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La prévention au "binge drinking"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 875 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/04/2016
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’Agence intermutualiste (AIM) a rendu publique une étude reflétant l’évolution du phénomène de « binge drinking », ou biture expresse, dans notre pays. Ce phénomène consiste à consommer une grande quantité de boissons alcoolisées en peu de temps, de l’ordre de 4 verres d’alcool par tranche de deux heures pour une femme et de 6 verres pour un homme.

    Il apparaît que ce phénomène, s’il n’est pas neuf, croît de manière constante dans notre pays depuis maintenant plus de 15 ans. On constate en effet une progression de plus 50 % de cette pratique au cours de ces quinze dernières années. A ceci s’ajoute un élément inédit : le public féminin, historiquement moins touché, a aujourd’hui rejoint le public masculin en terme de nombre.

    Monsieur le Ministre le sait, cette pratique induit des risques, notamment chez les plus jeunes au regard des dommages cérébraux qui peuvent être provoqués. A ces dangers s’ajoutent les comportements à risques provoqués par l’effet désinhibant de l’alcool.

    Au regard de ces éléments, peut-il m’indiquer quelles sont les actions actuellement menées sur le territoire wallon en ce qui concerne la prévention à la consommation d’alcool chez les jeunes ? Des actions spécifiques sont-elles menées sur le thème du « binge drinking » ? Sinon, de telles actions sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 12/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Sur le plan de la prévention, l'honorable membre a sans doute raison que la Région wallonne subventionne l’ASBL Modus Vivendi ainsi que différents services qui bénéficient du soutien logistique de cette association, notamment dans le cadre des Quality Nights.

    Il s’agit d’un projet qui vise à améliorer le bien-être des personnes qui sortent dans les lieux de fête à Bruxelles et en Wallonie. On y trouve divers services préventifs : distribution d’eau gratuite pour limiter la consommation de bières ou d’alcools, préservatifs et bouchons d’oreille à prix modique, brochures d’info sur la santé, alerte rapide en cas de circulation de drogues à haut risque, personnel sensibilisé à la réduction des risques et aux premiers secours, etc. Chaque lieu labellisé est reconnaissable à sa borne présente à l’entrée. En signant officiellement une Charte de bien-être en milieu festif, les responsables de ces organisations ont choisi de s’engager sur base volontaire à en faire plus pour les personnes qui fréquentent leurs soirées.

    Je compte bien poursuivre et consolider le soutien aux associations qui se destinent à l’information et à la limitation des risques liés à la consommation abusive d’alcool et à la consommation de drogues. La prévention et la promotion de la santé sous forme d’informations régulières et directes sont des moyens particulièrement importants d’action.

    La réforme de l’État a prévu d’attribuer aux régions les compétences en matière de promotion de la santé et de prévention. S’agissant des mineurs d’âge, une concertation importante entre les différentes autorités sera à prévoir afin de créer des synergies.

    Actuellement, la Wallonie soutient financièrement le travail de l'ASBL Univers Santé qui déploie des activités spécifiquement en lien avec la consommation d'alcool par les jeunes. L'ASBL réunit au sein d’un réseau-pilote appelé « Jeunes, alcool et société », 12 associations actives auprès des jeunes. Au sein de ce groupe se définissent des stratégies et des actions visant à faire connaître le problème et proposer des solutions (comme celles qui étaient dans le plan alcool).

    Par ailleurs, les associations de prévention des assuétudes offrent aux institutions qui en ont besoin (écoles, AMO, maisons de quartier, …) des formations, des accompagnements de projets et des outils pour travailler la question des consommations avec les jeunes. La Wallonie en finance plusieurs, dont les ASBL Infor Drogues, la Citadelle, le service prévention de la Ville de Mons, Nadja, Prospective Jeunesse, …

    J’ai conscience de la gravité du problème, mais aussi de sa complexité. Il me semble en effet qu’il y a lieu de travailler à tous les niveaux de pouvoir afin de réaliser un travail de prévention plus efficient en ce qui concerne la prévention de la consommation abusive d’alcool chez les jeunes.

    J’ai l’intention de poursuivre ces actions et d’avoir des concertations avec mes collègues des autres entités.

    Je n’exclus pas de mettre ce point à l’ordre du jour d’une prochaine Conférence interministérielle de la santé.