonie. La barre des 100 000 tests a été passée. L’arrivée du "sampler" dans l’arsenal policier révolutionne la manière de faire des contrôles. C’est clairement grâce à cette nouvelle technologie que les zones de police ont pu faire gonfler rapidement le nombre de contrôles effectués, et ce sans augmenter les moyens investis.

    Le taux global des conducteurs contrôlés sous influence lors de la campagne BOB doit être analysé avec une certaine prudence parce qu’il ne reflète pas seulement le pourcentage de conducteurs roulant en ayant trop bu. D’autres facteurs liés aux contrôles policiers influencent ces résultats :

    ● Le moment où sont effectués les contrôles a un impact sur le pourcentage de conducteurs testés positivement : il y a beaucoup plus de conducteurs sous influence la nuit que la journée. Il est aussi probable que des différences existent entre des plages horaires plus fines au sein "des nuits de weekends" ou "des nuits de semaine". En effet, organiser un contrôle une nuit de weekend de 22 à 23h ou de 3 à 4h du matin ne donnera sans doute pas les mêmes résultats.

    ● Le type de contrôle joue aussi un rôle : le pourcentage de conducteurs sous influence est beaucoup plus important lors des contrôles liés à un accident de la route que lors des contrôles ciblés ou de contrôles non-sélectifs c'est-à-dire aléatoires.

    ● Le lieu des contrôles a aussi une influence : un contrôle à la sortie d’une fête de village, d’un établissement HoReCa ou d’un complexe sportif comptera plus de conducteurs sous influence qu’un contrôle sur l’autoroute.

    Par contre, à ce jour, il n’existe pas d’étude disponible en Belgique sur le biais que pourrait impliquer les nouveaux moyens de communication et les stratégies d’évitement des contrôles qu’ils pourraient impliquer.