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L'innovation dans les PME wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 309 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 14/04/2016
    • de MARTIN Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    L’Union des classes moyennes (UCM) a récemment rendu publics les résultats d’une enquête menée auprès de 660 entrepreneurs francophones sur leur rapport au changement et à l’innovation. L’étude prend ici en compte, c’est assez rare pour être souligné, le changement dans son acception large, du lancement d’un nouveau produit à la réorganisation interne.
     
    Le problème principal mis au jour par l’étude est le suivant : une majorité des entreprises qui souhaitent s’inscrire dans un processus d’innovation ou de changement n’y parviennent pas. En effet, seuls 46,1 % des répondants s’étant engagés dans un tel processus l’ont effectivement vu aboutir.
     
    L’UCM avance cependant une explication à ce déficit d’aboutissement. Celui-ci résiderait dans le manque d’accompagnement des TPE et PME au cours desdits processus. Très peu d’entrepreneurs font en effet appel à un accompagnement externe, qu’il soit privé (consultance par exemple) ou – et c’est plus surprenant – public (huit répondant sur dix n’ont recours à aucun soutien public pour innover).
     
    Monsieur le Ministre le sait, le soutien à l’innovation occupe une place de choix dans la stratégie de redynamisation de l’économie wallonne, comme le souligne la Déclaration de politique régionale. Ma question sera donc double.
     
    D’une part, Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer quels mécanismes spécifiques sont aujourd’hui à l’œuvre afin d’accompagner les TPE et PME dans leurs démarches d’innovation ? D’autre part, quelles sont les pistes d’amélioration envisagées à la lecture de tels éléments chiffrés ? 
  • Réponse du 28/04/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Depuis de nombreuses années, la politique régionale de soutien au développement des entreprises et à l’innovation repose notamment sur l’expertise et l’appui d’un ensemble d’opérateurs de terrain qui proposent aux entreprises divers services de sensibilisation, d’orientation et d’accompagnement à l’innovation.

    Au fil du temps, la Région a affiné la structuration de ces opérateurs, de sorte qu’ils contribuent de manière plus coordonnée et plus efficace aux besoins des entreprises et aux axes prioritaires de sa politique.

    Depuis 2006, l’Agence de Stimulation Économique (ASE) et l’Agence de Stimulation Technologique (AST) ont joué un rôle moteur dans cette structuration et mise en réseau des opérateurs.

    Les missions statutaires confiées à l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation (AEI) – qui a absorbé l’ASE et l’AST en 2015 – affirment non seulement son rôle de structuration, pilotage et évaluation d’opérateurs en réseau, mais élargissent également le périmètre d’action de ces opérateurs au-delà de la simple intégration des structures et fonctions des réseaux de l’animation économique et technologique.

    En 2015, sont intervenues diverses initiatives gouvernementales qui ont influé significativement sur le cadre des actions de l’AEI et de son réseau :
    * Les décisions de principe sur le soutien financier des opérateurs, dans le cadre de la nouvelle programmation des Fonds structurels ;
    * La note décisionnelle relative à l’adaptation de la stratégie d’animation économique et technologique (juillet 2015) ;
    * La définition de la Stratégie de Spécialisation Intelligente de la Wallonie, qui vise à une politique régionale d’industrialisation durable via un policy mix (décembre 2015) ;
    * Le projet de Manifeste des PME (janvier 2016) ;
    * La décision du Gouvernement sur l’évolution du programme Creative Wallonia.

    La plupart des opérateurs du réseau unifié et étendu sont principalement financés par des Fonds structurels européens.

    Pour la programmation 2014-2020, le Gouvernement a décidé que chaque opérateur conclurait individuellement un seul contrat d’objectifs, avec la Wallonie et l’AEI.

    Une des parties de ce contrat d’objectif vise les contributions des parties au fonctionnement coordonné et structuré du réseau multientrées (ciblage des services, partage de processus et méthodologies, contribution à l’identification de filières de services et de métiers prioritaires, acquisition et maintien des compétences, etc.).

    À la fin de 2015, l’AEI disposait de 63 contrats d’objectifs signés, couvrant la quasi-totalité des opérateurs du réseau.

    L’un des métiers du réseau appelé à se développer plus amplement est celui d’account manager.

    Ce métier consiste à détecter les entreprises à potentiel de développement ou d’innovation, à les convaincre de l’utilité d’un accompagnement, à mobiliser en conséquence les ressources du réseau et à veiller au suivi des « feuilles de route » proposées aux entreprises.

    Ainsi, des réformes de grande ampleur ont déjà été initiées pour mieux rencontrer les besoins des entreprises en matière d’innovation et l’amélioration se poursuit encore cette année.

    En effet, d’ici la fin du premier semestre, l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation proposera au Gouvernement une image cohérente et simplifiée du paysage de l’innovation et de l’entreprise en Wallonie à travers une réorganisation encore plus poussée des opérateurs d’animation technologique au sens large.

    Enfin, la réforme des aides de premier niveau, lancée en décembre dernier, vise à :
    * Rassembler les différentes aides actuelles en une seule, organisée en compartiments ;
    * En simplifier l’accès ;
    * En numériser la gestion afin de rendre le mécanisme le plus souple possible et diminuer un maximum les charges administratives pesant sur les entreprises ou les administrations.


    Cette réforme rencontre la recommandation de l’UCM relative aux aides publiques organisées pour les PME.