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L'intolérance au lactose

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 694 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 09/03/2016
    • de MOTTARD Maurice
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Lorsque le lactose arrive intact dans le gros intestin, les entérobactéries le décomposent en acide et en gaz. Ce qui peut provoquer des maux de ventre, des ballonnements et aussi des diarrhées.

    En Belgique, 10 % des adultes seraient réellement intolérants au lactose et cette intolérance s’exprime à partir de quatre ans. Les chiffres de l’European Food Safety Authority (EFSA), l’autorité européenne de sécurité des aliments, sont pratiquement identiques.

    L’intolérance au lactose n’est-elle pas surestimée ?

    Les personnes atteintes de cette intolérance souffrent-elles toutes des symptômes typiques ?

    Il me revient également qu’un verre à jeun est plus difficilement digéré qu’une consommation modérée. Faut-il donc enseigner comment boire le lait et comment consommer les différents produits laitiers en général ?
  • Réponse du 25/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’intolérance au lactose est liée à l’incapacité de l’organisme à dissocier le lactose en glucose et galactose. Cette dissociation est catalysée par un enzyme présent dans les microvillosités de la paroi des entérocytes : la lactase.

    La déficience en lactase est primaire (congénitale ou acquise dans les premières années de vie (lactase non persistante)) ou secondaire à une gastroentérite aigüe, une maladie cœliaque non traitée, une inflammation chronique de l’intestin ou une chimiothérapie.

    La déficience primaire congénitale est extrêmement rare. La prévalence de la déficience acquise, lactase non persistante, varie énormément en fonction de l’ethnie (composante génétique). 70 % de la population mondiale serait atteinte. La prévalence est élevée, comprise entre 70 et 100 %, pour certains peuples d’Afrique, d’Asie et pour les noirs américains (Paige DM, Bayless TM, eds. Lactose digestion: clinical and nutritional implications. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1981 cité par Michael de Vres et al., Probiotics—compensation for lactase insufficiency, Am J Clin Nutr 2001;73(suppl):421S–9S.). L’EFSA rapporte les chiffres d’Ingram (Ingram et al., Lactose digestion and the evolutionary genetics of lactase persistence. Human Genetics 2009:124, 579-591) pour l’Europe (Tableau 1) ; la prévalence en Europe qui est renseignée est très variable et pour les pays limitrophes de la Belgique, supérieure à 10 %.

    Tableau 1 : prévalence de la déficience en lactase non persistante (%) en Europe

    Pays Déficience en lactase non persistante (%)
    Autriche 20
    Royaume-Uni 23
    Danemark 4
    Estonie 43
    Finlande 17
    France 38
    Allemagne 14
    Grèce 46
    Hongrie 40
    Irlande 4
    Italie 56
    Pologne 37
    Espagne 34


    En outre, selon le Docteur Hichem SOUAYAH, gastro-entérologue au service de pédiatrie du CHU Saint-Pierre (Bruxelles), interrogé en avril 2014 par le Ligueur (https://www.laligue.be/leligueur/articles/si-votre-enfant-est-intolerant-au-lactose: (accès le 11 mars 2016)), la prévalence en Belgique atteindrait les 20 %.

    En conclusion, les chiffres que nous recueillons sont différents de ceux renseignés et ils nous laissent suspecter une prévalence supérieure à 10 % en Belgique.

    Les symptômes principaux sont les flatulences, la diarrhée, les ballonnements et les crampes stomacales. Il ne nous est évidemment pas possible d’affirmer que tous les patients souffrants d’intolérance au lactose présentent chacun l’ensemble de ces symptômes.

    Il est exact que si le lait est absorbé et mélangé au bol alimentaire, le lactose atteindra graduellement le gros intestin, limitant ainsi la production de gaz et d’acides gras.

    Des actions à destination des patients souffrant d’intolérance au lactose ont été réalisées notamment par le Centre d’Information et de Recherche sur les Intolérances et l’Hygiène Alimentaires (www.ciriha.org) qui est soutenu par le SPF Santé publique.