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Les exclus des allocations d'insertion

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 179 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/03/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    25.040 personnes ont perdu leurs allocations d’insertion entre janvier 2015 et août 2015, et parmi ces personnes 83 % vivent à Bruxelles ou en Wallonie.

    16.533, soit 66 % de ces personnes proviennent de Wallonie contre 17 % en Flandre et 17 % également à Bruxelles soit 4.250 personnes à Bruxelles et 4.257 personnes en Flandre.

    Le vice-premier ministre a diffusé la répartition provinciale. Cela apporte des nuances quant aux tableaux régionaux.

    En Wallonie, le Hainaut totalise à lui seul 30,9 % des exclusions, soit 7.740 personnes. Les régions de Mons et Charleroi sont les plus touchées respectivement 12 % et 8 % de personnes touchées.

    La situation de Liège est également très difficile avec 21,7 % des exclusions de tout le pays, la Province de Liège et Verviers sont les plus touchées.

    D’autres Provinces sont plus préservées comme le Luxembourg avec 2,6 %, le Brabant wallon avec 3,5 % et Namur avec 7,3 %.

    Thierry Bodson a déclaré « ce sont des personnes fragilisées par la crise, qui n’ont pas trouvé de travail ou ont dû se contenter de périodes de temps partiel insuffisantes pour leur permettre de toucher le chômage. Mais si on regarde le chômage et non plus les allocations d’insertion, la proportion de chômeurs n’est que légèrement supérieur en Wallonie. Cette situation fragilise un grand nombre de ménages ».

    Si le nombre d’exclus par rapport aux allocations d’insertion prime par rapport aux allocations de chômage frappent ceux qui n’ont pas trouvé de travail, c’est que le problème n’est pas une question de responsabilité individuelle du DEI, mais plutôt une question structurelle renvoyant vers un manque cruel d’emplois disponibles comparé au profil de qualification des DEI. Madame la Ministre confirme-t-elle cette analyse ?

    Ne faut-il pas œuvrer d’urgence pour améliorer ledit profil professionnel, notamment au moyen d’une formation en alternance renforcée et la rendre plus efficace et plus généralisée ?
  • Réponse du 21/04/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Il est évident que la responsabilité individuelle des demandeurs d’emploi ne peut expliquer à elle seule les chiffres du chômage et de la demande d’emploi. À côté des facteurs purement économiques sur le niveau d’activités et des questions qui relèvent du droit et de l’organisation du travail, le décalage entre les exigences des entreprises en matière de compétences et de qualifications et les profils des demandeurs d’emploi constitue un des chantiers prioritaires auxquels je m’attèle en tant que Ministre de l’Emploi et de la Formation.

    À ce sujet, je rejoins l'honorable membre également sur le levier capital que la formation en alternance peut représenter en la matière. Dans cette perspective, j’ai inscrit comme priorité de cette législature une réforme importante de la formation en alternance, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF.

    Cette volonté s’est déjà traduite par la mise en place de l’Office Francophone de la Formation en Alternance (OFFA) et par l’adoption d’un contrat unique pour les apprenants en alternance. Je proposerai en outre très prochainement au Gouvernement une réforme des incitants financiers à la formation en alternance.

    Celle-ci visera les 3 objectifs suivants :
    - l’amélioration de la qualité de l’encadrement des jeunes en formation en entreprise comme en centre de formation ;
    - l’augmentation du nombre de places de stage en alternance ;
    - la lutte contre le décrochage du jeune durant sa formation.

    L’intérêt du modèle de formation en alternance a également suscité le déploiement d’une offre de formation alternée pour les demandeurs d’emploi au FOREm et à l’IFAPME.

    Je rappelle également que le Plan Marshall 4.0. a fait de l’alternance une thématique forte de l’axe 1, consacré au développement du capital humain et, notamment, au renforcement de l’attractivité de la formation en alternance.