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Le sort des travailleurs des Laminoirs de Longtain

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 213 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/02/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Nous avons appris avec consternation la fin des activités des Laminoirs de Longtain. Le mercredi 10 février dernier, Joseph Fascella, patron de Longtaintube, a annoncé son intention de jeter l’éponge et de ne pas poursuivre son projet de relance des Laminoirs de Longtain, l’ultime tentative de relancer les machines ayant échoué.

    Pour en revenir aux faits, le 9 mars 2015, l’ancien patron Stéphan Jourdain annonçait les difficultés de l’entreprise et sa volonté de la fermer. Un plan social était prévu pour 71 travailleurs tandis que les 36 autres étaient repris le 16 avril de la même année dans un projet de relance. Le 17 juillet, une procédure en réorganisation judiciaire était malheureusement lancée. Celle-ci avait été prolongée jusqu’octobre et le 19 du même mois, Joseph Fascella tentait une dernière fois de relancer le projet avec 18 travailleurs, sans succès donc.

    Pour les 71 travailleurs dans un premier temps licenciés, un plan social doit être mis en place. Il se basera sur les fonds que pourraient rapporter l’hypothétique vente des terrains des Laminoirs ainsi qu’une garantie bancaire (historiquement prévue pour des départs en prépension) qui n’a jamais été utilisée.

    Pour les 36 travailleurs repris par Stéphan Jourdain, 18 seulement ont été gardés par Joseph Fascella. Un plan social devrait logiquement être mis en place pour reprendre les termes utilisés dans la presse par Monsieur Fascella.

    Les 18 autres, les oubliés de Longtain sont par contre les grands absents des plans sociaux. Ils ne font ni partie du plan social des 71 premiers licenciés ni du plan social lié aux 18 derniers travailleurs sur le carreau.

    Au niveau des oubliés de Longtain, quel est votre sentiment sur le sort qui leur a été réservé ? Que leur revient-il dans cette histoire ? Certains sont partis pour à peine 2.000 euros après plusieurs dizaines d’années de travail dans l’entreprise. N’y a-t-il pas là une injustice pour ces travailleurs ? Quelles mesures envisage le Gouvernement pour trouver une solution en faveur des oubliés de Longtain ?

    Où en est-on dans la vente des terrains devant permettre de rembourser les créanciers prioritaires et ensuite de financer le plan social des 71 premiers travailleurs licenciés dans la saga des Laminoirs de Longtain ? Qu’en est-il du fonds de garantie bancaire dont le montant avoisine les 2 millions d'euros ?

    En ce qui concerne les 18 travailleurs repris par Fascella, quand bénéficieront-ils de leur plan social ? De quels moyens parle Fascella quand il dit que les finances ont été préservées pour offrir un plan social décent aux travailleurs ? Pouvez-vous nous en dire plus sur ce point ?

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les Laminoirs de Longtain ? Aujourd’hui, une relance de l’entreprise est-elle encore envisageable malgré tout ?
  • Réponse du 14/04/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les travailleurs licenciés par le groupe espagnol Condesa en mars 2015 devraient en effet bénéficier d’un plan social, par le biais de la vente de certains terrains par Monsieur Stéphane JOURDAIN à la Ville de La Louvière et à une somme bloquée sur un compte bancaire qui a déjà été rapatriée chez le liquidateur. Comme cela a été précisé à l’époque, le travail du liquidateur vise d’abord à rassembler l’ensemble des créances existant à l’encontre de la société en liquidation, ce qui peut malheureusement prendre un certain temps.

    La question de la vente des terrains, à laquelle s’est engagé Monsieur JOURDAIN par écrit vis-à-vis de la SOGEPA, est toujours d’actualité. Les négociations entre les parties sont toujours en cours.

    Pour ce qui concerne les travailleurs licenciés suite au retrait de Monsieur JOURDAIN et à l’arrivée de Monsieur FASCELLA, ce dernier s’est engagé à verser une somme d’environ 500.000 euros aux travailleurs non repris. Cet engagement a été respecté dans son intégralité. Dans le cas où leur créance ne serait pas soldée par ce premier versement, les travailleurs concernés pourraient faire appel au Fonds de fermeture des entreprises.

    Il faut rappeler qu’il n’appartient pas à la Région de s’acquitter de plans sociaux. La Région intervient en effet pour soutenir les sociétés qui présentent des perspectives sérieuses de croissance ou de retournement. Dans ce dernier cas, les entreprises se doivent de proposer un plan d’avenir crédible à long terme.

    Il faut également noter que l’ensemble des travailleurs licenciés peut bénéficier de l’accompagnement de la cellule de reconversion en place.

    Les laminoirs sont aujourd’hui en situation de continuité, suite à la décision du Conseil d’administration du 23 février 2016 de mettre un terme au projet de relance. La société n’est donc pas en situation de cessation de paiement. Par conséquent, la société s’est acquittée de la totalité du coût des préavis au bénéfice des travailleurs. Il s’agit désormais de réaliser l’ensemble des actifs disponibles afin de désintéresser les créanciers gagistes et hypothécaires. L’éventuel solde reviendra aux actionnaires à due concurrence de leur participation.

    Dès la décision de fermeture adoptée, des contacts ont été noués par la SOGEPA avec l’IDEA et la Ville de La Louvière afin de déterminer si elles étaient candidates au rachat du site. Des réunions plus précises à ce sujet se tiendront dans le courant du mois d’avril 2016. À présent, les efforts de toutes les parties se concentrent sur une reconversion rapide du site.