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L'e-sport

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 193 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/03/2016
    • de LECOMTE Carine
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Les compétitions de jeux vidéo, qu'on appelle aussi le e-sport (sport électronique), connaissent un succès croissant. Cette nouvelle pratique attire des sponsors, des diffuseurs et du public dans le monde entier. En 2014, Amazon a par exemple racheté pour un milliard de dollars une chaîne de télévision qui diffuse uniquement des parties de jeux vidéo.

    Dans son rapport « Prédiction pour 2016 - Technologies, Médias et Télécommunications », la firme de consultance Deloitte prédit que les revenus globaux du e-sport, cette année, pourraient atteindre les 500 millions de dollars, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2015.

    En France, le gouvernement a décidé de soutenir l' e-sport. C'est pourquoi une mission a été confiée à deux parlementaires afin de favoriser le développement des compétitions de jeux vidéo. Il s'agit pour ceux-ci, d'une part d'analyser les enjeux économiques et sociaux de ces compétitions et d'autre part de créer un cadre réglementaire et législatif qui permette le développement du sport électronique.

    Près de Nantes, une école entièrement dédiée au sport électronique a ouvert. Quinze garçons entre 19 et 27 ans y ont débuté fin janvier 2016 une formation de neuf mois afin de «faire de leur passion un vrai métier». Ces élèves se forment notamment aux métiers de coachs, community managers ou organisateurs d’événements dans le domaine du sport électronique. Progressivement, l' e-sport devient donc un secteur professionnel spécifique avec des formations «ciblées»

    J'en viens à mes questions.

    L'avènement de l'économie numérique, dont l' e-sport fait partie, génère de nouveaux emplois et par conséquent de nouveaux besoins en formation. De manière générale, quelles sont les procédures en vigueur au FOREm afin de mettre en œuvre de nouvelles formations ?

    En outre, certains secteurs d'activité sont-ils exclus du champ des formations organisées par le FOREm ?

    En ce qui concerne l'offre de formation, la structure du FOREm offre-t-elle la réactivité nécessaire pour répondre aux besoins évolutifs du marché de l'emploi ? Quels sont les outils dont dispose le FOREm afin de s'adapter au mieux aux nouvelles demandes du marché de l'emploi ?
  • Réponse du 13/04/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Le FOREm a entamé en 2013 une démarche visant à déterminer à l'aide d'une approche globalisante et objectivante les « métiers d'avenir » pour la Wallonie.

    Si la prospective est considérée ici comme l'élaboration de futurs probables et souhaitables, l'objectif reste pragmatique et vise l’adaptation de l’offre de services, interne, mais aussi externe au FOREm, d’accompagnement, de formation et d’orientation.

    Une première étude exploratoire intitulée « Métiers d'avenir pour la Wallonie » (accessible sur le site du FOREm) parue en septembre 2013 a permis de dégager les grandes tendances d'évolution des secteurs de l'économie et leurs impacts sur les métiers. Sur la base des métiers d'avenir ainsi identifiés, une analyse en profondeur, « métier par métier », est mise en œuvre depuis 2014 et permet de mieux cerner les évolutions des métiers. Les rapports, pour chacun de ces métiers, sont accessibles sur le site du FOREm.

    En 2016, le FOREm poursuit la démarche prospective et s'inscrit dans l'axe V du Plan Marshall 4.0 « Soutenir l'innovation numérique ». En effet, la transition numérique est systémique et culturelle, elle touche en profondeur l'ensemble des secteurs d'activités ainsi que les métiers et les compétences. Le Gouvernement wallon a bien pris conscience des opportunités économiques et des gisements d'emplois potentiels de la transition numérique.
    Il convient dès lors non seulement de prendre le train du numérique, mais également d'être préparés pour répondre aux opportunités de demain.

    Dans cette optique, les collaborateurs du service de l'analyse du marché de l'emploi et de la formation du FOREm ont réalisé, lors du premier trimestre 2016, secteur par secteur, une analyse sur les effets de l'émergence de l'économie numérique. Ces différentes synthèses ont été soumises de manière individuelle à un panel d'experts wallons (opérateurs de formation, entreprises, centres de compétence, pôles de compétitivité, etc.). Les avis collectés ont été confrontés, consolidés et intégrés dans de nouvelles synthèses. Ces différentes synthèses sectorielles sont en cours de finalisation et feront l’objet de publications qui seront diffusées notamment via le site du FOREm à la fin du premier semestre 2016.

    Ces synthèses serviront par ailleurs à alimenter des tables rondes prévues en collaboration avec les pôles de compétitivité et les centres de compétence. Ces tables rondes seront organisées par grands Domaines d'Actions Stratégiques (p.ex. agroalimentaire, biotechnologie, …). Au-delà de l'identification des tendances et défis, ce dispositif doit permettre d'élaborer les besoins de formation et de développement de compétences pour les trois années à venir entre partenaires et experts en relation avec le contexte stratégique wallon.

    Le processus de développement ou d’adaptation d’une formation est le suivant :
    - au départ de la description réalisée par les partenaires sociaux du métier et des compétences attendues, les opérateurs d’enseignement et de formation professionnels identifient les acquis d’apprentissage (savoirs, aptitudes, autonomie, responsabilité) et regroupent ceux-ci en unités d’acquis d’apprentissage (ensembles cohérents d’acquis d’apprentissage qui peuvent être évalués et validés) ;
    - des modules de formation visant à permettre à l’apprenant de maîtriser les unités d’acquis d’apprentissage visés sont alors développés ;
    - de même que les épreuves de certification y afférentes en vue de certifier les unités d’acquis d’apprentissage ;
    - un plan de développement des compétences des formateurs est également mis sur pied en cas d’évolutions majeures du métier ou de nouveaux métiers.

    Pour ce faire, le FOREm dispose de ressources humaines spécialisées par domaine d’activités et métiers (plus de 700 formateurs et responsables de lignes de produits). Le réseau des centres de compétence vient également en appui de cette démarche. Enfin, de nombreux partenariats avec les secteurs professionnels viennent aussi renforcer cette approche.

    L’offre de formation du FOREm et de ses centres de compétence vise à rencontrer les besoins du marché du travail. Il n’y a donc pas, a priori, de secteurs exclus de l’offre de formation. Par contre, certaines formations pouvant être réglementées par des accès à la profession ou diplômes spécifiques (aides familiales) ne peuvent être prises en charge directement par le FOREm, mais font l’objet de partenariats spécifiques avec, par exemple, l’enseignement de promotion sociale.