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Apiculture - Mortalité des abeilles.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 72 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 21/03/2005
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    La presse se fait régulièrement l'écho des difficultés qui seraient rencontrées par le monde apicole wallon. En effet, divers engrais seraient régulièrement cités par certains comme étant les principaux responsables du taux de mortalité anormalement élevé rencontré dans nos ruches.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris des contacts avec les représentants du monde apicole wallon ?

    Certaines firmes sont souvent citées. Monsieur le Ministre a-t-il déjà pu avoir des contacts avec les responsables, notamment scientifiques, de ces entreprises ? Des études ont-elles déjà, ou seront-elles, menées à ce sujet en Région wallonne ?

    Enfin, Monsieur le Ministre envisage-t-il d'adopter certaines mesures – éventuellement à titre conservatoire – en la matière ?
  • Réponse du 19/04/2005
    • de LUTGEN Benoît

    En effet, depuis plusieurs années, les apiculteurs et leurs associations relayés par la presse, signalent des mortalités anormales d'abeilles, tant en Wallonie que dans les pays voisins et, en particulier, en France.

    Plus spécifiquement, deux insecticides principalement utilisés en désinfection des semences sont incriminés par les apiculteurs. Il s'agit de l'imidachlopride (commerwcialisé sous les noms de Gaucho ou Confidor) et du fipronil (vendu sous l'appellation de Régent).

    L'agréation des produits phytosanitaires en vue de leur mise sur le marché est une compétence fédérale et relève du SPF Santé publique. Certaines études spécifiques et scientifiques sont donc menées à ce niveau, en relation avec les firmes concernées. On peut ainsi noter que, début de cette année, le produit Confidor a été classé en Belgique en classe B, c'est-à-dire qu'il ne peut être commercialisé que par des vendeurs spécialisés.

    En ce qui concerne plus particulièrement la Région wallonne, en sa séance du 13 mai 2004, le Parlement wallon a effectivement voté une résolution visant à prévenir la mortalité des abeilles, prévoyant, notamment, un programme d'études multifactorielles et interdisciplinaires visant à comprendre les causes du dépérissement des insectes pollinisateurs en Wallonie. Ce programme de recherches en cours d'exécution devrait être réalisé dans les trois ans.

    Dans le cadre des rapports sur l'état de l'environnement wallon, une étude menée par l'intermédiaire du Centre apicole de recherche et d'information (CARI ASBL) était déjà en cours à ce moment. Les conclusions générales confirment une tendance au dépérissement des ruchers wallons, essentiellement depuis 1999, mais dans toutes les zones agricoles, nonobstant les différences quant aux plans d'occupation des sols et des activités agricoles qui y sont pratiquées. De cette étude, il semble que la présence de champs de maïs apparaît généralement dans l'environnement des ruchers connaissant ce type de dépérissement.

    Toutefois, les semences de maïs traitées avec les pesticides incriminés ne représentent que quelques pourcents des emblavements. D'autres hypothèses doivent donc être vérifiées, en considérant les différents facteurs de risques : pesticides, méthodes culturales, climat, maladies, traitements contre ces maladies, …

    C'est l'objet de l'étude confiée par la Région wallonne à l'Unité d'entomologie fonctionnelle et évolutive de la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux.

    Cette étude a débuté le 1er juillet 2004, pour une période de deux ans. Pour aborder cette problématique, trois zones ont été définies, avec des caractéristiques bien distinctes :

    - le Pays de Herve, où l'arboriculture est très développée ;
    - la région de Gembloux, avec les grandes cultures utilisant fréquemment les pesticides incriminés ;
    - la région de Vierves-sur-Viroin, caractérisée notamment par sa zone Natura 2000.

    Actuellement, aucune conclusion ne peut être tirée prématurément car les diverses analyses sont en cours et un premier rapport intermédiaire sera déposé dans le courant du mois d'août 2005.

    On peut simplement relever que des cas de Loque américaine et de varroase (acarien) ayant engendré des mortalités massives de ruchers ont été également observés en Wallonie cet hiver. Ceci souligne encore plus la nécessité de cette étude multifactorielle, comme souhaitée par le Parlement wallon dans sa résolution du 13 mai 2004.