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La syphilis

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 649 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/02/2016
    • de LECOMTE Carine
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La syphilis est une infection bactérienne dont l'agent pathogène, le tréponème pâle est sexuellement transmissible. Alors qu'on la croyait quasi-disparue au début des années 2000, le nombre de cas de syphilis en France ne cesse d'augmenter.

    Or la syphilis, infection sexuellement transmissible très contagieuse, n'a pas toujours de signes apparents et peut être difficile à diagnostiquer dans un contexte de soin habituel, hors dépistage. En l'absence de traitement, des complications importantes peuvent survenir, pour l'adulte, mais aussi pour l'enfant à naître au cours d'une grossesse.

    En Belgique, une augmentation de cas de syphilis est aussi à constater. Ainsi, selon la presse, le nombre de dépistages positifs était de 1.532 en 2014, contre 243 en 2004. Cela signifie que le nombre de nouveaux cas a été multiplié par six en l’espace de 10 ans. Cependant, pour Sébastien Daems, le porte-parole de l’Institut scientifique de Santé publique (ISP), cette augmentation de cas de syphilis peut être liée à un dépistage plus fréquent de la population aux maladies sexuellement transmissibles.

    À l'initiative de l'association Sidasos et afin d'augmenter le niveau de connaissance sur cette infection, les modes de transmission et les traitements actuels, plusieurs radios francophones diffusent depuis début février des messages de sensibilisation.

    J'en viens à mes questions.

    Y a-t-il effectivement une recrudescence de la syphilis en Région wallonne ? À cet égard, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations chiffrées ?

    Des campagnes de prévention sont-elles prévues en Région wallonne ?
  • Réponse du 15/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’incidence (incidence = nombre de cas d’une maladie, dans une population déterminée, au cours d’une période donnée. C’est une notion dynamique qui indique un changement d’état lié à un risque) de la syphilis mesurée par le réseau de surveillance des laboratoires vigies est en augmentation.

    La syphilis n’est pas une maladie à déclaration obligatoire en Région wallonne, ce qui est le cas pour toutes les infections sexuellement transmissibles.

    Selon les données récoltées au travers du réseau de surveillance des laboratoires vigies, en 2014, pour la Région wallonne, l’incidence rapportée globale en 2014 était de 4,8 nouveaux cas pour 100.000 habitants (2,0 cas par 100.000 habitants chez les femmes et de 7,7 cas pour 100.000 habitants parmi les hommes).

    Cette incidence (probablement sous-estimée) est en augmentation : parmi les hommes, elle était de 5,6 cas par 100.000 habitants en 2010 et de 6,8 en 2013. Parmi les femmes, elle a doublé en 2 ans (1,1 nouveau cas en 2012 contre 2.0 cas en 2014).

    En 2016, comme les années précédentes, des campagnes de prévention sont menées contre les infections sexuellement transmissibles (IST) en général et la syphilis en particulier, par les opérateurs de terrain (e.a. la plate-forme prévention sida, Modus vivendi, l'ASBL SIDA-IST Charleroi Mons ou l’espace P).

    Ces campagnes consistent en la diffusion d’informations générales sur les IST (http://preventionsida.org/tag/ist/ et www.preventionist.org) ciblées sur des thématiques, dont la syphilis (http://preventionist.org/quelles-sont-les-differentes-ist/la-syphilis).

    Les campagnes ciblent la population générale, mais surtout les populations à risque (les homosexuels ; les prostituées et leurs clients sur les lieux de prostitution) et les pratiques à risque, en particulier le sexe oral ou le partage de seringues.

    Des programmes de réduction des risques (comme les dispositifs d’accès au matériel stérile d’injection) concourent à la prévention des maladies infectieuses comme la syphilis, car cette infection peut aussi se transmettre par le partage des seringues.

    Tous diffusent régulièrement des informations de promotion de l’usage du préservatif. Les opérateurs proposent aussi le dépistage gratuit de la syphilis (subside INAMI), depuis 1998 en Wallonie par l’espace P.

    Des outils en plusieurs langues existent également (magazine espace P traduit en français, albanais ou anglais).

    En outre, durant cette législature, je souhaite organiser la première ligne de soins de manière efficiente. Celle-ci doit évoluer vers un décloisonnement, les prises en charge doivent davantage se centrer sur les besoins du patient plutôt que de se centrer sur des pathologies considérées de façon distincte.