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Les actions du Gouvernement en matière de lutte contre le suicide

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 849 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 14/04/2016
    • de WAHL Jean-Paul
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En 2012, 778 Wallons ont mis fin à leurs jours. Parmi eux, 70 % étaient des hommes et 30 % des femmes. Si le suicide touche davantage les hommes et les aînés, l’ensemble de la population est concerné par la problématique, quel que soit l’âge, le sexe ou le niveau socio-économique. 

    En outre, les résultats d’une étude réalisée à l’Université de Liège en 2011 nous montrent que 20.23 % des jeunes âgés de 13 à 18 ans et scolarisés en Wallonie atteignent les niveaux seuils d’une dépression (symptômes modérés sévères). Cette prévalence s’est avérée plus élevée chez les filles.

    Actuellement, la Wallonie ne dispose pas encore d’un Plan régional de prévention du suicide. Les stratégies de prévention établies pour prévenir le suicide ne sont donc pas regroupées dans un seul et même compendium officiel.

    La mise en œuvre d’un tel plan est-elle envisagée ?

    Quelles initiatives en matière de prévention du suicide des jeunes Monsieur le Ministre compte-t-il prendre ?

    Quel est l’état d’avancement du projet du Gouvernement de rassembler les structures publiques et associatives existantes en « maisons de l’adolescent » ?
  • Réponse du 03/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Avant de répondre aux questions, je me permets de rappeler que les politiques liées à la problématique du suicide s’exerçaient, jusqu’à la dernière réforme de l’État, essentiellement au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    La Wallonie, en cette matière, n’avait cependant pas attendu la sixième réforme de l’État pour se mobiliser. En effet, la Région wallonne a depuis longtemps développé une politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à couvrir tout le territoire et à pouvoir atteindre toutes les personnes qui en auraient besoin. Outre les Services de Santé mentale et de Télé accueil, la Région soutient depuis 2009 l’ASBL « Un pass dans l’impasse » qui a été reconnue, en 2013, comme « Centre de Référence en Santé Mentale Spécifique Suicide ».

    Tout d’abord, cette ASBL offre un lieu d’écoute aux personnes directement ou indirectement confrontées à la problématique du suicide, quel que soit leur âge (enfant, adolescent et adulte). Elle fait de même pour les professionnels via la promotion de formations, l’organisation de réunions de concertation, la diffusion de données spécialisées, etc.

    L’objectif est que les personnes puissent exprimer leur souffrance, trouver des ressources adéquates et prendre du recul afin de désamorcer l’état de crise dans lequel elles se trouvent. L’association sert aussi de relais afin d’orienter les personnes en difficulté vers des services appropriés à leurs besoins (centres hospitaliers, services de santé mentale, centres psycho médico-sociaux, services d’assistance aux victimes, …). Ensuite, elle met en place des groupes de parole pour les personnes confrontées au suicide et ayant perdu un être cher. Enfin, l’observation des pratiques du secteur permet à cette ASBL de proposer des recommandations, initier des recherches scientifiques et récolter les informations spécifiques à la thématique du suicide.

    Sachant également que l’Observatoire wallon de la santé est occupé à actualiser les données disponibles en rapport avec le suicide et insérera ces informations dans une publication plus générale sur la santé mentale et le suicide au cours de l’année 2016.

    En ce qui concerne le Plan de prévention du suicide dont l'honorable membre fait état, il dépend des recommandations en ce sens qui pourraient m’être formulées par le « Centre de Référence en Santé Mentale Spécifique Suicide ».

    Comme l'honorable membre, j’ai conscience que la lutte contre le suicide est essentielle dans notre région. Un bilan des mesures menées dans ce domaine et des manques éventuels sera établi en concertation avec les acteurs majeurs du secteur. Je déciderai ensuite de la pertinence de la mise en œuvre de nouvelles mesures. Mais surtout, je continuerai à soutenir les actions en cours afin de poursuivre notre lutte contre le suicide en Région wallonne.