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Le manque de médecins pratiquant l'interruption volontaire de grossesse

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 591 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En 2015, on a célébré les 25 ans de la loi de dépénalisation de l’avortement.

    Malgré ces évolutions majeures de notre société, il demeure, dans tout arrondissement confondu, mais en particulier en Province de Luxembourg, difficile pour une femme de se faire avorter, faute de médecins spécialisés disponibles dans la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En réalité, le constat ne se limite pas uniquement aux spécialistes de l’IVG, mais bien à celui de devoir trouver des médecins, spécialisés ou pas.

    À Arlon, en novembre 2015, le nouveau centre de planning familial a pu enfin voir le jour. Néanmoins, la réjouissance est à relativiser puisqu’il a fallu trois ans à la Mutualité socialiste du Luxembourg pour trouver et engager deux médecins. Dans l’hypothèse où l’un d’entre eux est en incapacité de travail, le Centre de planning familial (CPF) se retrouve dès lors démuni.

    L’aspect philosophique et éthique de ce geste particulier, mais aussi la rémunération peu attrayante sont probablement les facteurs les plus symptomatiques de ce manque manifeste de praticiens.

    En tout état de cause, on est face une situation consternante qu’il faut prendre à bras-le-corps.

    Attirer des médecins pratiquant l’IVG, a fortiori dans les zones rurales, est une véritable gageure. Par conséquent, quelles sont les pistes à explorer pour espérer qu’une hausse du contingent des médecins dans les CPF puisse avoir lieu ?

    Monsieur le Ministre a-t-il eu une concertation avec son homologue du Gouvernement fédéral ?

    Comment rendre plus attrayant ce « métier » et, somme toute, répondre au manque de praticiens, particulièrement prégnant dans les zones rurales ?
  • Réponse du 25/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    À l’heure actuelle, il existe en Wallonie 71 centres de planning et de consultation familiale et conjugale agréés, dont 15 pratiquent l’interruption volontaire de grossesse. Si le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé autorise la pratique de l’IVG au sein des centres, cette activité n’y est cependant pas obligatoire.

    Mais ce Code prévoit également que : « Le centre doit recevoir toute personne d’où qu’elle vienne, à charge éventuellement de l’orienter, si la personne l’accepte, vers un centre ou un service mieux adapté à ses besoins. »

    Selon les renseignements transmis par les centres à l’administration, un peu moins d’une centaine de médecins exercent leurs activités dans les 15 centres pratiquant l’interruption volontaire de grossesse. Ces médecins aidés par leur équipe ont pratiqué 4.207 IVG durant l’année 2014, qu’elles soient médicamenteuses ou autres.

    Des échos qui remontent du secteur vers l’administration, les difficultés à recruter des médecins commenceraient à se faire sentir dans le secteur, mais plutôt dans les petits centres et pas spécialement dans ceux pratiquant l’IVG.

    Cependant, il se pourrait que sous peu, ainsi que le craint le Gacehpa (Groupe d’action des centres extra hospitaliers pratiquant l’avortement), il n’y ait pas de relève et que les centres IVG connaissent aussi une pénurie de médecins.

    Quant à savoir si les centres IVG sont capables de fournir un service suffisant, aucune plainte n’est jamais parvenue à ce propos à mes services.

    De manière générale, la pratique médicale en centre de planning ne relève pas du financement de la Région wallonne, mais de l’INAMI. L’interruption volontaire de grossesse se pratique dans le cadre de conventions que les centres ont négociées avec l’INAMI. Il ne m’appartient pas de me prononcer sur le fait de savoir si les médecins sont ou non bien rémunérés.