/

L'emploi des quinquagénaires en Région wallonne.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 45 (2004-2005) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/03/2005
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie et de l'Emploi

    Le journal « Le Monde » du 11 février 2005 a consacré un article important à la position de la France qui veut relancer l'emploi des quinquagénaires. Le même article publie un tableau ayant comme source l'OCDE où l'on reprend le taux d'emploi parmi les plus faibles de l'Union européenne.

    Si la France se trouve en mauvaise posture, que faut-il dire de la Belgique, puisque nous sommes bon dernier dans le tableau du taux d'emploi des personnes de 55 à 64 ans en 2003.

    En sa qualité de Ministre de l'Emploi, Monsieur le Ministre peut-il me dire ce qui a été fait pour que les 55-65 ans continuent d'apporter leur expérience à l'entreprise en Belgique et, particulièrement en Région wallonne ? Des initiatives peuvent-elles être prises par la Région wallonne à ce sujet car, compte tenu du fait du vieillissement de la population, l'une des pistes serait sans doute de relever le taux d'emploi des seniors ?
  • Réponse du 18/04/2005
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Je débuterai ma réponse en posant préalablement le contexte.

    Le but de la stratégie européenne, au niveau du taux d'emploi, est d'atteindre 70 % à l'horizon 2010.

    Pour les travailleurs âgés (ce sont les 55-64 ans qui sont pris en compte à l'échelle européenne), l'objectif fixé s'élève quant à lui à 50 %.

    A cet égard, il est vrai que la Belgique est encore très éloignée du chiffre visé avec un faible taux de 28,1 %, alors que la moyenne européenne est actuellement de 40,2 %. Pour cette catégorie, il faut noter que la Région wallonne et la Flandre présentent des taux se situant respectivement à 29,1 % et 26,5 %.

    Toutefois, puisque le libellé de la question de l'honorable Membre porte sur l'emploi des quinquagénaires, il faut savoir qu'en Wallonie, le taux d'emploi progresse jusqu'à 42 % si l'on prend en compte les 50-64 ans.

    Au sein de la Déclaration de Politique Fédérale du 12 octobre dernier, le chapitre IV (« Agenda socio-économique ») comporte des mesures relatives aux travailleurs âgés et, plus spécifiquement, à la thématique de l' « aménagement des fins de carrière ».

    Il s'agit de mesures arborant des profils différents. Ainsi, il est question de l'importance de la formation, de la validation des compétences portées, sur le fait de pouvoir bénéficier d'un emploi de qualité et moins pénible, notamment par l'emplacement au sein de l'entreprise, sur l'aménagement du temps de travail, sur le fait de sensibiliser les employeurs sur la plus-value que représente un travailleur âgé, sur le système de prépensions, etc.

    Depuis, et indépendamment des négociations interprofessionnelles, une concertation tripartite sur le sujet a été lancée au niveau fédéral entre le Gouvernement par l'entremise de Freya Van Den Bossche, Ministre fédérale de l'emploi, les syndicats et les représentants des employeurs. Cette concertation est toujours en cours.

    Le Gouvernement wallon a également intégré cette préoccupation autour des travailleurs âgés au sein du Contrat d'Avenir, notamment quant à la plus-value que peut représenter l'expérience des plus de 50 ans dans l'insertion pérenne des jeunes demandeurs d'emploi.

    Toutefois, si des mesures de coaching ou de tutorat entre travailleurs jeunes et âgés, garantissant la transmission de compétences tout en valorisant l'expérience, sont à promouvoir, je tiens à rappeler également la méthode du mainstreaming poursuivie en Région wallonne, consistant à mettre à disposition les outils spécifiques pour ceux-ci.

    Des mesures sont ainsi d'ores et déjà en œuvre en Région wallonne et sont à poursuivre ou à développer :

    - au niveau de la valorisation de l'expérience et des compétences des travailleurs âgés, la Région wallonne peut se prévaloir de différents outils : les conseillers en orientation professionnelle du Forem, le jobcoaching qui cible des publics fragilisés dont les plus de 45 ans après un an de chômage ainsi que le tutorat qui a été intégré dans le dispositif crédit-adaptation et qui consiste à octroyer une aide financière à l'entreprise dès lors qu'elle permet au travailleur âgé de consacrer une partie de son temps de production à la formation des jeunes recrutés ;

    - l'accompagnement professionnel développé par le Forem, en partenariat avec les opérateurs d'insertion, constitue également un outil qui peut s'utiliser avec discrimination selon les profils individuels ;

    - les cellules de reconversion destinées aux travailleurs licenciés lors de restructurations. Si la mesure n'est pas spécifique aux travailleurs âgés, en moyenne, 20 % des travailleurs concernés sont âgés de plus de 50 ans ;

    - les conventions sectorielles. Elles sont axées sur le partenariat entre la Région wallonne, le Forem et les partenaires sociaux des fonds sectoriels (Cefora, Educam, Formelec, Agoria, agro-alimentaire, secteurs verts et construction) et comportant un volet « égalité des chances » dans la formation, l'insertion dans l'emploi et le maintien dans l'emploi de certains publics à risques (dont font partie les travailleurs âgés) ;

    - enfin, et ce même si ma collègue Mme la Ministre Arena est mieux à même de répondre à l'honorable Membre, le Gouvernement wallon vise l'augmentation du taux de participation de tous les travailleurs, y compris les travailleurs âgés, à la formation professionnelle continue (notamment via le renforcement des dispositifs de soutien à la formation continuée des travailleurs au sein des PME).

    Comme peut le constater l'honorable Membre, non seulement l'emploi des travailleurs âgés est un élément pris en compte par le Gouvernement wallon mais des actions, à vocation clairement qualitative, sont d'ores et déjà mises en œuvre.

    Bien entendu, nous restons attentifs aux débats initiés au niveau des autorités fédérales, mais il me paraît raisonnable de ne pas interférer ni de se prononcer dans l'immédiat sur ces négociations entre interlocuteurs autorisés.