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La construction de logements

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 372 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/02/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Par le passé la Belgique affichait une croissance plus élevée, maintenant c’est l’inverse, un phénomène qui sera surtout marqué en 2016 et qui devrait s’adoucir en 2017 et 2018.

    Entre 2010 et 2018, l’évolution du revenu disponible aura été plus stable en Belgique que dans la zone euro.

    Normalement la consommation devrait maintenir son rythme de croisière (1,4 %). Et cela aura des conséquences.

    En effet le taux d’épargne devrait baisser en Belgique plus qu’ailleurs, pour atteindre son niveau le plus bas depuis l’introduction de l’euro (11,5 %), alors qu’elle était de 17,8 % en 2009, ce qui faisait que la Belgique était à la première place de la zone euro.

    Faut-il s’en inquiéter ? Un économiste rassure, non, pas encore, dit-il, parce que la Belgique dispose d’un gros stock d’épargne et que cette baisse devrait être temporaire.

    Le taux d’épargne en Belgique va passer de 17,8 % à 11,5 %, même si elle dispose toujours d’un certain stock d’épargne, cela veut dire que les Belges n’ont plus les moyens d’épargner et de dépenser. Dans quelles mesures est-ce que cela impacte la capacité des particuliers à décrocher un prêt hypothécaire pour construire ou acheter un logement ? Ou faire des améliorations importantes, voir des investissements économiseurs d’énergies ?

    Monsieur le Ministre est-il d’accord pour dire que ces constatations impliquent que l’on doit s’attaquer d’urgence à la relance de la production de logements ?

    Dans l’affirmative, quelles sont les différentes solutions qu'il a mises en place et celles qui pourraient encore voir le jour ?
  • Réponse du 14/06/2016 | Annexe [PDF]
    • de FURLAN Paul

    Le taux d’épargne des ménages belges est en effet en recul depuis 2009, année qui avait enregistré un ratio de 17,78 %, soit le plus haut taux d’épargne depuis 1998. Pour être précis, les derniers chiffres de l’Institut des Comptes Nationaux (ICN) donnent un taux d’épargne de 11,7 % au 3e trimestre 2015 (contre 12,6 % au 1er trimestre et 12,1 % au 2e trimestre). Le taux d’épargne pour l’ensemble de l’année 2015 n’est pas encore publié – dernière publication par l’ICN le 11/01/2016 – et indique donc d’être prudent sur les conclusions. Néanmoins, la tendance est effectivement à la baisse du taux d’épargne.

    Depuis 2009, il faut noter que le taux d’épargne est en recul dans l’ensemble de la zone euro. En effet, il est passé de 17.8 % à 12.7 % entre 2009 et 2014. La Belgique suit donc une tendance globale européenne.

    Cependant, l’indicateur du taux d’épargne ne suffit pas pour comprendre l’impact sur l’investissement immobilier des ménages et par conséquent sur le secteur de la construction de logements ; il doit être contrebalancé par l’indicateur du taux d’investissement des ménages. Sur ce point, on constate que le taux d’investissement reste stable comme le souligne, lui-même, l’Institut des Comptes Nationaux pour le 3e trimestre 2015 – année complète non encore disponible – avec un taux annoncé de 9,8 %, soit stable par rapport à celui de 2014 (9.9 %), 2012 (9.8 %) et 2011 (9.8 %) voire légèrement supérieur à 2013 (9.5 %). Pour rappel, le taux d'investissement brut des ménages est défini comme la somme des dépenses en construction et en rénovation de logements par les ménages (ainsi que les investissements consentis par les indépendants et les ISBL au service des ménages) (soit la formation brute de capital fixe) divisée par le revenu disponible brut, ajusté de la variation des droits des ménages sur les fonds de pension. Voir tableau en annexe.

    Cela signifie que les ménages belges continuent à concentrer leurs efforts d’épargne pour l’investissement immobilier. Bien sûr, il ne faudrait pas que la baisse des revenus disponibles des ménages perdure encore longtemps au point de rendre impossible l’épargne de ces derniers pour la construction et la rénovation de logements.
    Par ailleurs, dans la même ligne que le maintien de l’investissement immobilier des ménages, il faut encore signaler que le nombre de crédits hypothécaires a plutôt tendance à augmenter ces dernières années même si cette augmentation a aussi été en bonne partie alimentée par le refinancement de contrats existants de crédits hypothécaires en raison des taux d’intérêt bas. En Wallonie, le nombre de nouveaux crédits hypothécaires était de 88.256 en 2012, de 79.983 en 2013 et de 105.960 en 2014. En 2015, il était de 185.180 nouveaux crédits hypothécaires.

    Pour ce qui concerne les compétences dont j’ai la charge, je ne peux que me réjouir de la préservation du Chèque-habitat et de son ciblage plus précis sur les ménages qui en ont le plus besoin – tout en garantissant la pérennité de nos finances publiques régionales – afin de contrer la baisse de revenus disponibles de ces ménages. Ils sont donc ainsi en mesure de maintenir leurs efforts d’investissements dans la construction et la rénovation de logements.

    Enfin, pour ce qui concerne plus concrètement mes propositions en termes de création de logements, je les présenterai prochainement au Gouvernement.

    Voir graphique en annexe.