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Les concentrations de glyphosate et d'AMPA dans la Meuse

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 878 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/04/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Selon RIWA Meuse (association internationale de sociétés d'eau potable qui utilisent l'eau de la Meuse comme source d'approvisionnement en eau potable pour 6 millions de personnes en Belgique et aux Pays-Bas), les eaux de la Meuse contiennent des concentrations anormalement élevées de glyphosate et d'acide aminométhylphosphonique (AMPA), son produit de dégradation.

    Ces deux substances seraient particulièrement persistantes dans l'environnement, et poseraient en conséquence des problèmes importants en termes de dépollution et donc de production d'eau destinée à la consommation humaine.

    Selon les informations, des concentrations supérieures à 0,1 µg/l ont été identifiées dans 20 % des prélèvements effectués à différents points de captage le long de la Meuse depuis 2006. À titre d'exemple, ces concentrations étaient en 2014 de 0,35 µg/l à Namêche et 0,25 µg/l à Liège.

    L'impact de ces concentrations sur l'environnement a-t-il été évalué par l'administration de Monsieur le Ministre et, si oui, quel est-il précisément ?

    Qu'en est-il des concentrations de glyphosate et d'AMPA dans l'eau destinée à la consommation humaine ? Quels sont les résultats des derniers prélèvements effectués « à la sortie du robinet » ? Quelles sont les conséquences (potentielles) pour la santé humaine ?

    Des analyses dans d'autres cours d'eau et fleuves traversant la Wallonie ont-elles été effectuées et si oui, que ressort-il de ces analyses en ce qui concerne la présence de glyphosate et d'AMPA ?

    Quelles mesures Monsieur le Ministre va-t-il prendre pour réduire ces concentrations ?
  • Réponse du 09/05/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il convient de rappeler tout d’abord que la norme de potabilité ne s’applique en eau de surface que dans les zones d’amont de prises d’eau potabilisable destinées à la consommation humaine.

    La Meuse entre Tailfer et la frontière néerlandaise n’est donc pas classée comme zone amont d’une prise d’eau potabilisable. Les normes de référence utilisées pour le monitoring des eaux de la Meuse en Wallonie sont celles proposées par l’INERIS pour l’impact sur les organismes aquatiques. Ces normes sont de 28 µg/l en moyenne annuelle et 70 µg/l en concentration maximale admissible pour le glyphosate et 452 µg/l en moyenne annuelle pour l’AMPA. Les valeurs rencontrées dans toutes les eaux de surface wallonnes suivies dans le cadre du monitoring sont largement inférieures à ces normes.

    Les prises d’eau souterraine de Wallonie ne sont pas contaminées par le glyphosate et son métabolite AMPA car ces résidus se dégradent assez rapidement. En ce qui concerne nos prises d’eau de surface potabilisable, les eaux brutes des barrages de la Vesdre, de la Gileppe, de la Warche ainsi que du Ry de Rome sont exemptes de ces 2 substances. Le barrage de l’Ourthe ainsi que la rivière Lhomme potabilisable en contiennent des traces qui n’excèdent pas les normes de potabilité. Concernant enfin la prise d’eau de Tailfer en Meuse, le traitement au charbon actif réalisé permet d’éliminer complètement ces deux substances.

    Il est à noter que le glyphosate ne fait pas partie des substances spécifiques reprises pour l’évaluation de la qualité des masses d’eau dans le cadre de la Directive-cadre sur l’Eau.

    Néanmoins, sur base du principe de précaution, il y a lieu de limiter et encadrer l’utilisation du glyphosate. Ainsi, certaines mesures du programme wallon de réduction des pesticides auront un impact sur les quantités de glyphosate utilisées. Citons notamment l’objectif « zéro phyto » dans les espaces publics au 1er juin 2019. Les gestionnaires d’espaces publics utilisent effectivement très souvent le glyphosate pour le traitement de leurs surfaces.

    « Par ailleurs, j'étudie actuellement la possibilité de renforcer les mesures de précaution et les avertissements dans l'utilisation des désherbants par les particuliers. À ce propos, un folder « Eau Secours ! », très récemment actualisé par la SPGE, sera largement diffusé. Il rappelle le respect des bonnes pratiques et également que de nombreuses solutions alternatives aux désherbants existent. »