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La méthodologie utilisée pour réaliser l'état des lieux des violences faites aux femmes en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 640 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/02/2016
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre annonçait dernièrement la concrétisation du premier état des lieux des violences faites aux femmes en Wallonie qui permettra de mener plus efficacement des actions en matière de lutte contre les violences. On ne peut que s’en réjouir.

    Cet état de lieux sera le résultat d’un travail d’analyse statistique réalisé, pour la première fois, par l’IWEPS et par le SPW, en partenariat avec l’Observatoire wallon de la santé (OWS).

    Dispose-t-on de données du passé, même incomplètes, qui permettraient de mettre en perspective les résultats collectés aujourd’hui ? Monsieur le Ministre peut-il nous présenter la méthodologie utilisée par les différents organismes cités pour récolter l’information et pour établir les résultats ? Ont-ils utilisé une approche qualitative ou quantitative ? Par quels canaux ont-ils récolté l’information ? Des questionnaires ont-ils été soumis ? Si oui, à qui et est-il possible de nous les transmettre ? Les résultats complets du baromètre sont-ils consultables ?

    Enfin, Monsieur le Ministre a demandé que l’important travail de récolte de données soit poursuivi afin de permettre une meilleure prise en charge de la réalité des violences faites aux femmes en Wallonie. Ce travail sera-t-il réalisé par les mêmes partenaires ? La méthodologie utilisée sera-t-elle la même ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous transmettre le budget de ce baromètre ?
  • Réponse du 15/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    Ce premier état des lieux sur les violences faites aux femmes en Wallonie n’a pas nécessité de moyens financiers spécifiques, sauf ceux liés aux moyens humains, à l’investissement conséquent en temps de la part de l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), du Centre d’appui de lutte contre les violences entre partenaires de la DGO5, sorte d’observatoire wallon des violences, et de l’OWS (Office wallon de la Santé). Ces organismes ont mis en place un groupe de travail, en 2015, pour réaliser, dans un premier temps, un inventaire statistique au niveau wallon et réaliser, dans un second temps, un travail d’harmonisation de la récolte des données statistiques (provenant d’une bonne dizaine de sources différentes), en concertation avec les opérateurs impliqués dans la lutte contre les violences.

    Comme précisés sur l’état des lieux qui a été diffusé et est disponible sur le portail http://socialsante.wallonie.be/?q=news-violences-envers-femmes-wallonie, ces chiffres sont le résultat d’un travail, jamais réalisé auparavant en Wallonie, de recherche et de collecte de données le plus exhaustif possible, ainsi que d’analyse fine des statistiques existantes. Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle étude : aucune enquête spécifique n’a été menée pour réaliser cette photographie statistique.

    La méthodologie utilisée dans le cadre de ce travail s’est basée sur celle qui a été utilisée par le Département d’Economie Appliquée de l’Université Libre de Bruxelles (DULBEA) pour réaliser l’inventaire et l’analyse des données ventilées par sexe et des indicateurs de genre au niveau fédéral belge, recherche réalisée pour l’IEFH (Institut pour l’égalité des femmes et des hommes). Elle consiste en l’établissement de fiches descriptives établies par opérateur, par source de données existantes. Pour l’état des lieux sur les violences, il s’agissait de la santé, l’action sociale (Ligue d’écoute, maisons d’accueil, etc.), la police, la justice et les données d’enquêtes (nationales et européennes). Les fiches réalisées ont été adaptées à la thématique des violences et reprennent les informations sur les données et variables disponibles (par exemple : sont-elles ventilées par sexe ?), les limites de ces données, les biais éventuels dans la collecte de ces données, les indicateurs disponibles, etc.

    Au-delà de ce travail d’inventaire statistique, un travail qualitatif a été initié par le Centre d’appui de lutte contre les violences entre partenaires (DGO5) et l’IWEPS. Des rencontres ont eu lieu avec différents opérateurs qui travaillent en première ligne en matière de lutte contre les violences entre partenaires afin de mieux comprendre ce que recouvrent les données récoltées et entamer la nouvelle étape de ce travail : améliorer et harmoniser la récolte de ces données. Car, comme le sait l'honorable membre, « mesurer, c’est savoir ». Une bonne information est indispensable pour progresser encore dans la prévention et la prise en charge des victimes sur le terrain.