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Le Plan gender mainstreaming

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 203 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/03/2016
    • de COURARD Philippe
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le 8 mars dernier, nous avons célébré la Journée internationale des droits des femmes. La place de la femme a considérablement évolué au sein de notre société, mais des efforts considérables doivent encore être consentis en matière d’égalité homme-femme, à bien des égards.

    Une des pierres d’achoppement de notre société concerne l’écart salarial qui prévaut et qui, je pense, n’a aucune légitimité d’exister. En Wallonie, il est de 25 % entre hommes et femmes.

    Dans le même temps, comme l’a parfaitement souligné Madame la Ministre, la stratégie Europe 2020 vise un taux d’emploi de 75 % alors qu’en Wallonie, il est actuellement de 52,9 %.

    Quelles sont les propositions du Gouvernement wallon destinées à réduire cet écart ?

    Le Gouvernement wallon a récemment approuvé le Plan « gender mainstreaming », qui est, selon une définition du Groupe d’experts pour une approche intégrée de l’égalité du Conseil de l’Europe, « une stratégie qui a pour ambition de renforcer l’égalité des femmes et des hommes dans la société, en intégrant la dimension de genre dans le contenu des politiques publiques. »

    Ce plan prévoit l’intégration de la dimension de genre dans les politiques menées par les différents ministres.

    Quelles sont les mesures concrètes qu'ambitionne Madame la Ministre de mettre en œuvre, par rapport :
    - au soutien apporté aux travailleuses titres-services ;
    - à l’encouragement des femmes à participer à des activités où elles sont sous-représentées ?

    À quel résultat peut-on s’attendre en termes d’égalité hommes-femmes dans les années à venir ?

    Des ajustements budgétaires sont-ils prévus en la matière ?
  • Réponse du 13/04/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Le travail en matière d’égalité est un travail de fond qui a une portée transversale. Comme rappelé lors d’une récente Commission Emploi-Formation, le décret wallon relatif au « gendermainstreaming » propose tout particulièrement un réflexe de genre « a priori ».

    La finalité du Plan genre vise à rendre effective l’égalité des femmes et des hommes.
    Le FOREM, l’IFAPME, la DG06 et mon Cabinet sont pleinement impliqués dans les travaux pilotés par le Groupe Interdépartemental de Coordination (GIC).

    Le rapport intermédiaire, première étape du processus, vient d’être approuvé par le Gouvernement wallon.

    Pour ma part, deux objectifs sont visés :
    - favoriser l’insertion socioprofessionnelle des femmes et des hommes dans les métiers porteurs, d’une part;
    - et, d’autre part, améliorer, via la formation, la qualité de l’emploi des travailleurs, très majoritairement des femmes, occupés dans le secteur des titres-services. 

    À titre d’exemple, en termes de mesures déjà prises, depuis 2014, le FOREM dispense à ses agents une formation portant sur l’égalité des chances et la diversité, comprenant un focus sur le genre.
    L’IFAPME et le FOREM participent, en outre, au projet « Femmes dans la Construction », depuis plusieurs années. Ce projet a pour ambition de lever les préjugés genrés liés à l’exercice d’un métier du secteur. Ainsi, en 2015, l’IFAPME s’est impliqué dans la mise en œuvre de quatre événements : deux rencontres d’échanges et de partage d’expériences se sont tenues (Construform Liège dans le cadre de la 15aine de la construction, Batirama à Tournai) et une séance plénière a été organisée à Namur. Cette thématique a aussi été mise à l’honneur lors de la Journée portes ouvertes du centre IFAPME de Mons en 2015.

    En termes de perspectives, tant le FOREm que l’IFAPME continueront à développer de nouveaux outils de communication à destination du public et organiseront des formations portant sur le genre, dans le cadre de Formaform, dispositif commun au FOREm et à l’IFAPME, mais aussi à Bruxelles Formation et au SFPME, qui s’adressera aux membres du personnel des quatre organisations.

    En ce qui concerne le secteur des titres-services, il convient de rappeler que la gestion du Fonds de formation a été transférée au FOREm en avril 2015. Les données à notre disposition faisaient référence, jusqu’à ce jour, aux seules formations approuvées et non aux travailleuses et aux travailleurs formés.

    Partant de ce constat, j’ai souhaité que soient recueillies des données relatives au pourcentage de travailleurs formés, au genre, à l’âge, au type de contrat des personnes concernées. Mon objectif est de développer, sur cette base, une réflexion sur les pistes d’amélioration.

    D’ores et déjà, l’optimisation de l’offre de formation proposée aux travailleuses et aux travailleurs titres-services est une des priorités qui ressort des tables rondes initiées avec le secteur pour mettre la formation au service de la qualité de l’emploi.

    J’entends par là permettre aux personnes d’acquérir de nouvelles compétences, favoriser la qualité de vie au travail et, surtout, soutenir l’évolution professionnelle des travailleuses et des travailleurs au sein ou en dehors du secteur.

    À cet égard, et comme précisé dans le rapport intermédiaire du Plan genre, une table-ronde s’est réunie le 21 mars dernier pour définir les modalités et les étapes de la mise en œuvre de cet objectif et s’accorder sur les modifications légistiques à intégrer dans le projet d’arrêté qui sera soumis prochainement au Gouvernement wallon. Un groupe de travail constitué de représentants du secteur s’est aussi réuni ce 6 avril, afin d’émettre les premières propositions quant aux besoins en matière de formations.

    L'honorable membre aura compris que ce plan est ambitieux et qu’il nécessite un temps de réflexion et de concertation, afin de réaliser un travail en profondeur. Dans ce cadre, les parties prenantes au Plan genre, dont mon Cabinet, rencontreront le 18 avril prochain le Conseil Wallon de l’Égalité entre les hommes et les femmes (CWEHF) pour affiner les objectifs du Plan.