à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
Le Docteur Roland Lemye, vice-président de l’Absym, principal syndicat de médecins de Belgique a fait une sortie remarquée dans la presse début février. Il souhaite tout simplement que notre arsenal législatif interdise la consommation de tabac dans les maisons, du moins dans les pièces où les enfants vivent, c’est-à-dire non seulement leur chambre, mais aussi toutes les pièces communes ou de séjour. Toutefois, dans sa proposition, le médecin ne précise pas comment il prévoit le contrôle du respect de cette mesure. Certains pays ont déjà appliqué cette mesure, mais seulement pour les voitures dans laquelle un enfant est présent.
Je pense que cette sortie médiatique nous rappelle que non seulement fumer est nocif, mais également que le tabagisme passif l’est tout autant, particulièrement pour les enfants, dont les poumons se forment et qui pourraient se voir affectés de maladies chroniques telle l’asthme ou les allergies par exemple.
Ma question se centrera sur la prévention qui incombe à la Wallonie depuis la sixième réforme de l’état. Il me semble en effet, que l’information, la sensibilisation et la pédagogie sont plus efficaces que la répression qui risque de stigmatiser les fumeurs.
Monsieur le Ministre pense-t-il que les campagnes de prévention soient bien orientées ?
Pense-t-il qu'une interdiction telle que préconisée par l'Absym permettrait de réduire le nombre de fumeurs ?
Quelles sont les actions menées afin de sensibiliser aux effets négatifs du tabagisme passif ?
La collègue de Monsieur le Ministre en charge de la Petite enfance est-elle consultée afin de mener de concert des campagnes de prévention qui visent également le tabagisme passif auprès des enfants ?
Comment les médecins de première ligne peuvent-ils intervenir dans ce domaine ?
Réponse du 25/02/2016
de PREVOT Maxime
Le tabagisme reste un des plus importants défis de santé publique et tue chaque jour. C’est pourquoi la Wallonie et son Gouvernement n’y sont pas insensibles et financent, depuis plusieurs années maintenant, le Plan Wallon Sans Tabac (PWST).
Pour rappel, les objectifs principaux du PWST consistent notamment à sensibiliser, à mobiliser, à outiller et à soutenir les professionnels de santé pour qu’ils puissent apporter une aide adaptée et répondre aux besoins de la population de manière à éviter les comportements de consommation problématique, les dépendances et les effets du tabagisme passif auprès des enfants.
Dans le cadre du transfert de compétences, la Région s’implique dans la promotion de la santé et veille à renforcer le suivi et l’optimalisation du PWST, notamment en y intégrant des projets qui bénéficiaient d’un subventionnement du Gouvernement fédéral via le « Fonds assuétudes-tabac ».
Mener une politique de prévention du tabagisme ne se limite pas à une simple information. L’efficacité dépend de stratégies qui mettent en œuvre un large éventail d’actions qui se complètent et se renforcent mutuellement. Une approche globale doit promouvoir un mélange d’éducation, d’actions cliniques, de réglementations, de mesures économiques et sociales. C’est à cela que nous travaillons et que nous devrons travailler à l’avenir avec les compétences renforcées qui sont attribuées à la Région.
Concernant l’intervention du Vice-Président de l’Absym, je reste perplexe, car prise au premier degré, l’interdiction qu’il préconise serait une ingérence dans la vie privée. De plus, elle serait à tout le moins difficilement contrôlable. Il serait donc plus simple qu’il préconise purement et simplement l’interdiction de la vente de tabac. Nous n’en sommes pas là. Je prends donc l’avis du Docteur LEMYE comme une sonnette d’alarme face aux dégâts sanitaires provoqués par le tabagisme passif.
La question de l’interdiction de fumer en voiture en présence de mineurs est du même ordre, bien qu’elle soit un peu moins difficile à contrôler.
L’interdiction ne fait pas partie de mes compétences, mais je veillerai à intensifier les campagnes de sensibilisation visant d’une part, à responsabiliser les adultes, les parents lorsqu’ils soumettent leurs enfants à un tabagisme passif nocif et, d’autre part, en encourageant les médecins généralistes à intervenir à ce sujet dans les limites de leurs compétences.