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La mortalité des abeilles dans les ruches wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 410 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/04/2016
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La surmortalité des abeilles domestiques et sauvages est un phénomène que nous connaissons malheureusement bien et pour lequel des mesures sont prises. Je pense évidemment au plan maya, au niveau régional.

    Si nous savons que la disparation des abeilles n’est pas à expliquer par une cause unique (changement climatique, maladie, acarien comme le Varroa destructor,…) de nombreuses études se sont penchées sur les liens entre le déclin des abeilles et les néonicotinoïdes. Il est aujourd’hui fréquent de voir des études qui mettent en avant cette cause.

    Sur les 370 espèces d’abeilles sauvages connues, plus de la moitié sont rares ou en très forte régression. Certaines ont même déjà totalement disparu du pays.

    Comme chaque année, dès le printemps, les fédérations apicoles effectuent un premier monitoring des pertes posthivernales. Quels en sont les premiers échos ? Les nombreuses mesures que Monsieur le Ministre a initiées l’année passée, notamment dans le cadre de la lutte contre le Varroa, semblent-elles avoir porté leur fruit ?
  • Réponse du 04/05/2015
    • de COLLIN René

    Je ne dispose aujourd’hui que d’estimations préliminaires sur la situation de nos ruchers à la sortie de cet hiver qui doivent encore faire l’objet d’une vérification plus approfondie.

    Sur 1.400 colonies ayant participé à un questionnaire d’enquête pour la Wallonie et Bruxelles, on enregistre une moyenne de l’ordre de 14 % de pertes de colonies au cours de cet hiver, ce qui est relativement correct - une mortalité de 10 % est considérée comme normale - au regard de certaines années antérieures. La distribution géographique de ces pertes n’est pas homogène : le Hainaut et Namur sont plus touchés, de l’ordre de 17 à 18 %, alors que le Luxembourg est quasi épargné, avec seulement 4 % de pertes.

    Les résultats de cette enquête doivent encore faire l’objet d’une évaluation plus détaillée pour mieux appréhender les causes en liaison avec les éléments climatiques notamment, mais il peut déjà être affirmé que cette année n’est heureuseusement pas aussi catastrophique que celles de 2013 ou 2015 où les pertes étaient de l’ordre de 35 %.

    Les conditions météorologiques de l’automne 2015 et de l’hiver 2016 laissaient pourtant craindre des pertes importantes, les paramètres étant a priori très défavorables à un bon hivernage des abeilles. En effet, l’hiver s’est caractérisé par des températures moyennes et une insolation anormalement élevées. Cet automne et ce début d’hiver exceptionnellement cléments ont permis aux abeilles de voler très tard dans la saison, jusqu’en décembre dans certaines régions.

    Comme l’évoque l'honorable membre, les causes de la mortalité des butineurs sont multifactorielles et il serait simpliste de considérer les tendances annuelles comme une évolution linéaire. Difficile d’isoler une cause avec certitude : à l’intérieur d’une même région, les mortalités peuvent varier fortement d’un rucher à l’autre sans pour autant que la technicité des apiculteurs, ou d’autres facteurs, ne soit directement imputable.

    Mon administration suit ces problèmes de dépérissement des abeilles avec attention. Ce point est notamment discuté régulièrement au sein du Comité d’accompagnement du projet d’encadrement des apiculteurs porté par le CARI, soutenu par la Région, qui sert notamment d’enceinte de réflexion sur le sujet des mortalités.