L'échange d’informations au sein de la Grande Région
Session : 2015-2016
Année : 2016
N° : 363 (2015-2016) 1
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Question écrite du 21/03/2016
de ARENS Josy
à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
Il y a une dizaine de jours, un rapport commandité par les Verts de Rhénanie-Palatinat visait la centrale nucléaire de Cattenom. Conclusion sans appel de l’expert en charge du dossier, Manfred Mertins : Cattenom n’est pas aux normes européennes de l’après Fukushima. Le Luxembourg et le land de Rhénanie-Palatinat ont aussitôt exigé sa fermeture.
Nous sommes ici au cœur de la Grande Région. En tant que Ministre en charge de la Grande Région, a-t-il été informé de cette situation ?
Peut-il, suite aux réactions du Luxembourg et du land Rhénanie-Palatinat, porter ce dossier à la Grande Région pour que l’ensemble de ses membres agisse ensemble pour améliorer la sécurité de cette centrale de Cattenom ?
Réponse du 25/03/2016
de COLLIN René
La Présidence wallonne du Sommet n’a pas été informée officiellement de cette démarche du Luxembourg et de la Rhénanie-Palatinat ni saisie de cette question.
Le problème posé par Cattenom mérite toute l’attention, mais la question est complexe et délicate à plusieurs titres, en particulier du point de vue wallon et belge.
D’abord, le nucléaire relève de la stricte compétence des États nationaux. Dans la Grande Région, le Luxembourg est le seul État souverain. Le territoire de la Grande Région comporte non seulement la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, mais aussi celle de Tihange, en Wallonie, dont nous savons qu’elle inspire également les craintes de nos voisins. Ceci ne place pas la Wallonie en position idéale pour demander, au nom de la Grande Région, des comptes à la France concernant Cattenom. Qui plus est, le nucléaire est devenu une question clivante en Grande Région depuis la décision allemande de fermer ses centrales. Le Sommet est confronté à des positions opposées et tranchées à ce sujet, sans avoir en mains les clés du problème.
Nous ne pouvons demander à la France de fermer Cattenom sans prendre en compte les répercussions sur l’ensemble de son arsenal nucléaire. Et la Grande Région n’a pas vocation à dicter à la France sa politique énergétique et nucléaire.
Il est certes des matières de compétence nationale où la Grande Région peut avec fruit, dans le consensus, exercer une magistrature d’impulsion et d’influence, comme par exemple la sécurité et la coopération policière : je m’y emploie en ce moment, en vue du renforcement du CCPD à Luxembourg.
En matière d’énergie, il est prioritaire que la Grande Région se concentre sur les coopérations positives, concrètes, dans les domaines où elle peut agir efficacement : le développement des énergies renouvelables, la formation, la recherche, notamment dans le cadre de l’Université de la Grande Région et des projets Interreg VA GR. Il n’empêche bien entendu que des contacts, au moins informels, peuvent s’organiser.