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Les différentes plages horaire des compteurs bihoraire

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 390 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 08/03/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Il existe à l'échelle de la Wallonie plusieurs plages horaires pour les compteurs bihoraires. La plus répandue semble être celle programmant les heures creuses entre 22 heures et 7 heures en semaine ainsi que du vendredi 22 heures au lundi 7 heures.

    Dans certaines communes, les heures creuses s’étendent de 21 heures à 6 heures en semaine ainsi que du vendredi au lundi.

    Dans un premier temps, Monsieur le Ministre peut-il me faire part du nombre et de la proportion de compteurs bihoraire selon les plages horaires existantes en Wallonie ?

    Selon des informations de la CWaPE et de gestionnaires de réseau de distribution (GRD), il arrive qu'il y ait un décalage de 10, 15 voire 20 minutes pour le basculement en heures creuses, ce qui peut constituer un désavantage pour les ménages concernés, et ce d'autant plus que ceux-ci semblent ne pas être correctement informés de ce décalage. Quels sont le nombre et la proportion de ménages wallons disposant d'un compteur bihoraire qui sont concernés par un tel décalage ?

    Si la détermination des plages horaires revient actuellement au distributeur, ne convient-il pas de procéder à une uniformisation de celles-ci ? D'abord par souci de clarté et de simplification pour l'ensemble des consommateurs wallons, mais également pour mettre tous ceux-ci sur un même pied d'égalité.

    Par le passé, la CWaPE a déjà indiqué qu'une telle uniformisation de l'heure d'enclenchement sur l'ensemble des GRD n'était pas envisageable pour des raisons techniques (voir à ce propos la réponse du ministre Antoine à des questions parlementaires du 12 juin 2008), car cela « conduirait à l'enclenchement simultané d'une très grande charge et donc à des perturbations de la tension ».

    Ce risque de perturbations a-t-il été précisément étudié et évalué ? Si oui, quel est-il aujourd'hui ? Une uniformisation est-elle aujourd'hui envisageable (compte tenu des éventuelles adaptations techniques et technologiques) et, dans l'affirmative, Monsieur le Ministre va-t-il prendre une initiative dans ce sens ?
  • Réponse du 23/05/2016
    • de FURLAN Paul

    La CWaPE ne dispose pas de données et de statistiques suivant les plages horaires. La seule information en sa possession est le nombre d’EAN correspondants à des doubles comptages. Ces doubles comptages représentent aussi bien les raccordements bihoraire que les raccordements où sont présents un compteur normal et un compteur exclusif nuit. En Wallonie, il y a actuellement environ 52 % d’URD avec double comptage (bihoraire OU monohoraire+exclusif nuit). Si l’on tient compte des estimations de la Région qui font état d’un parc de 6 % de logements équipés d’un chauffage électrique et +/- 0,5 % de pompes à chaleur, cela donne environ 45,5 % d’URD possédant un compteur bihoraire.

    Au sujet des plages horaires, pour ce qui est du réseau géré par ORES par exemple, l’ensemble des clients ont l’horaire 22-7 + WE pour les heures creuses à l’exception des clients alimentés à partir du poste de Jodoigne qui ont l’horaire 21-6 + WE. La situation spécifique à Jodoigne est une situation historique. Elle pourrait être techniquement modifiée, mais l’impact sur les consommateurs, leurs appareils (particulièrement les appareils à déclenchement automatique) et leurs habitudes devrait être étudié avant toute prise de décision éventuelle.

    Un décalage dans le basculement en heure creuse est en effet observable. Il y a différentes causes à ce décalage et leurs combinaisons sont également possibles :

    1) Une cause volontaire : le GRD ne bascule pas tous les secteurs de son réseau à la même seconde afin de répartir les charges pour éviter non seulement la pointe d’appel à l’enclenchement, mais également la chute de tension qui s’en suit. En effet, lors du basculement, il y a 2 types de charges :
    - celles qui étaient alimentées avant et qui restent alimentées après – donc qui ne génèrent pas d’augmentation de charge et pas de « saut »
    - celles qui n’étaient pas alimentées avant et qui le deviennent, soit de par l’usage d’un contact mis à disposition par le GRD, soit par des horlogeries pour les URD n’ayant pas opté pour la solution supra

    Si on y ajoute, les charges enclenchées simultanément par les compteurs exclusifs nuit, on comprend la nécessité de ne pas enclencher toutes les charges d’un coup

    2) Deux autres causes involontaires peuvent induire un décalage
    - Un problème technique qui fait que l’émission, par exemple, de 22h a raté et donc le GRD doit la renvoyer dans la foulée
    - Un problème de simultanéité de différentes émissions, par exemple si l’éclairage public doit être déclenché à 6h59, l’émission de fin du tarif nuit ne sait pas être envoyée à 7h, car à 7h, une émission est déjà en cours.

    Il convient de noter qu’une plage de 9h00 en heure creuse en semaine est toujours garantie : si le compteur bascule en HC avec 10 minutes de décalage (voir 1 heure dans certaines zones), le retour au régime HP se fait avec le même décalage. Il en va de même pour le régime HC le WE.

    Les consommateurs sont informés de leur régime horaire par leur GRD lors du placement du compteur bihoraire. Ils peuvent toujours disposer de cette information en le contactant ou, tout simplement, observer leur compteur (le régime HP/HC est visible).

    Finalement, en termes de gestion de réseau, il n’est pas souhaitable de concentrer les pointes au même moment. La tendance en matière de « smart grid » est précisément d’aller vers plus de foisonnement des charges, donc certainement pas vers une uniformisation.