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La lutte contre l'obésité en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 765 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/03/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'obésité est une maladie qui touche énormément d'hommes et de femmes dans le monde, ce fléau est croissant partout. Ainsi, le Journal "La Dernière Heure" du lundi 14 mars nous informe qu'en Belgique plus d'une personne sur dix souffre d'obésité.

    Nous savons que la Wallonie travaille activement pour lutter contre ce fléau qui fait beaucoup de dégâts.

    Les conséquences de ce problème sont nombreuses : le diabète, les problèmes d'articulations, les maladies cardio-vasculaires ou encore certains cancers.

    Actuellement, certaines solutions sont prisées par les citoyens pour contrer ce problème.
    Cela concerne les régimes et notamment les opérations diverses qui paraissent souvent comme étant la solution miracle pour perdre rapidement du poids.
    C'est le cas du By-pass gastrique qui, comme nous l'informe l'INAMI, a été posé entre 2009 et 2012 sur plus de 11 000 personnes obèses.

    Cependant, nous savons que celles-ci ne sont pas toujours bonnes et leurs conséquences peuvent être lourdes chez la personne qui subit l'opération.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de statistiques concernant le pourcentage de la population wallonne qui est touchée par l'obésité ?

    Quelles initiatives sont mises en oeuvre en Wallonie pour diminuer ce fléau en sachant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pronostiqué une épidémie d'obésité d'ici 2030 dans tous les pays européens ?

    La promotion d'une alimentation saine et d'une activité physique régulière fera-t-elle l'objet d'une prochaine campagne d'informations ?
  • Réponse du 14/04/2016
    • de PREVOT Maxime

    Surpoids Body Mass Index > 25
    Obésité Body Mass Index > 30

    Les chiffres sur l’obésité en Wallonie sont fournis par l’Institut Scientifique de Santé publique, enquête de santé par interview de 2013.

    Le Belge est déjà en surpoids (BMI = 25,4). Les chiffres de l’obésité en Wallonie (BMI adulte = 25,8) sont préoccupants, car ils signifient un risque vital pour beaucoup de Wallons et une incapacité souvent durable d’une large proportion de la population active.

    Pour ce qui concerne les adultes, la différence avec le nord du pays est faible (Wallons 25,8, Flamands 25,2), mais en ce qui concerne les enfants, tant pour les enfants en surpoids que pour les enfants obèses, la différence est substantielle.

    De 2 à 17 ans, nous avons 25 % d’enfants en surpoids (BMI> 25) contre 16 % en Flandre. Dernier chiffre à retenir : en Wallonie nous avons 9 % d’enfants obèses (BMI > 30). L’obésité des enfants et des adultes est très marquée parmi les niveaux socio-économiques bas ce qui explique en partie la différence entre régions. Bref, l’obésité épidémique n’est pas pour 2030, nous y sommes déjà.

    En dépit de l’amélioration des connaissances sur ce sujet, en particulier sur la flore intestinale et les techniques chirurgicales, peu de pays quoi qu’ils aient entrepris, peuvent se prévaloir de résultats probants à l’égard de l’obésité et du surpoids des adultes.

    En effet, ce problème médico-social impose une quadruple coopération : coopération interministérielle, coopération avec les organismes assureurs, coopération avec le secteur de l’enseignement et des loisirs, coopération avec le secteur agroalimentaire. L’intégration des mesures nécessite la mise en place de plateformes de concertation semi-permanente à même de murir le débat de société et de déployer des moyens appropriés de suivi.

    La DPR prévoit d’« assurer la cohérence des dispositifs de promotion de la santé ». Pour y parvenir, le Gouvernement veillera à :
    * « favoriser l’émergence de réseaux d’échanges en promotion de la santé afin de disposer d’informations sur les initiatives prises localement et d’assurer une plus grande cohérence des initiatives et une meilleure couverture du territoire ;
    * assurer la complémentarité et la cohérence des politiques et dispositifs de promotion de la santé notamment entre les compétences régionales et communautaires». 

    La Wallonie se doit de s’aligner sur les indicateurs-objectifs de l’Union européenne d’enrayer la hausse de l'obésité chez les enfants et les jeunes adultes (0-18 ans) d'ici 2020.

    Dans ce sens, des actions prioritaires devront à divers titres être définies dans un Plan wallon de la Nutrition s’appuyant sur des objectifs opérationnels concrets.

    Citons, à titre d’exemple :

    1. Augmenter la prévalence d’enfants allaités, encourager les femmes enceintes à avoir des habitudes alimentaires saines et une activité physique régulière.
    2. Promouvoir des environnements plus sains, notamment au sein des écoles et des crèches : promouvoir la consommation d’eau et de fruits et légumes frais à l’école, rendre l’éducation physique plus attractive aux adolescents, éduquer les enfants sur la nutrition et l’activité physique à l’école. Il existe déjà des recommandations et des référentiels pratiques émis par la CFWB dans ce sens, mais les messages significatifs non stigmatisants doivent être renforcés entre les acteurs.
    3. Faciliter l’adoption de comportements sains : promouvoir la consommation d’eau plutôt que celle des sodas sucrés, informer davantage le consommateur sur la taille des portions et le contenu d’une nourriture de plus en plus préparée d’avance grâce à une amélioration de l’étiquetage.
    4. Restreindre la communication et la publicité s’adressant aux enfants : établir des recommandations concernant le marketing alimentaire à la télévision, sur internet et lors d’évènements.
    5. Informer et encourager les familles en particulier les familles à revenus modestes à participer au niveau des collectivités à des actions communautaires visant à rendre les informations nutritionnelles plus efficaces et compréhensibles par tous.
    6. Encourager et renforcer les facteurs de motivation dans la pratique d’activité physique : créer des environnements urbains favorables à la pratique quotidienne d’activité physique.
    7. Ma collègue de la CFWB se préoccupe déjà d’organiser la surveillance à l’école de la nutrition, la santé, les comportements alimentaires et les niveaux d’activité physique des enfants.

    Par ailleurs, un plan wallon « nutrition et activité physique » est en préparation : une première note d’orientation est en cours de rédaction en collaboration avec l’APES, Appui en Promotion et en Éducation pour la Santé, service communautaire de promotion de la santé de l’Université de Liège.

    À cet effet, une réflexion est menée sur la manière d’informer le public sur la construction du plan. Parallèlement, afin que la promotion d’une alimentation saine et de l’activité physique puisse toucher un public large, la mise à disposition d’un outil sera nécessaire et nous analysons la pertinence, les finalités et la praticabilité de cet outil.