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L’innovation au sein des PME et des TPE

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 323 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 21/04/2016
    • de MOUYARD Gilles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Monsieur le Ministre n'est peut-être pas sans savoir que dernièrement l’Union des classes moyennes a réalisé une enquête auprès de 660 entrepreneurs portant sur leurs réalités en matière d’innovation et de changement.

    On apprend ainsi au travers de cette étude que 86,7 % des répondants ont tenté avec succès ou non d’innover au niveau de leurs produits ou de leurs services ces trois dernières années. Et pourtant d’autres études universitaires ont déjà démontré qu’une majorité de PME et/ou TPE en bonne santé, n’innovaient pas ou très peu.

    Mais alors que cette enquête démontre que l’innovation est à la portée de toutes les entreprises, elle met également en évidence l’innovation envisagée a effectivement abouti pour seulement 46,1 % des répondants.

    Des explications face à ce faible taux de réalisation sont peut-être à trouver dans le fait que dans la majorité des cas (61,6 %), toujours selon l’étude de l’UCM, il n’y a eu aucune collaboration avec une entreprise externe pour un accompagnement. Et que 79 % des répondants n’ont eu recours à aucun soutien public pour innover.

    Pour l’UCM ce manque d’accompagnement expliquerait donc en partie le non-aboutissement de nombreux projets d’innovation portés par les PME et/ou les TPE. Et qu’une grande majorité des outils publics ne répondent pas aux attentes des entreprises.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation? Comment explique-t-il le fait que l’innovation envisagée a effectivement abouti pour seulement 46,1 % des répondants ? Quels sont les outils publics existants dans l’accompagnement à l’innovation ? Dispose-t-il d’une évaluation de ces outils ? Est-il exact que ces outils ne répondraient plus aux attentes des entreprises ? Quelles solutions envisage-t-il pour soutenir davantage l’innovation au sein des PME et des TPE?
  • Réponse du 14/09/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’innovation ne consiste pas simplement à vouloir mettre sur pied un nouveau produit ou service par le biais d’un programme de recherche. Innover, c’est aussi mettre en place une nouvelle méthode de production au sein de l’entreprise, une nouvelle organisation du travail ou encore, une nouvelle méthode de commercialisation. Pour désigner ces éléments, on parle généralement d’innovation technologique et non technologique. Ces deux notions sont complémentaires et doivent dès lors être appréhendées comme un tout.

    L'UCM a réalisé une enquête sur l'innovation et le changement chez les indépendants et dans les PME. Au total, 660 entrepreneurs ont été interrogés par le biais d’une enquête électronique dont le taux de complétude est de 79 %.

    En ce qui concerne l’innovation technologique, il ressort de cette enquête que « presque la totalité des répondants (86,7 %) y a eu recours ou tenté d’y avoir recours au cours des trois dernières années » en mettant sur pied des nouveaux produits ou services. L’UCM constate « que dans environ un cas sur dix (10,6 %) la tentative n’a pas abouti » et que « le lancement de produits ou services a été réalisé dans plus de trois quarts des cas (76,8 %) ».

    En ce qui concerne l’innovation non technologique, l’enquête montre que « la modification des processus ou de l’organisation interne l'a été dans moins de la majorité des cas (46,1 %) ».

    Les 46,1 % dont l’honorable membre fait référence concernent uniquement les innovations d’organisation au sein des entreprises. Ils ne peuvent dès lors être compris ou présentés comme étant le taux d’aboutissement de l’ensemble des projets d’innovation.

    La Wallonie propose plusieurs mécanismes d’aide permettant aux entreprises d’être aidées dans leur processus d’innovation technologique et non technologique. Parmi ceux-ci, on peut notamment citer les aides à la recherche classiques (subventions et avances récupérables) ainsi que les aides aux innovations d’organisations et/ou de procédés.

    Ces dernières ont pour vocation de venir en aide aux entreprises désireuses d’améliorer leur mode de fonctionnement global afin d’améliorer leur compétitivité. La subvention peut couvrir de 15 à 35 % des dépenses admissibles dans le cadre d'un projet d’innovation de procédé et/ou d’organisation. On notera que les dépenses de personnel relatives aux chercheurs, techniciens et autres personnels d’appui dédiés au projet d’innovation sont considérées comme des dépenses éligibles.

    L’administration de la Recherche, tout comme l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation, se tiennent à la disposition de tout acteur de l’innovation souhaitant disposer des différents mécanismes d’aide proposés par la Wallonie. Il n’est d’ailleurs pas rare que ces organismes participent à divers congrès, conférences ou réunions au sein de centres de recherche agréés, de fédérations d’entreprises ou de chambres de commerce pour informer les industriels sur l’existence de tels dispositifs d’aide.

    Le site « info-entreprises » a été mis en place afin de présenter l’ensemble des dispositifs d’aide destinés aux entreprises. L’AEI a développé un quizz en ligne pour permettre à chaque entreprise d’identifier, par le biais de différentes questions, l’aide la plus adaptée à ses besoins. Enfin, Innovatech se tient à la disposition des entreprises pour accompagner celles-ci dans leurs démarches d'innovation technologique et pour introduire celles-ci dans le réseau de l'innovation.

    Dans ces conditions, toute entreprise qui souhaite être aidée dans son projet d’innovation trouvera, en quelques clics ou par téléphone, c’est selon, l’information souhaitée.

    Au-delà de cette approche réactive, une démarche proactive sera également menée vis-à-vis d’entreprises à haut potentiel susceptibles de convertir l’appui public aux objectifs généraux de création de valeur ajoutée, de croissance et d’emploi. Ainsi, dans le complément de programmation FEDER 2014-2020, la section 1.2 de l’axe 1 est dédiée à la croissance des PME à haut potentiel via une démarche proactive des opérateurs d’animation technologique. Concrètement, un ciblage de ces entreprises sera pratiqué et régulièrement ajusté. Ces entreprises bénéficieront d’un accompagnement spécialisé et individualisé permettant l’accès à de nouveaux marchés, le développement d’une stratégie d’extension ou encore, le renforcement des capacités de gestion et d’innovation.

    Un montant de 53,4 millions d’euros y est consacré. Le financement de cette mesure a été décidé par le Conseil des Ministres lors de sa séance du 21 mai 2015. Les actions d’accompagnement proactif des entreprises se déclinent au sein de 6 portefeuilles de projets coordonnés par l’AEI et qui couvrent respectivement les bassins économiques de Liège, du Hainaut oriental, du Hainaut occidental, du Brabant-wallon, de la Province du Luxembourg et de Namur.

    En ce qui concerne l’animation technologique, la réforme initiée par la mise en place de l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation va se poursuivre au niveau des structures.
    Une filiale intégrée des acteurs de l’innovation technologique va être mise en place. Elle va rassembler Innovatech, Picarre et le NCP notamment. Des services complémentaires en lien avec les centres de recherche et la valorisation des résultats de la recherche universitaire seront également proposés par cette nouvelle filiale.

    Le rassemblement de ces structures renforcera l’impact des services qui seront rendus aux entreprises qui y feront appel. Cette structure travaillera en étroite collaboration avec les pôles de compétitivité, les Universités et les centres de recherche, ainsi que les fédérations professionnelles avec pour seul objectif de rendre possible la transformation d’idées en innovations et processus industriels.