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Les conséquences de la propagation de la fièvre catarrhale touchant la France

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 364 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/03/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Actuellement, la France doit faire face à la propagation de la fièvre catarrhale, également connue sous le nom de « langue bleue ». Sous peu, la Belgique pourrait également être touchée par cette maladie. Le ministre fédéral Willy Borsus a annoncé avoir pris les devants en ayant commandé 2 millions de doses de vaccins. La commande vient d’être lancée.

    À priori, anticipée de manière efficace, il n’y a pas de grands risques pour les bêtes et encore moins pour les hommes. Néanmoins, les exploitations qui auraient à subir l’arrivée de cette fièvre catarrhale pourraient voir leur chiffre d’affaires affecté.

    En 2006, une pareille crise était survenue. Quelles en avaient été les conséquences sur l’élevage en Wallonie ?

    À quoi pouvons-nous nous attendre au regard du développement de la maladie en France ?

    Comment s’organisera concrètement la distribution de ces vaccins aux exploitations ? Quel en sera le coût ?

    Une fois vaccinés quels sont les risques pour les animaux ?

    En cas d’épidémie imprévisible, comment seront gérés les dédommagements aux exploitants wallons ayant subi des pertes ?
  • Réponse du 13/04/2016
    • de COLLIN René

    Le 11 septembre 2015, plusieurs foyers de Fièvre Catarrhale Ovine causée par le sérotype 8 du virus ont été découverts dans le département de l’Allier, plus ou moins au centre de la France. Vu l’évolution de la maladie, le sérotype 8 a été déclaré endémique dans une grande zone réglementée, facilitant ainsi les mouvements d’animaux. Cette zone est proche de nos frontières.

    Vu la progression du BTV-8 en France, son arrivée en Belgique est quasi inéluctable. Selon les scientifiques, lorsque les bons jours reviendront, les vecteurs s’activeront et il faudra compter sur l’arrivée des premiers cas dans le courant de l’été 2016. Ceci est une quasi- certitude.

    L’épisode FCO de 2006-2007 a entraîné des pertes de 205 euros/vache allaitante, de 233 euros/vache laitière et de 53 euros/brebis selon une étude du Professeur Claude Saegerman de l’Université de Liège. Il ne faut donc pas prendre à la légère l’impact sanitaire et économique de cette maladie.

    Selon les scientifiques, pour viser son éradication, il faut vacciner 80 % du cheptel sensible (bovin et mouton). L’objectif est donc d’anticiper le développement de la maladie en vaccinant préventivement le plus d’animaux sensibles possible, principalement les ovins, les bovins reproducteurs et les vaches laitières.. 2 millions de doses de vaccins financées par le Fonds de Santé des animaux sont disponibles depuis ce début avril et permettent de commencer la campagne de vaccination sur base volontaire. La distribution des vaccins suit la filière légale, via les grossistes en médicaments vétérinaires. Une commande complémentaire devrait être réalisée par la suite.

    La décision a été prise par l’autorité fédérale de confier la vaccination aux vétérinaires d’exploitation afin d’assurer les meilleures garanties possible d’une utilisation optimale du nombre limité de vaccins disponibles et de rapportage conforme aux exigences européennes en la matière.

    En outre, seuls les animaux vaccinés par un vétérinaire peuvent être certifiés pour l’exportation.

    Depuis que les modalités sont connues, les vétérinaires praticiens, soutenus par leur Union Professionnelle, se mobilisent afin que la vaccination puisse être réalisée avant la mise en pâture des animaux. L’Union Professionnelle Vétérinaire préconise une facturation au tarif horaire, incitant ainsi la collaboration efficace des éleveurs pour que cette vaccination se fasse rapidement et dans de bonnes conditions, entre autres de contention des animaux.

    Une fois correctement vaccinés, les animaux seront protégés. Il est souhaitable que le plus grand nombre d’animaux soient vaccinés, afin d’assurer une protection globale du cheptel et ainsi une limitation de la circulation du virus. Dans ces conditions, une épidémie sera empêchée et il n’y a pas lieu de craindre des pertes à hauteur de ce qu’elles avaient été en 2006.