/

Le soutien des sages-femmes aux mères à domicile

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 747 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/03/2016
    • de GERADON Déborah
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En juillet 2015, la ministre Maggie de Block prenait la décision de réduire le nombre de jours d’hospitalisation après l’accouchement. Cette mesure d’économie budgétaire a pour objectif de faire passer la durée du séjour de 4,5 jours en 2015 et à 3,6 jours en 2016.

    D’après les experts consultés, cette période écourtée d’hospitalisation est tout à fait raisonnable à une seule condition : qu’un accompagnement et des soins postnataux soient prévus à domicile. D’autant plus lorsqu’il s’agit de familles vulnérables ou de mère célibataire qui reçoivent peu de soutien de la part de leur entourage.

    Cette période post-partum est remplie de bouleversements et consiste en une vraie période d’apprentissage, tant pour l’enfant que pour le(s) parent(s). Les sages-femmes sont indispensables pour faire ce lien entre l’hôpital et le foyer.

    Si on peut se féliciter de cette revalorisation du métier, il existe une demande exponentielle des prestations. En conséquence, ces professionnels ont moins de temps pour accompagner individuellement chaque personne.

    Malgré le fait que cette décision de raccourcissement du séjour en hôpital n’émane pas de notre Parlement, de quels moyens dispose la Région wallonne pour accompagner au mieux les parents durant cette période ? Des aides financières ou des plans d’action sont-ils à l’étude ?
  • Réponse du 25/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    La décision de la Ministre Maggie de BLOCK de réduire progressivement la durée des séjours en maternité tient d’une part à répondre aux recommandations du KCE et, d’autre part, à réaliser des économies. Le dossier est suivi de près par mes collaborateurs. En effet, si le volet « soins » est de compétence fédérale (je pense ici aux suivis par le gynécologue, par la sage-femme, le pédiatre, …), la Fédération Wallonie-Bruxelles a pour sa part en charge le suivi du jeune enfant, notamment par l’ONE, et le volet de l’aide à domicile est en effet de la compétence de la Région. Et je pense ici aux services d’aide à domicile qui pourront aider les mamans, lorsque c’est nécessaire, dans des tâches d’entretien ménager, les courses, la préparation de repas, l’aide apportée à la fratrie, etc.

    La préoccupation de chacun des acteurs concernés doit être la sécurité de la mère et du nouveau-né, mais aussi leur bien-être. Un départ précoce demande une bonne prise en charge à la maison. Un élément essentiel pour cela est une bonne collaboration, communication et coordination entre les différents acteurs intra et extra hospitaliers pour assurer la continuité des soins à la maman et à son enfant.

    Mon Cabinet suit de près également la mise sur pied des projets-pilotes lancés par la Ministre fin 2015. Les projets retenus en Région wallonne sont ceux des CHR de Mons et de La Citadelle à Liège.

    Ainsi, nous avons rencontré les coordinatrices de la plateforme « Bien-naître » rassemblant des sages-femmes indépendantes. Le rôle des coordinatrices de la plateforme est d’assurer le lien entre le service de maternité hospitalier, et le relais des soins au domicile, mais de l’aide également. Une bonne information à ces coordinatrices sur les services d’aide existants est nécessaire. En effet, les collaborations n’étaient pas fréquentes jusqu’ici. Il est important pour chacun de bien connaître les différents acteurs (et les missions de chacun) qui peuvent être mobilisés pour venir en soutien aux mamans. Une attention particulière est notamment nécessaire pour les familles fragilisées pour lesquelles il ne faut pas seulement assurer une continuité des soins, un soutien si nécessaire, mais aussi éviter que le nouveau système ne conduise à des frais supplémentaires.

    D’autre part, nous devons analyser avec les sages-femmes dans quel cadre, la coordination de l’aide et des soins à domicile dans le cadre du raccourcissement des séjours en maternité ne pourrait pas s’intégrer au sein des centres de coordination existants, agréés et financés par la Région, moyennant l’engagement de sages-femmes coordinatrices.