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Les moyens dont dispose la Wallonie pour contrer la commercialisation du Roundup

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 713 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/03/2016
    • de COURARD Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Le Roundup, produit phare de la firme Monsanto, est composé de substances potentiellement cancérigènes, comme le glyphosate. C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui l’atteste sans aucune tergiversation. Même si l’OMS le décrit comme un « cancérigène probable » pour l’homme, le simple fait que la probabilité existe démontre bien le risque de danger de cet herbicide tant pour l’humain que pour l’environnement.

    Alors qu’il est vendu assez facilement depuis les années 1970, une majorité de pays européens s’oppose à la vente de ce produit toxique. Or, Monsieur le Ministre Borsus est favorable à la proposition de la Commission, qui est de maintenir sa commercialisation pour les quinze années à venir.

    Même si selon l’European Food safety Authority (EFSA), rien ne permet d’arguer que le Roundup est cancérigène, l’on pourrait affirmer que le contraire est tout aussi plausible. Il ne faut pas oublier que l’EFSA s’est principalement basée sur l’étude du glyphosate alors que le Roundup est composé d’une centaine d’adjuvants.
    Par conséquent, étant donné que les avis sont tranchés sur la question de la toxicité du produit, il me semble qu’il soit considérablement plus prudent et raisonnable d’interdire purement et simplement sa commercialisation.

    Je sais que Monsieur le Ministre est en faveur de la non-commercialisation de ce produit. Par conséquent, quels sont les moyens dont dispose la Wallonie pour l’interdire sur son territoire ?

    Peut-il affirmer avec certitude que l’interdiction sera effective ? Ou pourrait-il être mis en vente sous conditions ?

    A-t-il eu une concertation, un échange avec son homologue du fédéral, Monsieur Borsus, sur sa prise de position, inconsciente et outrecuidante, dont le leitmotiv est probablement une question le lobbying ? Le cas échant, avec la Ministre de la Santé ?


    Les utilisateurs, sont-ils conscients du danger, même hypothétique, mais non écarté, que représente ce produit pour leur santé d’abord ?

    Comment assurer la sécurité de nos concitoyens, des utilisateurs si le Roundup continue à être vendu ? A fortiori lorsque l’on sait que des études récentes ont décelé la présence anormale de l’herbicide dans la bière et le lait maternel.

    À supposer que la Wallonie interdise le produit sur son territoire, y aura-t-il un accompagnement, un encadrement auprès des utilisateurs afin de les conscientiser du danger du produit pour parvenir à leur faire changer des habitudes ancrées ?
  • Réponse du 06/04/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    La mise sur le marché des pesticides est de la seule compétence fédérale, la Wallonie est compétente quant à l’utilisation de ceux-ci.

    Si je suis bien en défaveur de la commercialisation des produits à base de glyphosate, et surtout envers le public amateur, la modification du décret « pesticides » du 10/07/13 en cours ne permettra d’agir au niveau régional que sur base d’un risque environnemental. Or, dans le cas présent, le Roundup est pointé du doigt pour son risque sur la santé publique.

    J’ai interpellé le ministre Borsus en lui demandant d’interdire le glyphosate pour les particuliers, celui-ci m’a répondu qu’il ne jugeait pas justifié de prendre des mesures complémentaires aux mesures européennes pour cette substance active. Je lui ai également adressé un courrier ce mois-ci pour lui demander d’interdire les produits contenant des coformulants de type tallowamine car de nombreuses études ont montré ce coformulant avait une toxicité nettement supérieure au glyphosate lui-même. J’attends encore son retour.

    Il y a en Wallonie plusieurs organismes subventionnés (rassemblés au sein de la Coupole du programme wallon de réduction de pesticides) qui font déjà depuis de nombreuses années de la sensibilisation et de l’information sur les risques liés à l’utilisation des pesticides et sur les bonnes pratiques élémentaires à respecter lors de leur utilisation pour éviter des contaminations vers l’environnement et protéger la santé humaine. Le Printemps sans pesticides du 20 mars au 21 juin 2016 permet de sensibiliser la population aux risques liés à l’utilisation de pesticides.

    Par ailleurs, les pesticides seront interdits dans les espaces publics à partir du 1er juin 2019 et dans les espaces fréquentés par des « groupes vulnérables » (comme les femmes enceintes, enfants, personnes malades ou âgées) à partir du 1er juin 2018.