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Les perspectives pour plus d'égalité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 85 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/03/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    En Belgique, l’évolution des revenus est plus ou moins homogène.

    La Belgique fait partie des exceptions, car la plupart du temps les inégalités de revenus ont tendance à s’aggraver en périodes de crise et malheureusement cela ne se change pas à la sortie de la crise.

    L'ING a indiqué : que ce soit aux États-Unis ou en Europe, les revenus les plus modestes ont davantage trinqué, les inégalités se sont creusées.
    Spécificité belge : les revenus des plus pauvres n’ont pas augmenté moins vite que la moyenne, tout comme les revenus des plus riches. C’est le sort de la classe moyenne qui s’est le plus amélioré ».

    Julien Manceaux, économiste chez ING précise encore que l’évolution des revenus est assez homogène en Belgique, notamment grâce au niveau élevé des revenus de remplacement et aux mécanismes de redistribution ».

    Les revenus disponibles ne sont qu’un paramètre que l'on doit, pour bien apprécier la situation sociale des ménages, mettre en parallèle avec l’évolution du coût de la vie, facteur auquel la Région wallonne n’est pas étrangère.

    En effet, bon nombre de décisions prises en Région wallonne, par l’autorité régionale ou par les autorités locales (sous tutelle de la Région wallonne), contribuent à l’évolution du coût de la vie (loyers, énergies, fiscalité, coût de l’eau, coût des déchets, etc.).

    Sauf que chacune des décisions est prise de façon parcellaire sans la mettre en lien avec l’ensemble des éléments qui sont à la base des difficultés de plus en plus de ménages à nouer les deux bouts en fin de mois.

    De ce fait, ne doit-on pas procéder à mettre en place un dispositif transversal qui identifie, à chaque fois qu’une décision prise a un impact sur le pouvoir d’achat des ménages, l’effet cumulatif de celle-ci sur la capacité des ménages à financer les besoins vitaux de leurs familles ?
  • Réponse du 20/04/2016
    • de MAGNETTE Paul

    Tout comme l’honorable membre, j’ai pris connaissance de l’étude d’ING mettant en évidence les effets de la crise sur les revenus des ménages et, comme lui, j’ai particulièrement apprécié le constat de la relative stabilité des revenus intermédiaires en Belgique.

    Cette stabilité, nous la devons à nos mécanismes jouant un rôle d’amortisseur social qui contribuent activement au maintien d’un équilibre général.

    Leur bon fonctionnement a d’ailleurs été également souligné par une récente étude de l’Organisation internationale du travail (OIT). Celle-ci a montré qu’alors que la classe moyenne européenne fait l’objet d’une menace croissante au cours des dix dernières années, la Belgique fait exception. Grâce à sa sécurité sociale, elle dispose d'une classe moyenne « stable et prospère » ; une classe moyenne qui représente d’ailleurs 35 % de la population, contre 26 % au Royaume‑Uni.

    Au-delà de la sécurité sociale, c’est tout le modèle de gouvernance qu’il convient de saluer. Ainsi, dans son dernier rapport sur l’état de l’économie wallonne, l’IWEPS souligne que la relative stabilité sociale en Wallonie s’explique par un marché du travail bien encadré, un État social développé et un modèle de concertation sociale ouvert et participatif, fondé sur le respect mutuel et la recherche permanente du consensus.

    Malgré ces éléments, comme je l’ai rappelé lors du débat sur l’état de la Wallonie, la précarité reste indéniablement un enjeu majeur pour notre Région.

    C’est pourquoi j’accorde une grande importance à la mise en œuvre du Plan de lutte contre la pauvreté qui mobilise l’ensemble des membres du Gouvernement. Ce plan est particulièrement important dans ce contexte de crise économique qui se prolonge mais, structurellement, il doit aussi accompagner le tissu social et économique wallon dans la voie d’un retour du bien-être, par-delà la sortie de crise qui se profile.

    S’agissant enfin de la demande spécifique de mise ne place d’un dispositif transversal destiné à identifier l’impact de chaque décision prise sur le pouvoir d’achat, je tiens à rassurer l’honorable membre sur le fait que ces variables sont d’ores et déjà prises en considération dans toutes les notes présentées au Gouvernement.