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Les importations de bois illégales

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 274 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La demande en bois est en pleine croissance. Pour satisfaire cette demande, notre pays importe de plus en plus de bois tropical. De ce fait, nous contribuons également, de manière conséquente, au commerce illégal de bois, avec près de 40 % de nos importations de bois tropical qui résulteraient de l'exploitation illégale des forêts. Le commerce de ce bois représente un réel danger social et environnemental.

    Dispose-t-on de données actualisées sur les importations de bois tropical en Wallonie ?

    Ce bois fait-il concurrence à nos essences locales ?

    Les essences tropicales commercialisées sont, pour une bonne part d'entre elles, des espèces menacées d'extinction à plus ou moins court terme à cause de leur raréfaction et d'une couple trop intensive. La disparition des forêts tropicales entraîne de plus un impact important sur la faune et la flore locale, avec une réduction et une fragmentation de leurs habitats et une augmentation de la chasse et du commerce illégal des espèces, à cause de la construction de routes et une meilleure accessibilité aux milieux.

    Avons-nous une stratégie régionale de lutte contre ces importations ?
  • Réponse du 22/02/2016
    • de COLLIN René

    La question de l'importation de bois illégal s'inscrit dans le cadre du Règlement Bois de l'Union européenne (entré en vigueur 3 mars 2013). Ce Règlement concerne la première mise sur le marché de l'Union européenne et relève exclusivement, pour les bois tropicaux, de compétences fédérales (Ministre Marghem). L'autorité compétente pour la Belgique, établie en application du Règlement, est la Direction générale Environnement du Service public fédéral Santé, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Celle-ci organise les contrôles des importations en Belgique des bois provenant des pays tiers, et notamment des bois tropicaux, en collaboration avec les Douanes. Cette collaboration se faisait déjà dans le cadre de la CITES (Convention sur le commerce international d’espèces menacées).

    Je l’accorde à l'honorable membre, le discrédit de la déforestation mondiale peut se reporter pour le grand public sur le bois en général alors qu’elle ne concerne pas notre région. Nous pouvons d’ailleurs nous réjouir que la certification forestière, comme PEFC, et sa chaîne de contrôle permettent d’établir une traçabilité et donc l’origine et la durabilité des bois wallons.

    D’ailleurs, au niveau régional, la marque « bois local » portée par l’OEWB me semble constituer une réponse aux attentes des consommateurs pour des produits régionaux couplés à un service de proximité. Une telle marque, tout en favorisant la transformation sur notre territoire de nos ressources, maintiendra un emploi et un savoir-faire.

    Et il y a du potentiel ! Prenons en exemple l’utilisation de chêne indigène en terrasse, une étude de marché réalisée par l’OEWB indique que les consommateurs, de plus en plus sensibles aux notions de circuits courts et d’écologie, se tourneraient volontiers vers les essences locales si celles-ci leur offraient une durabilité, une esthétique et un rapport qualité/prix comparables à leurs concurrentes exotiques. Pour cela il est important de continuer les recherches vers des procédés innovants de valorisation des bois pour en favoriser, avec l’aide des opérateurs économiques, l’implantation dans la filière.

    Le « Bois local » est certes un simple label, mais cette dynamique « circuit-court », couplée aux recherches techniques subventionnées par la Wallonie, permettra de susciter l’intérêt de l’utilisation de nos bois par le consommateur et ainsi limiter l’importation illégale de bois exotiques avec les impacts environnementaux malheureusement observés.