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Les conclusions du rapport de l'IWEPS sur l'économie wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 244 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 08/03/2016
    • de HENQUET Laurent
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Récemment, l’Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) vient de publier son premier « Rapport sur l’économie wallonne ».

    Plusieurs constats sont mis en lumière :
    - l’utilisation de productions ou de matières premières wallonnes, mais aussi de services marchands locaux (transports, soins nettoyage, services informatiques…), est trop basse;
    - si la Wallonie exporte beaucoup, elle importe également beaucoup plutôt que de produire sur place.

    Les retombées, en termes d’emplois principalement, ne sont pas suffisantes. Et la dépendance à la santé économique de nos voisins est très forte.

    Je souhaite donc poser la question suivante à Monsieur le Ministre : quelle est la stratégie concrète et pratique (il convient d'éviter les lieux communs) du Gouvernement afin de faire remonter le taux d’emploi et la croissance de la Wallonie afin qu’elle devienne moins dépendante de la santé de ses voisins ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La question posée est relative au premier constat incontournable du rapport sur l’État de l’économie wallonne publié en février 2016 (http://www.SOGEPA.be/fr/news/73_publication-du-premier-rapport-sur-leconomie-wallonne). Ce constat est que la Wallonie est une petite économie très ouverte sur le monde et en particulier sur les autres régions du pays. L’ouverture s’observe notamment par des flux d’importations et d’exportations internationales de près de 50 milliards d’euros chacun. Au niveau de ses échanges avec le reste du monde, la Wallonie présente une balance commerciale à l’équilibre. Cependant, comme l'honorable membre le souligne, elle présente un solde commercial négatif par rapport aux deux autres régions d’un peu plus de 16 milliards d’euros. Ce déficit s’explique tant par la consommation des ménages que par les dépenses de biens intermédiaires réalisées par les entreprises wallonnes.

    D’une part, le marché intérieur wallon ne permet pas de satisfaire l’ensemble de la demande des ménages wallons dont 40 % de la consommation est importée (12 % de Bruxelles, 10 % de Flandre et 18 % de l’étranger). D’autre part, les entreprises wallonnes consomment davantage de biens et services intermédiaires produits en Flandre que l’inverse. Cela implique des effets multiplicateurs interrégionaux conséquents, plus élevés de la Wallonie vers la Flandre que dans l’autre sens.

    Ces dynamiques régionales différentes s’expliquent principalement par la taille plus réduite de l’économie wallonne et reflètent, en effet, une insuffisance de l’activité économique interne à la région. C’est pourquoi, comme le soulignent les conclusions de ce rapport, l’un des principaux défis économiques de la Wallonie est le développement de son marché intérieur. Cela ne veut pas dire qu’il faut fermer les frontières afin que les ménages et les entreprises wallons ne consomment que wallon. Au vu de la très forte intégration des économies régionales, il s’agit plutôt de viser un développement économique en toute complémentarité avec nos voisins afin de stimuler une croissance intérieure porteuse d’emplois et un soutien à la productivité dans une perspective de long terme.

    Par ailleurs, même si des écarts subsistent entre les niveaux de PIB des différentes régions du pays, les dynamiques de croissance sont semblables depuis 2000. Avec 1.2 % de croissance annuelle moyenne, la Wallonie se trouve entre la Flandre (1.4 %) et Bruxelles (1 %). Nous n’avons pas à rougir, car nous nous trouvons au niveau de la moyenne européenne et nous faisons mieux que la moyenne de la zone euro et que les pays voisins.

    Ces constats confirment que les politiques économiques que j’ai mises en œuvre depuis le premier plan Marshall étaient la bonne voie à suivre et allaient dans le sens d’un renforcement de notre tissu économique régional. Les premières initiatives, que ce soient les pôles de compétitivité ou encore Creative Wallonia, sont des instruments reconnus par tous et indispensables de notre développement régional et international. Cette volonté de renforcer le tissu régional, je la poursuis chaque jour. Parmi les initiatives récentes, on peut citer la réforme de l’animation économique, la réforme du financement de la recherche, le plan numérique encore plan PME que je viens de proposer récemment.