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Les politiques préventives effectuées en Région wallonne concernant le traitement du diabète chez les seniors

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 908 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/04/2016
    • de DOCK Magali
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Tous les 7 avril est célébrée la Journée mondiale de la santé. Cette année, c’est la problématique du diabète qui a été abordée.

    Monsieur le Ministre le sait, le diabète peut être de deux types. La grande majorité des cas (85% à 90 %) vient du deuxième type et serait largement due aux changements de nos modes d’alimentation qui accroîtrait l’obésité au sein de la population.

    Les effets du diabète peuvent être désastreux avec de possibles infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs.

    Malheureusement, cette maladie très connue ne cesse de prospérer. En effet, entre 1980 et 2014, on est passé de 33 millions à 64 millions de diabétiques en Europe et un Belge sur trois devrait être diabétique en 2050. Les plus de 40 ans sont particulièrement touchés par cette maladie. Découvrir un diabète à l'âge de 40 ans imputerait même de 11 ans la vie d'un homme et de 14 ans celle d'une femme.

    Quelles sont aujourd’hui les politiques mises en Région wallonne pour lutter contre cette maladie touchant nos séniors ? En effet, bien qu’incurable, celle-ci peut être combattue par la prévention. C’est d’ailleurs l’amélioration de la prévention de cette maladie que réclament les spécialistes en Belgique. Quelles stratégies de communication Monsieur le Ministre va-t-il développer pour prévenir la population, de plus en plus âgée, des risques de cette maladie ? Comment et où va-t-il communiquer ces risques potentiels auprès des personnes âgées ?
  • Réponse du 12/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Aujourd’hui, le diabète est un problème de santé publique et cela pour deux raisons principales. Tout d’abord, parce que le diabète est une maladie en augmentation depuis plusieurs années (de l’ordre de 5 % en Belgique), mais aussi parce que, sans prévention secondaire efficace, cette maladie se complique inexorablement et entraine des affections cardiovasculaires, des troubles rénaux et autres poly-pathologies. La probabilité de l’occurrence de ces complications augmente avec l’âge. La prévention est donc essentielle, il s’agit de proposer des trajets de soins intégrés.

    Comme le mentionne l'honorable membre, si le pourcentage de personnes atteintes par cette maladie augmente avec l’âge, environ 16 % chez les 85 ans et plus (source, ISP 2011), le même constat peut être fait chez les personnes socioéconomiquement défavorisées : 20 % pour les personnes avec un niveau d’enseignement primaire contre moins de 8 % pour les personnes disposant d’un enseignement supérieur (ISP 2011).

    Cette question portait notamment sur les politiques mises en place en Région wallonne pour lutter contre cette maladie. Or, comme le sait l'honorable membre certainement, suite au transfert des compétences inhérentes à la sixième réforme de l’État, les réseaux locaux multidisciplinaires sont devenus, au 1er janvier 2016, une compétence de la Wallonie. L’objectif de mon Cabinet est bien d’assurer une pérennité à ce secteur et de lui offrir la possibilité d’aboutir à des conventions pluriannuelles.

    Je me permets tout d’abord de rappeler qui sont les réseaux locaux multidisciplinaires (RLM). Il existe en Wallonie 14 réseaux qui couvrent presque l’entièreté du territoire. Les cercles de médecine générale forment le point d’ancrage du financement des projets pilotes. Dans la zone d'action du projet pilote doit figurer au moins un hôpital disposant d’une offre suffisante en matière de soins spécifiques aux trajets de soins. Le RLM doit aussi travailler en collaboration avec le service intégré de soins à domicile (SISD) correspondant à sa région. Le trajet de soins apporte plusieurs avantages : les consultations chez le généraliste et le spécialiste liées à la maladie (diabète et insuffisance rénale) sont entièrement remboursées par la mutualité pendant la durée du trajet de soins, et selon la maladie, l’accès à du matériel spécifique, les consultations de diététicien, de podologue, d’éducateur au diabète, ... .

    Lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015 relative aux soins intégrés en faveur des malades chroniques, la déclaration conjointe approuvée par le Fédéral et les entités fédérées prévoit la mise en place de projets pilotes en 2016 visant, entre autres, une meilleure coordination des services de soins pour ces patients. Le diabète est considéré comme une maladie chronique de sorte que cette pathologie fait aujourd’hui partie intégrante du Plan national en faveur des maladies chroniques. L’expérience des RLM en matière de suivi des trajets de soins, de soins centrés sur la personne, d’approche intégrée et multidisciplinaire, constituera certainement une source d’inspiration. À cet effet, j’ai chargé mon Cabinet et l’administration d’accompagner les RLM afin que ces derniers réfléchissent notamment à l’élargissement de leurs missions en tenant compte des acteurs et des ressources disponibles sur leur territoire.
    En matière de prévention, la note relative à la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière doit être déposée en Gouvernement dans les quelques semaines à venir, note qui déterminera la méthodologie à suivre pour la construction du plan, attendu pour la fin de cette année.

    En agissant sur ces deux facteurs, nous luttons à la fois contre le diabète, mais aussi contre d’autres maladies chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers.

    En outre, d’autres projets ayant l’objectif de promouvoir des attitudes saines sont par ailleurs actuellement soutenus notamment le projet de l’ASBL « Promo santé et médecine générale » qui permet aux médecins généralistes d’être formés aux pratiques préventives afin d’aborder les questions relatives au dépistage des cancers, au dépistage des risques cardiovasculaires et du diabète avec leurs patients.

    Enfin, il est à noter qu’un dépistage de toute la population n’est pas recommandé en raison d’un rapport coût/bénéficie défavorable. La Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), s’appuyant sur la revue de la littérature scientifique, recommande depuis 2007 un dépistage ciblé et opportuniste auprès des personnes présentant un risque clairement accru de diabète de type 2. C’est donc le médecin généraliste qui est le mieux placé pour repérer les cas à risque lors des consultations.