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L'initiative "NapLap"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 720 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/03/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Je crois qu'il n'est pas à démontrer que l'alcool est un fléau pour les citoyens. Je me suis déjà exprimé à ce sujet lors en commission, mais il me semble important de mettre cette problématique en lumière.

    Pour enrayer ce problème, la Ville de Louvain (la KUL), la Haute école UCL et le groupe brassicole AB InBev vont ouvrir, fin mars, un café, le «NapLap ». Cet endroit servira exclusivement des boissons sans alcool ou à très faible taux. De nombreuses associations estudiantines se sont déjà ralliées à ce projet.

    Quel est l'avis de Monsieur le Ministre sur ce genre de projet ? La Région wallonne pourrait-elle encourager ce genre d'initiative ?
  • Réponse du 01/04/2016
    • de PREVOT Maxime

    Cette question porte sur la thématique de la prévention-promotion de la consommation d’alcool. Je précise à l’assemblée que l’initiative dont me fait part l'honorable membre vise l’ouverture d’un bar éphémère dans un lieu fréquenté par des étudiants où ne sont servies que des boissons non alcoolisées ou faiblement alcoolisées. Ce type d’initiative veut sensibiliser les jeunes à une consommation raisonnable d’alcool et au fait qu’on peut faire la fête sans boissons alcoolisées.

    Avant de répondre à cette question, je tiens tout d’abord à mettre en avant le fait que la Wallonie a, d’ores et déjà, pris des mesures concrètes pour lutter contre l’alcoolisme des jeunes puisqu’elle soutient actuellement diverses initiatives œuvrant sur ce problème.

    Nous savons que les jeunes de 15 à 24 ans, et en particulier les garçons, forment un groupe à risque important. 10 % des jeunes hommes de 15 ans à 24 ans et 17 % des hommes de 25 ans à 34 ans connaissent ou ont déjà connu des problèmes liés à leur consommation d'alcool. La proportion de buveurs quotidiens chez les 15-24 ans est presque de 5 % chez les hommes.

    Le mésusage de l’alcool, qui n’est pas une dépendance ou de l’alcoolisme, est fréquent chez les étudiants comme le souligne le monde scientifique.

    C’est pourquoi les premières consommations excessives d’alcool chez les jeunes doivent être prises au sérieux, car elles sont le signe de potentiels troubles du développement de la personnalité. Ces consommations excessives d’alcool sont, par ailleurs, responsables d’une surmortalité chez les jeunes (principalement due aux accidents de la route, homicides, suicides et noyades accidentelles).

    Ainsi, sur le plan de la prévention alcool, l'honorable membre sait sans doute que la Région wallonne subventionne l'ASBL Modus Vivendi ainsi que différents services qui bénéficient du soutien logistique de cette association, notamment dans le cadre de l’initiative Quality Nights. Il s'agit d'un projet qui vise à améliorer le bien-être des personnes qui sortent dans les lieux de fête notamment en Wallonie.

    La Wallonie soutient également le travail de l'ASBL Univers Santé qui déploie des activités spécifiquement en lien avec la consommation d'alcool par les jeunes.

    D’autres projets sont financés dans le cadre du « Fonds de lutte contre les assuétudes », à savoir : le projet Freedom, qui vise à l’implémentation d'un projet de sevrage à domicile de personnes alcoolo-dépendantes ; le projet de l’ASBL Alpha, qui développe un site internet d'aide en ligne pour personnes alcooliques et leur entourage ; et le projet de la Société scientifique de médecine générale (SSMG) qui porte sur la mise en place d'une démarche en médecine générale visant le dépistage d’une consommation problématique d’alcool.

    Par ailleurs, les associations de prévention des assuétudes offrent aux institutions qui en ont besoin (écoles, maisons de quartier, …) des formations, des accompagnements de projets et des outils pour travailler diverses questions. La Wallonie en finance plusieurs dont l'ASBL Infor Drogue, Citadelle, etc.
    Enfin, mais pas des moindres, il ne faut pas oublier l’importance des services d’aide et de soins spécialisés en assuétudes agréés par la Région wallonne, qui bénéficient annuellement de subventions afin de mettre en place un accompagnement spécifique destiné aux personnes sujettes à des problèmes de dépendance, en ce compris la dépendance à l’alcool.

    On peut donc constater que j'ai bien conscience de la gravité du problème et de la nécessité d’intervenir dans ce cadre spécifique.

    Plus spécifiquement concernant cette question, l’initiative du groupe brassicole me paraît intéressante et vient compléter toutes les mesures de prévention que j’ai énumérées.

    Soucieux de prendre des mesures étayées, je vais charger mon Administration de suivre de près et rassembler les informations disponibles sur ce nouveau phénomène de bar sans alcool afin d’être en mesure d’évaluer (en concertation avec mes collègues de la Santé, notamment dans le cadre de la Cellule politique générale Drogues) les mesures à mettre en œuvre.

    En fonction des informations recueillies et de l’évaluation de la plus-value, je pourrais, le cas échéant, soutenir ce type d’action.