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Le suivi des réfugiés à la sortie du centre d'accueil

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 592 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Une fois son statut en poche, le réfugié doit, comme n'importe quel citoyen belge, trouver un logement et un emploi. C’est qu’il va falloir intensifier les efforts en matière de parcours d’insertion. En tout cas, les patrons (ceux de la Communauté germanophone) me disent qu’il faut – pour être employable – que le candidat dispose au minimum d’un niveau de connaissance linguistique de type B1 – question d’entretenir des contacts avec le patron, les collègues et les clients. Pour atteindre ce niveau, il faudra organiser au moins trois fois 300 heures de cours de langue et non 120 heures comme prévu actuellement.

    Et que feront les candidats qui ne trouvent pas d'emploi, mais qui restent et qui ne retournent pas dans leur pays d’origine ? Suivant les dispositifs actuels, c'est une transition entre le centre d'accueil (aide matérielle) et le CPAS (aide financière) qui s'avère difficile. Autrement dit, rien n'est mis en place pour aider le réfugié à communiquer avec des propriétaires pour trouver un logement ou un fournisseur d’énergie parce qu’il disposerait d’un revenu d'intégration sociale. Qui s’en occupe après Fedasil ? Caritas, Convivial ou des bénévoles citoyens qui accompagnent le demandeur d'asile dans ses démarches ? Comment vont-ils pouvoir se construire un projet de vie, un projet d’insertion sur le long terme dans le pays d’accueil ?
  • Réponse du 29/02/2016
    • de PREVOT Maxime

    Pour ce qui est des critères qui sont fixés pour l’apprentissage du français (minimum 120h), ceux-ci figurent déjà dans l’actuelle mouture du Livre II du CWASS (art.152/4 §2 et 152/5 §2) et sont des critères a minima estimés sur base des moyens humains et budgétaires à notre disposition. Je tiens à préciser que les dispositions réglementaires ne prévoient pas d’obligation de résultat et qu’il n’est pas exigé que les personnes atteignent un niveau précis de français même si, effectivement, une connaissance linguistique minimale est requise pour trouver plus facilement du travail. En fonction de l’évolution des besoins et des moyens, nous effectuerons prioritairement des moyens dégagés aux FLE.

    Dire que rien n’est mis en place n’est pas conforme à la vérité.

    Complémentairement aux CPAS et suite aux évolutions prochaines du dispositif d’intégration, que connaisse bien l'honorable membre, le réfugié reconnu en Wallonie prendra désormais part à un parcours d’intégration qui lui permettra non seulement d’être renseigné sur les bonnes portes auxquelles frapper, mais également d’être accompagné d’une part, par les centres régionaux d’intégration et, d’autre part, par un large réseau d’opérateurs soutenus par la Wallonie. Outre le bilan social et la formation sur les droits et devoirs du citoyen qui sont organisés dans le cadre du parcours d’intégration, de nombreux opérateurs développent des outils connexes pour aider les migrants à trouver plus rapidement leur place dans la société. Je pense notamment au réseau logement tissé par le CRIC à Charleroi et à toutes les actions développées par les acteurs de terrain complémentaires.

    Aux côtés des CRI, je souhaite mettre en évidence le travail de tous les opérateurs tant publics que privés qui apportent des réponses à ces personnes via des formations, des permanences sociales ou juridiques et que la Wallonie soutient à travers l’appel à projets et l’agrément « Initiatives Locales d’Intégration ». Cet appel à projets a été significativement renforcé cette année, bénéficiant d’une enveloppe budgétaire supérieure aux années antérieures puisque le Gouvernement a accordé une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros, dont la moitié permet spécifiquement de renforcer le dispositif d’insertion socioprofessionnelle des primo-arrivants (dont notamment des cours de langue adaptés au projet professionnel, en complémentarité des activités organisées dans le cadre du parcours d’intégration).

    Il me semblait important de rappeler tout ce travail qui permet d’accueillir, accompagner et soutenir les primo-arrivants.