L'impact du réchauffement climatique sur l'alimentation

• Session : 2015-2016
• Année : 2016
• N° : 354 (2015-2016) 1

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• Question écrite du 17/03/2016

  • de COURARD Philippe
  • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
  
  L’université d’Oxford a récemment mené une étude sur le lien qu’aurait le changement climatique sur les changements d’alimentation des populations.
  
  Ainsi, le réchauffement climatique conduirait à une baisse de la productivité agricole et par conséquent, au décès 500.000 personnes d’ici 2050, dans 155 pays.
  
  C’est la première étude dans le genre. Elle nous dit également que si une réduction de gaz à effets de serre n’a pas lieu, on peut alors s’attendre à une réduction d’un tiers de la quantité de nourriture disponible d’ici 2050.
  
  Selon les chercheurs, ce seront les pays les plus précarisés qui seront les plus touchés par ces changements climatiques, ce qui renforcerait davantage les inégalités nord-sud.
  
  Avons-nous raison de craindre de telles conséquences dans notre pays ? Notre production agricole est-elle en danger ?
  
  Nos agriculteurs wallons sont-ils au fait de ces bouleversements qui mettent à mal notre écosystème ? Sont-ils conscients des enjeux climatiques ?
  
  Sont-ils outillés pour y faire face ? Pour contribuer à les atténuer ?
  
  Quelles sont les initiatives prises actuellement par Monsieur le Ministre pour contrer cette problématique ?

• Réponse du 11/04/2016

  • de COLLIN René
  
  L’étude menée par l’Université d’Oxford évalue les effets du changement climatique sur l’équilibre nutritionnel alors que d’autres études concernent l’impact des dérèglements climatiques (sécheresses, pluies de plus en plus irrégulières, inondations, cyclones plus fréquents) sur la sécurité alimentaire, en entraînant une baisse des rendements agricoles susceptible d’accroître le prix des denrées et de rendre plus difficile l’accès des plus pauvres à la nourriture.
  
  Dans l’étude de l’Université d’Oxford, les données chiffrées sur les risques sur la santé humaine comportent beaucoup d’incertitudes. Il est dès lors dangereux d’en tirer des conclusions immédiates en termes de santé publique. L’ampleur des effets du changement climatique variera sensiblement selon les régions. Les pays à bas revenus et revenus intermédiaires seront très probablement les plus affectés, en particulier ceux du Pacifique occidental et d’Asie du Sud-Est, des régions particulièrement vulnérables aux dérèglements climatiques. Les résultats de cette étude ne concernent pas directement nos régions et donc l’agriculture wallonne. Les agriculteurs wallons sont conscients du risque lié aux dérèglements climatiques sur leur production, ayant déjà subi des baisses de rendement de production suite à des épisodes de sécheresse ou de pluies incessantes.
  
  La Région wallonne subventionne des essais et des recherches dans le cadre de la problématique des changements climatiques. Le Centre de vulgarisation agricole de l’UCL à Michamps (Bastogne) réalise des essais subsidiés par la Région wallonne sur la résistance à un déficit hydrique de différentes espèces cultivées. D’autres études sont menées afin de faire face aux effets des changements climatiques et, plus particulièrement, de développer des cultures plus résistantes à un déficit hydrique, mais aussi à des maladies fongiques et des parasites nouveaux. Par exemple, la mise en œuvre de systèmes fourragers innovants pour faire face aux modifications du climat (UCL), l’impact du réchauffement climatique sur les espèces de pucerons et de virus en culture de pomme de terre (UCL et ULg-GxABT) ou l’évolution spatio-temporelle de l'inoculum aérien des pathogènes fongiques des céréales en relation avec le climat et l’impact sur la dynamique des maladies (UCL). D’autres études sont menées avec comme objectif, des solutions en amont du problème afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (ULg médecine vétérinaire, Centre wallon de Recherches agronomiques et UCL) notamment la recherche de stratégies alimentaires pour réduire l'impact environnemental en équivalents-CO2 chez la vache laitière produisant un lait de qualité nutritionnelle améliorée.