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L'inexorable déclin des centres-villes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 462 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 12/04/2016
    • de MOTTARD Maurice
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    En deux ans, le nombre de cellules vides en Wallonie est passé de 10 % à 23 %, le phénomène de désertification des centres-ville va en s’aggravant et toutes les villes sont touchées. (Mons, Charleroi, Tournai, La Louvière, Arlon, Mouscron, Verviers…).

    En Wallonie de très nombreuses villes ont perdu de leur vitalité, la seule à avoir échappé à ce déclin est la capitale de la Wallonie, Namur, qui a toujours un centre-ville dynamique.

    Afin de remédier à cette situation, certains préconisent la taxation des grands distributeurs, de façon à aider les commerçants des différents centres-ville.

    Est-ce principalement ou exclusivement une question liée à la localisation des grandes surfaces au bord ou en dehors des centres-ville ? N’est-ce pas aussi une question d’abandon des logements dans les centres-ville par ceux qui souhaitent vivre à des endroits plus agréables ? N’est-ce pas aussi une question de gestion des espaces dans et en dehors des villes ? Ainsi qu’une question de la gestion de la sécurité qui est problématique dans les centres urbains ?

    Bref, n’est-ce pas un phénomène multifactoriel qui appelle des réponses multifactorielles ? Quels sont, depuis que le Gouvernement wallon actuel a été installé, les résultats en la matière ?

    À croire les articles de presse, la désertification des centres-ville progresse.
  • Réponse du 31/05/2016
    • de FURLAN Paul

    Je ne peux pas rejoindre l'honorable membre sur le titre de sa question. Je suis, en effet, convaincu que le déclin des villes est tout sauf inexorable. En menant une politique forte et cohérente, je suis persuadé que les centres-villes se redévelopperont positivement et redeviendront des moteurs économiques et d’innovation sociale pour toute la Wallonie.

    Cette politique de développement urbain doit être multisectorielle – et sur ce point, je rejoins l'honorable membre – tant il est vrai que les défis que les centres-villes doivent relever sont nombreux et interdépendants: renforcement de la cohésion sociale, renforcement de l’attractivité (en termes de logements, de commerces et d’investissement), transition énergétique, mobilité…

    C’est la raison pour laquelle, j’ai proposé au Gouvernement wallon une note d’orientation établissant pour la première fois une politique wallonne de la ville.

    Les principaux objectifs de la Politique de la Ville sont les suivants :
    - améliorer le cadre de vie urbain et l’attractivité des villes ;
    - éviter l’étalement urbain ;
    - assurer un développement économique durable ;
    - tout en rencontrant les questions de cohésion sociale et du « (mieux) vivre ensemble ».

    Ces objectifs seront très prochainement repris, explicités et illustrés dans un cadre stratégique wallon qui permettra aux villes, d’une part, de connaitre les priorités du Gouvernement wallon et, d’autre part, d’élaborer leur propre programme de développement urbain sur base d’un diagnostic local.

    Ce programme de développement urbain vise à une meilleure cohérence dans la conception des projets et des actions au niveau local et à plus grande intégration des outils à mobiliser pour le concrétiser. L’idée, ici, est d’augmenter l’efficience des différentes politiques existantes par une meilleure articulation entre elles.

    Un appel à candidature sera alors lancé auprès des 12 pôles urbains FEDER (Charleroi, Mons, Mouscron, Arlon, La Louvière, Tournai, Sambreville, Namur, Liège, Verviers, Seraing, Herstal) afin de s’engager dans une dynamique de contractualisation avec la Région.

    Pour autant que les Programmes de développement urbain des villes candidates s’inscrivent dans les balises du cadre stratégique wallon, ceux-ci seront signés par la Région (début 2019). La contractualisation avec la Région aura pour effet – et il s’agit d’incitants dans le chef des villes :
    - d’engager la Région en termes de subsides et d’appui technique
    - de simplifier les processus et procédures de subsidiation
    - de libérer de façon programmée, sur une base annuelle, les subsides
    - de majorer des crédits en revitalisation/rénovation urbaine
    - d’approuver les périmètres revitalisation/rénovation urbaine concernés
    - d’approuver, dans le cadre de la PGV, les projets subventionnés

    Au niveau local, le pilotage du Programme de développement urbain sera confié à une Agence de développement local urbaine (ADLU) transversale et pluridisciplinaire qui regroupera au sein d’un service commun des services actuellement épars dans l’administration communale. On vise, ici aussi, une meilleure cohérence et une plus grande efficience au niveau de la mise en œuvre cette fois.

    Cependant la politique wallonne de la ville ne se limite pas à ces 12 pôles urbains. Le Gouvernement wallon a en effet prévu une série de mesures destinées à soutenir l’ensemble des villes wallonnes dans leur développement.

    Ainsi, les crédits en rénovation et revitalisation urbaines seront augmentés et profiteront à l’ensemble des villes des 2017.

    Parallèlement, un travail d’amélioration des outils de développement urbain sera mené pour une effectivité en 2018 : un guichet central de dépôt et de contact, un mix d’instruments destiné à favoriser le développement de projets en milieu urbain et une meilleure articulation des différents outils en vue d’une meilleure efficacité.

    Enfin, le Gouvernement wallon entend consacrer 150 millions EUR pour encourager la création de logements publics et privés, et ce, tant dans les centres urbains que dans les éventuels quartiers nouveaux. Ces moyens importants pourront servir, entre autres, à la SWL, aux communes qui souhaitent développer du logement dans le cadre d’une rénovation urbaine ou encore à des opérations privées qui rencontreraient les objectifs wallons du redéploiement urbain - parmi lesquels le renforcement du « vivre ensemble ».

    En complètement à la politique globale de la ville, le Gouvernement a décidé d’augmenter les moyens consacrés à Politique des Grandes Villes : celle-ci est plus ciblée et concerne les villes de plus de 50.000 habitants dont le revenu moyen est inférieur à la moyenne wallonne.

    Ainsi, dès cette année, ce sont 5 millions d’euros supplémentaires, sur base annuelle (en tout, 13 millions d’euros) qui seront consacré aux quartiers en difficultés.