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Le soutien à l'élevage en autonomie fourragère

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 382 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/03/2016
    • de RYCKMANS Hélène
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    En complément de sa réponse à ma question orale du 17 mars 2016, Monsieur le Ministre dispose-t-il de données qui permettent d'affirmer que les moyens de la Wallonie ont été mis davantage dans le soutien à l'élevage en prairie qu'à l'élevage hors sol ?

    Peut-il confirmer qu'en Wallonie les vaches sont en effet nourries à l'herbe :
    - davantage qu'avant ;
    - davantage qu'ailleurs ?

    Comment l'autonomie fourragère a-t-elle progressé en Wallonie ?

    Quelles sont les évolutions en matière d'importations d'aliments pour bétail ?

    Monsieur le Ministre a affirmé en séance plénière le 17 février 2016 que nos espaces verts et nos pâturages contribuent à la réduction des changements climatiques.

    Peut-il également me préciser de quelle manière et dans quelle mesure ?
  • Réponse du 21/04/2016
    • de COLLIN René

    Tant au niveau de la Politique agricole commune (PAC) que de la recherche et de l’encadrement des agriculteurs, des moyens budgétaires conséquents sont consacrés au soutien à l’élevage en prairie plutôt qu’à l’élevage hors-sol. Une valorisation des prairies est également possible dans le cadre du verdissement (30 % des aides directes). Plusieurs projets de recherche subsidiés par le Service public de Wallonie (SPW) ont pour objectif la valorisation de la prairie par le biais des productions animales : le projet GrassMilk, le plan global de recherche sur l’autonomie protéique du Centre de recherches agronomiques de Gembloux (CRA-W) qui a permis de faire un état des lieux sur la production de protéines à l’échelle de la Région wallonne. Quatre centres de référence et d’expérimentation sur l’autonomie protéique ont également permis de vulgariser sur le sujet, et des structures soutenues par le SPW telles que Fourrages Mieux, l’APPO, et le Centre de Michamps œuvrent activement à la production de fourrages et de matières riches en protéines autochtones.

    La Wallonie est avant tout une terre d’herbage (49 % de la surface agricole utile (SAU)) (en Flandre 37 %, 30 % en Allemagne, 20 % au Danemark, 44 % aux Pays-Bas, 41 % en France, 72 % en Grande Bretagne et 83 % en Irlande 83 %). Un état des lieux sur base des emblavements, des rendements moyens des cultures et prairies et des besoins en protéines du bétail montre que la production de protéines permet de satisfaire 75 % des besoins des animaux d’élevage, alors que cette valeur est de 33 % pour la Flandre et de 30 % pour l’Europe. C’est dire si la Wallonie dispose de nombreux atouts en termes d’autonomie protéique et fourragère par rapport à d’autres régions en Europe et dans le monde, et que l’herbe représente toujours bien une grande partie de leur alimentation.

    L’autonomie alimentaire montre une certaine stabilité dans la période récente (2008-2012) selon une analyse de l’Agence wallonne de l’Élevage (AWE) portant sur les exploitations spécialisées en productions bovines (lait, viande). En effet, 71 % de l’énergie apportée par la ration alimentaire provient de l’exploitation.

    Les prairies contribuent à la réduction des changements climatiques en absorbant et en stockant le dioxyde de carbone (CO2), ce sont des puits de carbone. Selon l’étude du Professeur Aubinet (Gembloux-Agro-Bio Tech) financée par le SPW sur le bilan carboné d’une exploitation allaitante, le stockage de carbone compense en grande partie les émissions de méthane (CH4) des ruminants. Par ailleurs, la prairie peut également contenir une part importante de légumineuses qui ont la capacité de fixer de manière symbiotique l’azote de l’air. Grâce à cette fixation, les engrais sous forme nitrates ne doivent plus être apportés.