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La situation du FOREm de Verviers

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 239 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/04/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Dans la presse (Le Jour du 16 mars), Daniel Richard, Secrétaire régional interprofessionnel FGTB Verviers, n’y va pas par quatre chemins lorsqu'il déclare que le Gouvernement wallon, sous la précédente législature, a décidé que le FOREm devait se restructurer et décentraliser les décisions de son siège de Charleroi vers quatre territoires, à savoir, Luxembourg, Namur, Brabant wallon, Hainaut et Liège. Concernant Verviers, on va vers une centralisation vers Liège. Il tient à faire remarquer que les restructurations dans les autres provinces et nouvelles divisions territoriales, en Hainaut par exemple, n’ont pas amené, comme à Verviers (ou il y a autant de demandeurs d’emploi que pour toute la province du Luxembourg) la suppression de directions régionales, il y a d’ailleurs toute une flopée de postes de managers en plus partout ailleurs en Wallonie.

    Il poursuit, en déclarant que le FOREm devait absorber de nouvelles compétences en provenance de l’ONEM et avec du nouveau personnel venu de celui-ci (contrôle de disponibilité des chômeurs, démarches Activa, dispense, etc.). Le défi a été doublé pour celui de Verviers par l’introduction au même moment d’un projet pilote de bureau unique d’accueil. De manière générale, sur plusieurs dossiers, on n'a pas de considération au niveau de la concertation sociale. Ainsi, des décisions en matière de subsidiation de projets d’insertion socioprofessionnelles par des opérateurs locaux (ASBL, etc.) sont écartées par la tête du FOREm à Charleroi, alors qu’elles ont été prises consensuellement à Verviers, par les interlocuteurs sociaux, les syndicats mais aussi le patronat, au sein de l’instance du bassin. Avant, on avait un droit de regard total, maintenant, ce n’est plus le cas, c’est le règne de l’administration du FOREm, conclut-il.

    La critique est dure, mais justifiée me semble-t-il !

    Cette politique du « tout à Liège » crée à Verviers un « désert administratif » au niveau des services de proximité.

    Y a-t-il un agenda caché de la part des autorités régionales transformant Verviers progressivement en arrière-cour de Liège ?

    Madame la Ministre va probablement me répondre par la négative, mais, dans ce cas, je lui demande de l’illustrer, et ce chiffres à l’appui.
  • Réponse du 19/05/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Je me permets tout d’abord de rappeler que la réorganisation territoriale du FOREm s’appuie sur des éléments du contrat de gestion balisant cette réorganisation autour de deux axes majeurs :
    - la déconcentration territoriale, qui vise à donner plus de responsabilités aux territoires et à raccourcir les délais de décision ;
    - une meilleure articulation des activités emploi et formation ainsi que des circuits plus courts en matière de support RH, IT, … .

    En termes de schéma organisationnel, ces éléments se traduisent par la présence au niveau de chaque territoire d’un Directeur territorial qui gère l’ensemble des services offerts (emploi et formation). Il est entouré par des Directeurs qui pilotent des regroupements de services (services ouverts, accompagnement, formation et compétences, services aux entreprises, relations avec les opérateurs) sur tout le territoire. Pour tous les territoires, il y a donc bien eu la suppression des 2 directions régionales Emploi et Formation au profit d’environ 5 Directions Produits et services avec des adaptations liées à la taille du territoire en termes de nombre de directeurs.

    Par rapport à l’organisation précédente, ce mode d’organisation a pour avantage majeur d’homogénéiser des services ayant des caractéristiques proches et/ou nécessitant des articulations fortes et d’atteindre un meilleur équilibre entre les directions. L’organisation a été également construite avec la volonté de diminuer au maximum le nombre d’intermédiaires.
    En résumé, la réorganisation conduit non pas à « toute une flopée de managers en plus », mais au contraire à une optimisation – et à une légère réduction - de l’encadrement, reposant sur une répartition différente de l’encadrement (diminution de l’encadrement supérieur au profit de l’encadrement de proximité).

    Quant au territoire de Liège/Huy/Verviers, il est constitué de 3 bassins présentant une réalité (en termes de demandeurs d’emploi) totalement différente.

    Quel que soit l’élément pris en considération (heures de formation, nombre de DE, budget, …), le Bassin de Verviers se situe dans une fourchette allant de 20 à 22 % par rapport à l’ensemble du territoire.

    Le schéma organisationnel du Territoire de Liège/Huy/Verviers prévoit, comme annoncé, un directeur par type de service, soit 5 directeurs au total dont 1 au moins à Verviers qui assumera le rôle d’interlocuteur pour les acteurs institutionnels du Bassin.

    Par ailleurs, le départ à la pension de la Directrice dont la résidence administrative est située à Verviers conduira bien à un remplacement par un(e) Directeur/trice qui résidera à Verviers.

    Au sein des Directions précitées, sont également prévues :
    * 19 responsables de service, dont 6 gèrent les activités d’équipes situées sur le Bassin de Verviers,
    * 55 responsables d’équipe, dont 13 travaillent et gèrent les collaborateurs actifs sur le Bassin de Verviers.

    En bref, le Bassin de Verviers est doté d’un encadrement au minimum égal et parfois supérieur à la proportion qu’il représente dans les activités de l’Office.

    À côté de ces chiffres qui démontrent l’importance effective du Bassin verviétois dans la direction territoriale de Liège, il convient encore d’attirer l’attention sur les trois éléments suivants :
    1) Concernant les directeurs, si leur rôle s’exerce au niveau du territoire pour la matière qu’ils gèrent, le FOREm a prévu de leur donner un rôle spécifique dans le bassin de leur résidence administrative. Ce sont eux qui, par délégation du directeur territorial, assument les relations institutionnelles avec les acteurs du bassin. Dans ce cadre, ils sont mandatés pour agir en son nom, quel que soit le produit/service concerné.

    2) La réorganisation territoriale a maintenu au sein du Bassin verviétois chacun des agents qui y travaillaient précédemment et toute l’offre de services préexistante.

    3) Enfin, le Bassin verviétois bénéficie d’une attention particulière. Ainsi :

    a) Le FOREm a déposé un projet européen dans le secteur de la construction afin de soutenir les besoins du Bassin en matière de formation dans ce secteur ;
    b) Verviers a été choisi pour être fer de lance d’un projet majeur de l’Office : la création du service clientèle unique.

    Concernant la subsidiation des projets d’insertion, il convient de rappeler qu’au niveau organisationnel, les opérateurs ont accès, par Bassin, à une équipe dédicacée aux relations avec le FOREm. Cette équipe est en charge à la fois des partenariats, des subventionnements et de la sous-traitance sur des matières Emploi et Formation. Une approche plus intégrée et plus professionnelle des relations aux opérateurs tiers permet de soutenir de manière plus efficiente des actions au bénéfice des usagers.

    Concernant, plus précisément, les subventions octroyées dans le cadre des appels à projets lancés par le FOREm, le processus d’instruction des dossiers n’a fait que renforcer, dans l’esprit de la réorganisation telle que décrite ci-dessus, le poids des Bassins et des territoires.

    En effet, le Comité de sélection des projets, organisé au niveau de la Direction territoriale (et non plus au niveau du siège central) opère la sélection sur la base de l’avis remis par le FOREm au niveau de chaque Bassin concerné.
    Comme par le passé, l’avis rendu par ce Comité est ensuite soumis à l’Administratrice générale du FOREm, qui prend les décisions finales et qui, en l’occurrence, a suivi en tout point cet avis.

    Quant aux partenaires sociaux de la Chambre Emploi/Formation de l’Instance Bassin EFE de Verviers, ils sont invités, préalablement à cette prise de décision finale, à émettre des recommandations quant à l’adéquation entre les projets sélectionnés et les besoins définis par le Bassin. Cette intervention des Chambres figure parmi les missions qui leur sont dévolues dans le décret organique du FOREm. Faisant suite à une concertation avec l’ensemble des Instances Bassins, ce processus se verra consolidé dans le cadre de la prochaine édition de l’appel à projets.

    Enfin, en amont du lancement de cet appel (prévu au dernier trimestre 2016), une concertation aura lieu, au niveau local, entre le FOREm et l’IBEFE, afin de définir les besoins et les priorités en matière d’emploi et de formation et de diffuser ceux-ci auprès des opérateurs souhaitant déposer un projet.