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Les digital cities, l’e-commerce et la ruralité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 212 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de EVRARD Yves
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Dans le cadre du programme Digital Cities, plusieurs villes ont été choisies pour devenir Smart Cities et offrir le wifi gratuit aux citoyens. Namur a récemment désigné l’entreprise partenaire pour le développement de ce réseau WiFi urbain.

    Nous sommes à l’ère du numérique, nul ne peut le contester. Dans le secteur purement économique, tous les indicateurs montrent que l’e-commerce a explosé et cette évolution devrait se poursuivre en 2016.

    Les régions rurales sont ici à nouveau en position de faiblesse. Si des pistes de solutions sont en cours et des promesses d’amélioration sont exprimées, il n’en est pas moins que certaines régions de Wallonie risquent bien de passer à côté de l’opportunité de l’e-commerce à cause d’une couverture réseau trop faible.

    A l’heure actuelle, certaines régions ne parviennent même pas à disposer d’un réseau suffisant pour simplement pouvoir communiquer  ! Que dire dès lors de la possibilité de créer son entreprise et de commercer via Internet.

    Monsieur le Ministre a annoncé fin 2015 que l’Agence du numérique assure que les promesses de couverture de zones rurales pourront être intégrées dans le plan du Numérique, ce qui est approximativement le cas (c’est écrit, certes…).

    Il nous a également informés de contacts pris par l’Agence du numérique au niveau européen via le réseau européen de développement rural ou encore avec des initiatives plus locales.

    Quelles sont à l’heure actuelle les actions concrètes réalisées pour enfin permettre aux zones rurales de prendre part activement à l’ère du numérique  ?

    Où en sont les négociations avec les opérateurs GSM  ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous dresser un état des lieux en la matière, en termes d’actions concrètes et de timing ?
  • Réponse du 25/03/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La stratégie numérique de la Wallonie considère le très haut débit comme un prérequis indispensable afin de garantir l’attractivité du territoire.

    Toutefois, comme déjà affirmé précédemment, le très haut débit est avant tout une compétence fédérale. Elle s’exerce au travers des objectifs fixés dans le cadre des licences octroyées aux opérateurs mobiles et de leur contrôle par l’IBPT. Elle doit nécessairement être accompagnée d'une coopération institutionnelle avec les Régions qui exercent des compétences en matière d'autorisation de travaux de génie civil et d'organisation des chantiers.

    En outre, le Fédéral bénéficie de rentrées financières issues des opérateurs du secteur des télécommunications, notamment par l'impôt des sociétés, la TVA et les redevances sur les licences. Cependant, leurs infrastructures radio sont installées localement dans les régions, provinces et communes. Ce sont donc elles qui sont amenées à gérer notamment les demandes de permis et à subir les contraintes urbanistiques liées aux pylônes et antennes.

    Nous devons donc trouver un équilibre, car ce service très haut débit en zones rurales est un élément important de fracture numérique.

    Il est clairement souhaitable que la Région figure dans le peloton de tête de la future révolution du « Gigabit ».

    Cependant, les choix à réaliser sont non seulement extrêmement complexes, mais engagent également notre région pour les 20 années à venir. Il s’agit notamment du choix des infrastructures de communication de nouvelle génération, communément appelées NGN (pour New Generation Networks).

    Ce dossier doit donc être traité avec la plus grande attention, car il ne se limite pas à des questions de débit et de couverture. À titre d'illustration, dans le cadre des objectifs du Digital Agenda, la Commission européenne a relevé que, dans certains cas, les débits disponibles sur notre territoire sont supérieurs à ceux d’autres pays européens. Ce n'est cependant pas la situation ressentie partout. Avec l’arrivée de ces réseaux de nouvelle génération, l’enjeu n’est donc pas de consacrer le présent, mais bien de préparer l’avenir. Ils seront les seuls à être en mesure de répondre efficacement à l’explosion des échanges de données causée par l’adoption généralisée du numérique.

    Néanmoins, l’équilibre des territoires quant à l’accès au très haut débit est au cœur des actions à mener prioritairement dans le cadre de la stratégie numérique.

    À cette fin, des concertations ont eu lieu avec les différents opérateurs concernés. La Région a fait le choix de maintenir une stricte logique de neutralité technologique. L’objectif est de ne pas entraver les dynamiques d’innovation permettant de servir au mieux les intérêts du consommateur final, et cela où qu’il se trouve, que ce soit au travers de connexions :
    * Fixes ;
    * Mobiles ;
    * ou encore d’une combinaison de ces deux modes d’accès.

    Cette hybridation des différentes solutions fixes et mobiles est notamment l’une des clés essentielles permettant l’accroissement du débit avec les technologies existantes. Il s’agit ainsi d’offrir aux entreprises et aux citoyens, où qu’ils se trouvent sur le territoire, des performances compatibles avec les usages attendus en matière numérique.

    Les opérateurs ont également annoncé leur intention de revenir avec des propositions concrètes rapidement. Dans cette perspective, le Ministre de l’Économie et du Numérique a demandé à l’Agence du Numérique de veiller au lancement et à l’animation d’une « Mission Très Haut Débit », comme prévu dans la stratégie numérique de la Région. Le but est de faciliter la transition réclamée par les citoyens et les entreprises, y compris dans les territoires ruraux.

    Par ailleurs, les contacts entrepris fin 2015 au niveau européen dans le cadre de la Grande Région, en matière de ruralité et de très haut débit se poursuivent actuellement. Ils suivent le calendrier prévu et ont pour objectif la tenue d’une conférence européenne interrégionale le 7 juin 2016 à Bastogne.

    Enfin, la Région travaille également avec le niveau fédéral et en particulier l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), pour faciliter l’identification de zones blanches en termes de couverture réseau.

    Toutes ces initiatives doivent dès lors permettre, au cours de cette année 2016, de recueillir les différentes contributions des acteurs concernés. Ainsi, le but est de parvenir à la définition d’un schéma directeur de développement territorial du très haut débit fixe et mobile pour la Région.