/

Le projet "Talents de fermes"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 374 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/03/2016
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Monsieur le Ministre est certainement au courant de cette initiative qui connaît un succès florissant en région lilloise depuis qu’elle a vu le jour en 2014. L’idée, plutôt avant-gardiste, a été impulsée par treize agriculteurs, qui ont décidé de s’associer pour ouvrir un magasin où ils vendent directement leur production aux clients.

    C’est une façon de faire face à la crise qui les frappe de plein fouet, d’obtenir une rémunération décente et d’avoir un contact privilégié avec la clientèle, qui se voit proposer des produits frais, locaux et de qualité.

    Ce modèle de commercialisation a donc fait ses preuves.

    Que pense Monsieur le Ministre de l’initiative, qui se rapproche sensiblement des halls relais ? D’ailleurs, quelles sont les différences entre les deux conceptions ?

    N’est-ce pas une belle façon de promouvoir et encourager le commerce local ?

    Au gré des satisfactions que ce mode de fonctionnement apporte tant aux agriculteurs qu’aux consommateurs, ne faudrait-il pas réfléchir à sa transposition au niveau wallon ?

    Pourrait-on envisager un jour l’existence de magasins d’agriculteurs à l’instar des supermarchés classiques ?

    Si un tel scénario semblait plausible, Monsieur le Ministre est-il prêt à dégager des subventions pour aider les volontaires dans le lancement de tels projets ?
  • Réponse du 13/04/2016
    • de COLLIN René

    L’initiative de Lille est fort intéressante, mais ce type de développement est aussi présent sur notre territoire wallon, et nous le soutenons activement.

    Ainsi, Coprosain à Ath est un exemple que j’ai récemment visité. Cette coopérative d’agriculteurs offre des produits depuis 35 ans. Elle accompagne les producteurs dans la recherche de la qualité et a développé plusieurs « comptoirs fermiers ». En outre, Coprosain est présent sur de nombreux marchés locaux et collabore avec d’autres partenaires de livraison.

    Ce n’est pas moins de 30 producteurs locaux des provinces du Brabant wallon et de Namur qui ont développé le projet Agricovert sur la région de Gembloux. Il s’agit d’une coopérative à finalité sociale, qui touche également 180 coopérateurs qualifiés de consomm’acteurs, 60 dépôts pour les marchandises à la fois sur le territoire wallon et à Bruxelles, un outil logistique complet, un espace de rencontre entre producteurs et consommateurs, … Le projet Agricovert fait partie des projets de halls-relais que le Gouvernement wallon a décidé de soutenir lors du premier appel à projets de 2011, pour un montant de subvention de 406.800 euros.

    De juillet 2014 à décembre 2016 se déroule en outre un projet de développement doté de 200.000 euros destinés à soutenir un partenariat entre la scrlfs Agricovert et l’ASBL Action et Recherches Culturelles Borinage Hauts-Pays, dans le but d’essaimer l’expérience acquise par Agricovert dans la province du Hainaut.

    Je pourrais également citer le projet « Point Ferme » porté par le GAL du Pays des Condruses, qui a reçu une aide d’un montant de 450.000 euros pour le stockage, le conditionnement et la vente de paniers de fruits et légumes, de produits laitiers et de viandes issues des fermes de toute la province de Liège. Point Ferme est une coopérative ouverte à tous les agriculteurs, et qui installe des lieux de dépôts en des points de regroupement des consommateurs, lieux de travail, associations, écoles, commerces de quartier, …

    Je renvoie l'honorable membre vers les sites internet de chacun de ces projets, s'il souhaite prendre connaissance des détails du fonctionnement de ces très belles initiatives.

    Je pourrais citer d’autres nombreux exemples à succès.

    L’expérience nous apprend d’ailleurs que, pour augmenter les chances de réussite, chaque projet doit être judicieusement adapté à la situation de terrain, toujours particulière, et est rarement transposable d’un territoire donné vers d’autres cas sans être finement adapté à la situation locale.

    Dans le nouvel appel à projets de cette année 2016 pour les halls-relais, 28 projets ont été soumis et acceptés pour la première étape de soutien à la phase d’élaboration avec l’aide d’un consultant externe. À l’issue de cette étape, les projets déposés seront évalués pour décider sur l’aide à l’investissement et au fonctionnement, qui doit alors permettre d’assurer le développement et la pérennité des outils que l’on aura jugés pertinents à mettre en place.

    Je peux assurer que des réseaux de vente de produits locaux comparables à ceux développés chez nos voisins français vont donc encore se multiplier sur l’ensemble de notre territoire wallon.