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La prévention du virus Ebola

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 847 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 14/04/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le virus Ebola fait son retour en Guinée. Cette maladie qui a fait son apparition en 2013, faisant déjà plus de 11.000 victimes en Afrique de l'Ouest, avait pourtant été déclarée comme éradiquée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    En effet, l'OMS avait annoncé l'arrêt présumé de toutes les chaînes de transmission initiales après la fin du dernier épisode d'Ebola en Sierra Leone fin 2015.

    A l'heure actuelle, même si aucun foyer n'a été détecté en Europe, quels sont les moyens préventifs développés en Wallonie, et en Belgique, afin de protéger au mieux les citoyens ? Une étude est-elle en cours pour connaître l'exposition de la Belgique aux risques Ebola ? Enfin, les médecins et services des hôpitaux wallons sont-ils formés à la détection de cette fièvre ?
  • Réponse du 02/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Mi-mars 2016, peu après une nouvelle proclamation de l’arrêt de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, à la suite des 42 jours sans aucun cas en Sierra Léone (la fin d’une épidémie d’Ebola étant rendue officielle lorsque deux périodes de 21 jours – la durée d’incubation du virus – se sont écoulées, sans nouveau cas depuis le dernier test négatif sur un patient guéri), la Guinée a annoncé que cinq nouveaux cas (2 cas confirmés et 3 cas probables) avaient été recensés sur son territoire, sous forme de cluster au sein de la préfecture de Nzérékoré, au sud du pays, à distance de la capitale. Il s’agit des premiers cas signalés dans ce pays depuis que la fin de l’épidémie avait été déclarée le 29 décembre 2015. Début avril 2016, un cas confirmé a également été notifié au Liberia. Le lien épidémiologique entre ce cas et ceux de la Guinée voisine a été mis en évidence.

    Malgré l’apparition de ces nouveaux cas, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 29 mars 2016 qu’Ebola ne représentait plus un problème de santé publique d’ampleur international, la Guinée Conakry, le Sierra Leone et le Liberia ayant actuellement développé les capacités de détection et de réponse afin de répondre de manière optimale à l’apparition de foyers épidémiques (http://who.int/mediacentre/news/statements/2016/end-of-ebola-pheic/fr/) : par exemple, durant la semaine du 27 mars 2016, 1.512 alertes ont été rapportées en Guinée, 434 échantillons sanguins ont été analysés dans 9 laboratoires opérationnels.

    Ces trois pays s’attendent à de nouvelles résurgences dans les mois à venir, liées en partie à la persistance du virus chez certains survivants et doivent donc maintenir un niveau d’alerte élevé afin d’intervenir le plus rapidement possible.

    Concernant les mesures préventives liées à la population wallonne, elles ne concernent que les personnes voyageant dans ces contrées, ces recommandations étant prodiguées par exemple lors de consultations de médecine du voyage. Aucune mesure particulière n’est à développer sur le territoire wallon. Les autorités sanitaires des entités fédérés et du Fédéral évaluent constamment le risque lié à Ebola et à d’autres maladies infectieuses de manière à prendre les mesures de santé publiques adéquates et adaptées pour chaque situation (au travers du Risk Assessment group et du Risk managment group). Aucune étude de risque n’est donc nécessaire.

    Finalement, la fièvre Ebola doit être envisagée comme diagnostic différentiel de fièvre hémorragique lorsque la clinique et l’anamnèse d’un patient (voyage, contact avec une personne malade, contact professionnel) évoquent cette possibilité. Cette possibilité reste extrêmement faible et les procédures de gestion de cas mises en place en 2015 restent bien entendu d’actualité.