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Les enfants en situation de pauvreté

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 716 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/03/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Les impacts de la crise sur les enfants sont multiples et considérables. Ces effets sont pourtant évitables.

    La crise économique a un impact important et durable sur les droits des enfants en Belgique.
    18% d’enfants sont en situation de pauvreté ou risque de pauvreté.

    Les précarités se sont aggravées, les inégalités se renforcent du fait de la crise socio-économique, mais aussi des changements sociétaux.

    C’est d’abord de manière indirecte à travers des mesures qui touchent leur famille que les enfants sont touchés. (Fragilisation des services sociaux, en particulier de la sécurité sociale, le manque de logements accessibles…).

    De plus l’État réduit ses dépenses dans des domaines essentiels qui concernent les enfants au premier plan.

    Les effets de la crise sont évitables.

    On l’a vu, les facettes de la pauvreté sont multiples et particulièrement interpellantes lorsqu’elles concernent les enfants. Car la pauvreté risque de se transmettre d’une génération à la suivante et de s’installer de façon structurelle dans les familles.

    Il faut donc faire de la lutte contre cette pauvreté une priorité des politiques sociales à mener par la Région wallonne et veiller notamment à ce qu’en termes de formation l’égalité des chances soit rétablie. C’est d’autant plus important que les effets de la crise sont évitables.

    Notons au passage que la Fondation Roi Baudouin en a fait un thème majeur, tellement la question devient préoccupante.

    J’entends souvent qu’un enfant est un enfant. C’est vrai, mais tous les enfants ne sont pas égaux devant la crise.

    Ne faut-il pas, dès lors, mettre en place une politique de discrimination positive ayant pour objectif de cesser le cercle vicieux de la pauvreté des enfants et de la fatalité qui en découle ?
  • Réponse du 06/04/2016
    • de PREVOT Maxime

    La pauvreté infantile est d’autant plus préoccupante qu’elle comporte un risque d’atteinte à toute une série de droits de l’enfant, allant des soins de santé à l’éducation en passant par l’alimentation et bien d’autres encore. La problématique touche de nombreuses compétences.

    Je crois essentiel de ne pas dissocier le problème de son contexte. Ce sont avant tout les adultes qui contribuent à rendre effectif l’exercice des droits des enfants. La pauvreté des enfants résulte directement de la précarité des ménages dont ils sont issus.

    La lutte contre la pauvreté infantile passe par un travail sur les politiques d’accès au logement, à l’emploi, aux services, mais aussi une politique scolaire qui garantisse l’accès à la formation de chacun.

    Dans les matières de ma compétence, ce souci se concrétise par exemple au travers d’une étude juridique en cours, dont l’objectif est de procéder au screening des dispositions réglementaires en Région wallonne, en vue d’identifier les freins qui pourraient subsister à l’exercice des droits des familles monoparentales. Ces familles sont particulièrement vulnérables et le risque de pauvreté est clairement identifié comme plus important pour les parents isolés.

    Le gender mainstreaming qui vise à mettre en place des politiques d’égalité contribue également à avoir des effets qui permettent de diminuer sensiblement la pauvreté qui touche les enfants. Aussi, à l’issue d’une identification des effets du genre sur la précarisation, toute une série de recommandations va être proposée en vue d’améliorer les mesures qui sont déjà prises.

    Parmi toutes ces mesures, il y a notamment le Plan wallon de lutte contre la pauvreté. Une personne a été engagée à temps plein au sein de l’IWEPS pour travailler sur les dynamiques de précarisation dans une approche de genre.

    L’appel à projets relatif au volet 2 du plan Cigogne 3, consacré à des projets d'achat et de construction de nouveaux bâtiments ainsi qu'à des projets d'agrandissement, d'aménagement et d'équipement d'établissements existants va permettre la création de 2.500 nouvelles places de crèche ou d’accueil.

    C’est également dans cette optique qu’une étude est lancée sur le modèle d’allocations familiales à mettre en place à l’avenir. L’objet de l’étude est clairement d’identifier les types de familles présents en Région wallonne de manière à adopter des mesures adaptées à notre objectif de soutien à la parentalité et répondre de manière efficace aux besoins divers afférents à l’éducation des enfants.

    Des choix devront en effet être faits, les budgets n’étant pas illimités. Il importe d’autant plus de veiller à bien cibler les actions.

    Enfin, que l'honorable membre sache que j’ai initié un processus d’élaboration d’un nouveau Plan d’action Droits de l’enfant 2016-2019 pour la Wallonie, en partenariat avec tous les Cabinets et administrations concernées, la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale du Service public de Wallonie et l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce plan d’action devrait être adopté en mai 2016. Différentes mesures y seront proposées afin de soutenir plus particulièrement les enfants en situation de pauvreté.

    À cet égard, je me permets également d'informer l'honorable membre qu’au niveau national, un plan de lutte contre la pauvreté infantile, qui associe l’État fédéral et les entités fédérées, est en cours d’élaboration et que je serai particulièrement vigilant aux actions que la Wallonie pourra proposer en concertation avec les autres entités.

    Comme l'honorable membre peut le constater au travers des éléments susvisés, que ce soit par le biais des différents plans (plan d’action portant sur les droits de l’enfant, plan de lutte contre la pauvreté, plan national pauvreté infantile, plan genre) ou dans le cadre de la révision du modèle de calcul des allocations familiales, tout est mis en œuvre pour veiller à lutter au maximum contre la pauvreté infantile.