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La prolifération du ragondin en Wallonie et les mesures européennes pour l'éradiquer

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 387 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/03/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    À première vue, le ragondin ressemble au castor, mais la similitude s'arrête là. Si le castor est un bâtisseur, le ragondin est un destructeur. Ce gros rongeur que l'on voit assez rarement s'implante de plus en plus dans nos régions alors qu’il est originaire d'Amérique du Sud. Il a été importé au 19e siècle pour sa fourrure.

    Depuis janvier, il est reconnu par l'Europe comme une espèce nuisible et en Région wallonne, c'est le service public de Wallonie qui a la charge de l'éliminer. Mais avant cela, il faut repérer les lieux et les bêtes. Une fois qu'il trouve un endroit propice, le ragondin s'installe, se reproduit et provoque de gros dégâts tant sur les berges que dans certaines cultures céréalières.

    En un peu plus d'un an, le Département nature et forêt a tué 28 individus.

    En réponse à la récente reconnaissance par l’Europe du caractère nuisible du ragondin, quelles nouvelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises pour éradiquer le ragondin des terres wallonnes ?

    Confirme-t-il le chiffre de 28 individus tués par le Département nature et forêt depuis un an ? Avons-nous assisté à une augmentation de cette éradication depuis janvier ?

    Quels garde-fous ont été mis en place afin de garantir que les ragondins soient tués dans des conditions décentes, malgré les recommandations très claires de l’Union européenne ?

    S’il est difficile de chiffrer sa population totale, Monsieur le Ministre possède-t-il des statistiques pour la Région wallonne ?
  • Réponse du 20/04/2016
    • de COLLIN René

    Des observations font état de la présence de ragondins, de manière sporadique et limitée à quelques sites du bassin hydrographique de la Haute-Sambre. Très récemment, deux autres observations ont été rapportées dans des sites géographiquement très éloignés (Nivelles et Latour). Une arrivée naturelle via la Sambre devrait provenir de la France alors que les informations de la Fédération départementale des chasseurs du Nord (France) ne font pas état d’une population significative côté français.

    Au sein de l’administration, c’est la Direction des cours d’eau non navigables, et notamment le Service de Piégeage des rats musqués qui intervient sur cette espèce invasive de mammifère.

    Leurs observations actuelles font encore état d’une quinzaine d’individus pour les trois sites du bassin de la Sambre. Eu égard à la faible présence du ragondin, aucun dégât significatif n’est à déplorer, mais il est certain que, si la population augmentait, des atteintes aux cours d’eau, productions agricoles ou milieux naturels seraient constatées.

    C’est pour cela que, depuis juin 2014, 30 individus ont été prélevés sur le bassin de la Sambre. Les efforts de gestion sont maintenus en 2016 afin d’éliminer la population résiduelle. Les interventions se font par tir ou piégeage, dans le respect des normes de piégeage sans cruauté et du respect du bien-être animal.

    Cette stratégie répond par ailleurs au Règlement (UE) n°1143/2014 qui vise à prévenir, réduire au minimum et atténuer les effets néfastes des espèces exotiques envahissantes. Le ragondin fait partie de la liste des 37 espèces pour lesquelles les États membres sont aujourd’hui chargés de faire respecter une série de nouvelles obligations pour chacune des espèces listées, notamment :
    - l’interdiction d’importation et de commercialisation ;
    - l’interdiction de détention et d’élevage ;
    - l’interdiction d’introduction dans la nature ;
    - l’obligation de surveillance de leurs populations ;
    - l’obligation d’éradication ou de gestion de leurs populations.