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Le manque d'innovation au sein des PME

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 314 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/04/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Une enquête a été menée par l’UCM auprès de 660 entrepreneurs francophones concernant les réalités en matière d’innovation et de changement. Une étude qui a la qualité de s’intéresser au sens large (lancement d’un nouveau produit, service de réorganisation interne, etc.) à l’innovation et au changement dans des petites entreprises qui ne sont pas dans la recherche et le développement en tant que tels.

    Principaux moteurs qui ressortent de cette enquête : l’envie d’innover (54 %) et la nécessité de stimuler les ventes (53,8 %).

    L’effet positif sur la croissance n’est pas extraordinaire concernant l’innovation et le changement.

    Dans d’autres enquêtes (Universitaires par ex.) on peut constater qu’une grande partie de PME en bonne santé n’innovent que très peu ou alors pas du tout. Tout simplement parce qu’ils n’y arrivent pas et que la modification des processus et l’organisation interne sont très compliqués.

    Au sein des petites entreprises (89 % des cas), c’est le dirigeant de l’entreprise qui décide et qui met en pratique le changement.

    Dans la majorité des cas, ces dirigeants disent consacrer 50 heures maximum et mettre le projet sur pied en moins de 6 mois. Plus de 2/3 ont consacré moins de 5 000 euros aux changements (hors frais de personnel). Ceci expliquant cela, ce manque d’accompagnement serait la cause du manque d’ambition et du non-aboutissement de plusieurs projets.

    Quand on lit les résultats de cette enquête, on ne se pose pas la question de savoir si les TPE/PME vont répondre présentes au moment où Monsieur le Ministre lance l’appel en matière de l’économie numérique.

    N’est-ce pas aussi les manquements en matière d’innovation qui expliquent une partie du déficit en matière de compétitivité dans un marché de plus en plus globalisé ?

    Cela ne se traduit-il pas aussi par le nombre très faible de brevets déposés auprès de l’office européen de brevets ?

    N’est-ce pas là une question majeure qui doit être abordée dans le cadre d’une politique de relance économique ?
  • Réponse du 11/05/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Depuis de nombreuses années, la politique régionale de soutien au développement des entreprises et à l’innovation repose notamment sur l’expertise et l’appui d’un ensemble d’opérateurs de terrain qui proposent aux entreprises divers services de sensibilisation, d’orientation et d’accompagnement à l’innovation.

    Au fil du temps, la Région a affiné la structuration de ces opérateurs, de sorte qu’ils contribuent de manière plus coordonnée et plus efficace aux besoins des entreprises et aux axes prioritaires de sa politique.

    Depuis 2006, l’Agence de Stimulation Économique (ASE) et l’Agence de Stimulation Technologique (AST) ont joué un rôle moteur dans cette structuration et mise en réseau des opérateurs.

    Les missions statutaires confiées à l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation (AEI) – qui a absorbé l’ASE et l’AST en 2015 – affirment non seulement son rôle de structuration, pilotage et évaluation d’opérateurs en réseau, mais élargissent également le périmètre d’action de ces opérateurs au-delà de la simple intégration des structures et fonctions des réseaux de l’animation économique et technologique.

    En 2015, sont intervenues diverses initiatives gouvernementales qui ont influé significativement sur le cadre des actions de l’AEI et de son réseau :
    * Les décisions de principe sur le soutien financier des opérateurs, dans le cadre de la nouvelle programmation des Fonds structurels ;
    * La note décisionnelle relative à l’adaptation de la stratégie d’animation économique et technologique (juillet 2015) ;
    * La définition de la Stratégie de Spécialisation Intelligente de la Wallonie, qui vise à une politique régionale d’industrialisation durable via un policy mix (décembre 2015) ;
    * Le projet de Manifeste des PME (janvier 2016) ;
    * La décision du Gouvernement sur l’évolution du programme Creative Wallonia.

    La plupart des opérateurs du réseau unifié et étendu sont principalement financés par des Fonds structurels européens.

    Pour la programmation 2014-2020, le Gouvernement a décidé que chaque opérateur conclurait individuellement un seul contrat d’objectifs, avec la Wallonie et l’AEI.

    Une des parties de ce contrat d’objectif vise les contributions des parties au fonctionnement coordonné et structuré du réseau multientrées (ciblage des services, partage de processus et méthodologies, contribution à l’identification de filières de services et de métiers prioritaires, acquisition et maintien des compétences, etc.).

    À la fin de 2015, l’AEI disposait de 63 contrats d’objectifs signés, couvrant la quasi-totalité des opérateurs du réseau.

    L’un des métiers du réseau appelé à se développer plus amplement est celui d’account manager.

    Ce métier consiste à détecter les entreprises à potentiel de développement ou d’innovation, à les convaincre de l’utilité d’un accompagnement, à mobiliser en conséquence les ressources du réseau et à veiller au suivi des « feuilles de route » proposées aux entreprises.

    Ainsi, des réformes de grande ampleur ont déjà été initiées pour mieux rencontrer les besoins des entreprises en matière d’innovation et l’amélioration se poursuit encore cette année.

    En effet, d’ici la fin du premier semestre, l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation proposera au Gouvernement une image cohérente et simplifiée du paysage de l’innovation et de l’entreprise en Wallonie à travers une réorganisation encore plus poussée des opérateurs d’animation technologique au sens large.

    Enfin, la réforme des aides de premier niveau, lancée en décembre dernier, vise à :
    * Rassembler les différentes aides actuelles en une seule, organisées en compartiments ;
    * En simplifier l’accès ;
    * En numériser la gestion afin de rendre le mécanisme le plus souple possible et diminuer un maximum les charges administratives pesant sur les entreprises ou les administrations.

    Cette réforme rencontre la recommandation de l’UCM relative aux aides publiques organisées pour les PME.