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La future zone de protection autour de la collégiale de Soignies

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 658 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 29/02/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Classée sur la liste du patrimoine exceptionnel depuis 2013, la collégiale Saint Vincent de Soignies ferait l'objet d'une attention particulière de la part du SPW qui envisage d'y définir un périmètre de protection autour du monument.

    Ce périmètre vise à protéger et assurer l’homogénéité de la zone, et ainsi, préserver le caractère exceptionnel des lieux.

    S'il est incontestable que la collégiale est un bien patrimonial important qui mérite d'être mis en valeur, de nombreux riverains sont inquiets à l'idée que leur habitation soit englobée dans le périmètre. Plus spécifiquement, ils craignent de devoir respecter de lourdes procédures pour des travaux de rénovation et d'entretien ou de ne plus pouvoir rien faire du tout. Inquiétudes partagées par la ville lors d'une interview récente du bourgmestre.

    Afin de rassurer les Sonégiennes et Sonégiens concernés, Monsieur le Ministre pourrait-il préciser les intentions du SPW dans ce dossier ?

    Que recouvre la création d'une zone de protection autour d'un monument inscrit au patrimoine exceptionnel de Wallonie ?

    Ce type de zone est-il systématiquement mis en œuvre autour des biens classés ?

    Si cette zone devait être implémentée, les riverains concernés pourraient-ils prétendre à des subsidiations en vue de travaux de rénovation et d'entretien ?
  • Réponse du 15/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    Cette question me permet de rappeler que je souhaite effectivement renforcer la protection du patrimoine inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de la Wallonie. L'honorable membre m'offre en outre l’opportunité d’apporter un éclairage complémentaire par rapport à ce qui est évoqué dans la presse à partir d’une source unique.

    J’ai demandé il y a quelques mois à mon Administration d’examiner la question. Elle a pointé une cinquantaine de monuments inscrits sur la liste du patrimoine exceptionnel qui devraient utilement bénéficier d’une zone de protection afin de préserver les caractères justifiant leur statut distinctif ainsi que les vues directes que tout un chacun peut avoir sur ces bâtiments remarquables. Il est utile de rappeler, en effet, que la notion de zone de protection n’est entrée que tardivement dans le CWATUP et n’existait donc pas à l’époque des classements les plus anciens, comme celui de la collégiale romane Saint-Vincent de Soignies.

    Le cas de Soignies a été choisi parmi les premiers, car j’ai été alerté par la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, qui, ayant reçu une esquisse d’aménagement des abords de la collégiale, l’a légitimement jugé inadapté au caractère de ce monument qui a quand même mille ans. Ce projet reposait, en effet, sur des idées stéréotypées du Moyen Âge, en envisageant plan d’eau allongé, petit pont de bois, plantation de roseaux, cheminement en caillebotis, etc. Évocation, selon le projet, de douves, d’un pont-levis, de marais, etc. L’objectif « d’habiller les parties basses des murs de la collégiale de végétation pour ramener le bâtiment à une échelle plus humaine » n’est pas conforme à l’histoire et la fonction de cet important témoin de la grande architecture romane en Wallonie. Cela dit, la préoccupation de faire des abords de la collégiale autre chose qu’un parking est tout à fait louable et je pense que tout le monde se réjouira que la Ville de Soignies y réfléchisse.

    La zone de protection touche presque exclusivement des zones publiques de voirie, mais aussi trois maisons qui font directement partie de l’îlot formé par la collégiale et ses bâtiments annexes classés. Il semble donc fort étonnant que « de nombreux riverains sont inquiets » puisque peu sont concernés. En outre, cela ne signifie nullement qu’ils ne pourront plus faire de travaux à leur immeuble pour l’entretenir et l’embellir ; simplement le projet sera soumis à la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles et au service Monuments et Sites du Fonctionnaire délégué. Je ne pense pas que ce soit problématique, car les habitants des centres anciens, le plus souvent, souhaitent préserver, pour eux-mêmes et pour les autres, un environnement bâti de qualité.