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Le stockage de l'électricité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 408 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/03/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    La batterie Powerwall (6,4 kWh) de Tesla est conçue pour un usage domestique quotidien, avec stockage de l'énergie fournie par des panneaux solaires dans la journée que l'on utilise une fois que le soleil est couché. Avec ses 250 à 300 cycles de chargement/déchargement par an, elle est maintenant proposée sur le marché belge par Eneco qui garantit 10 ans cet accumulateur lithium-ion compatible avec les réseaux électriques monophasé et triphasé.

    Le coût prévu de cette batterie seule est d'un peu plus de 3.000 euros, auquel il faut ajouter un onduleur compatible CC-CA à 1.500 euros, le placement et le raccordement, plus 500 euros.

    Le coût de stockage tournerait donc autour de 0,15 euro/kWh. En sachant que le kWh du réseau tourne autour des 0,22 euro/kWh, pour une consommation de 4000 kWh et une facture annuelle de 875 euros/an, l'outil viable une dizaine d'années n'est donc guère rentable pour les ménages. Pour l'amortir, il faudrait que le système soit vendu et placé deux à trois fois moins cher, selon la consommation, la puissance et le rendement de l'installation photovoltaïque.

    Il n'existe pas, à ce jour, de réglementation complète concernant les batteries stationnaires installées chez les particuliers. Le système de facturation fait que si on produit plus qu'on ne consomme, le compteur tourne à l'envers, comme si on stockait les photons. Ce qui limite pour l'heure l'intérêt purement économique d'une batterie.

    Ne conviendrait-il pas d'aller un pas plus loin en encourageant les ménages à s'auto-approvisionner en électricité?

    En effet, une combinaison, dans un premier temps, d'une production d'électricité renouvelable et le stockage de celle-ci, visant à neutraliser son caractère intermittent et dans un deuxième temps avec les techniques de production de l'énergie pour chauffer en hiver son logement (électrolyse), permet d'avancer de façon significative vers le respect des objectifs de l'Union européenne en matière énergétique.
  • Réponse du 31/05/2016
    • de FURLAN Paul

    Comme j’ai eu l’occasion de le signaler à quelques reprises, l’idée de rendre autonomes énergétiquement les habitations est intéressante, mais néanmoins, le modèle économique semble assez difficile à mettre en œuvre en Région wallonne avec les mécanismes de soutiens actuellement en vigueur pour le photovoltaïque.
    En effet, l’absence de tarif d’injection pour les producteurs photovoltaïques et le mécanisme de compensation (compteur qui tourne à l’envers) tels qu’ils sont en application en Wallonie rendent inintéressant l’investissement dans des modes de stockage individuels.
    Néanmoins, à terme, en fonction de l’évolution du marché, du progrès technologique et des solutions mises à dispositions, ce genre de produit et les services y associés pourraient devenir intéressants.

    Pour rappel, le coût d’investissement des Powerwall de TESLA sera, pour la Belgique, de 3.675 euros pour sa petite version de 7 kWh. Un seul module sera insuffisant pour garantir l’autonomie d’une habitation et au coût actuel de l’électricité, mes services ont pu montrer que l’investissement ne sera jamais rentabilisé en l’état sur la durée de vie de l’installation. Des aveux même des représentants de TESLA que mes services ont pu récemment rencontrer, le modèle économique de la Powerwall a été établi afin de permettre à la clientèle automobile de TESLA de disposer d’un tampon entre leur installation photovoltaïque et leur véhicule.

    À ma connaissance, le système Powerwall est essentiellement utilisé dans le modèle résidentiel et le marketing qui y est lié s’oriente quasi exclusivement vers ce marché.

    Cependant, je suis d’avis que les problèmes d’intermittence résultant des énergies renouvelables nécessiteront des solutions de stockage adaptées. Plusieurs recherches sont d’ailleurs en cours afin d’évaluer l’impact de solutions intégrées tant au niveau résidentiel qu’au niveau industriel.

    Il convient de rappeler que les solutions de stockage devront être vues en fonction d’une part de leur capacité et, d’autre part, de leur flexibilité. À ce jour, seul le pompage turbinage à grande échelle à la maturité technologique et la rentabilité suffisante dans les modèles économiques liés au stockage, l’étude de la CREG le mentionne clairement. Mais ces solutions s’avèrent très peu adaptées pour les énergies renouvelables et le photovoltaïque plus spécifiquement.

    Enfin, cette thématique n’est pas directement discutée au sein du groupe de travail CONCERE, elle transparaît de manière plus transversale. Mais il semblerait en effet pertinent, étant donné le flou légal existant sur les compétences en matière de stockage énergétique, que la thématique soit plus spécifiquement abordée à l’avenir, principalement en regard des projets de ma collègue du Gouvernement fédéral sur le stockage de masse, même si, depuis, ces projets semblent avoir été abandonnés.