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Le "binge drinking"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 948 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/04/2016
    • de DE BUE Valérie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’Agence InterMutualiste vient de publier une étude sur la consommation d’alcool chez les jeunes de 12 à 17 ans.

    De 45 jeunes en intoxication alcoolique admis chaque semaine à l’hôpital en 2013, on est passé à 47 en 2014. Des chiffres principalement dus au « binge drinking » selon l’étude.

    Autre changement, le nombre de filles est pratiquement égal au nombre de garçons admis, ce qui n’était pas le cas avant. Concernant les mesures face au Binge drinking, Monsieur le Ministre avait expliqué que la Région subventionne l’ASBL Modus Vivendi qui organise des services de prévention et de sensibilisation en milieu festif. Il voulait poursuivre et consolider ce type de soutien à des associations actives dans la prévention.

    Monsieur le Ministre parlait également du besoin de travailler avec tous les niveaux de pouvoir. L’ONE par exemple est toujours compétente en matière de promotion de la santé à l’école. Il évoquait même le fait que ce point serait à l’ordre du jour d’une conférence interministérielle de la santé.

    Il y a aussi le plan alcool 2014-2018 qui n’a pas abouti. Monsieur le Ministre m'a annoncé au mois de janvier que le groupe de travail Alcool au sein de la Cellule générale de politique drogue a repris ces travaux.

    Quelles sont les actions des associations soutenues par la Région ? A-t-il développé ce soutien ? Les actions de prévention se développent-elles ?

    De nouvelles solutions sont-elles envisagées face à l’augmentation du nombre de jeunes admis pour intoxication alcoolique ?

    Comment expliquer cette répartition des chiffres par province ? Les mesures prises et actions menées ne sont-elles pas les mêmes partout et pour tous ?

    Où en est Monsieur le Ministre de ses discussions avec les autres niveaux de pouvoir ? Une concertation avec l’ONE a-t-elle eu lieu ou est-elle prévue ?

    Des actions sont-elles prévues avec ses collègues ministres de la Santé ? Où en sont les travaux du groupe de travail Alcool concernant un plan Alcool ?

    A-t-on des chances de le voir aboutir ? A-t-il un agenda concernant ce plan ?
  • Réponse du 02/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’enquête réalisée par l'Agence Inter-mutualiste à laquelle l'honorable membre fait référence met en lumière ce phénomène inquiétant. Celui-ci connaît aujourd'hui, et il faut le regretter, une popularité certaine. Son importance reste encore difficilement objectivement mesurable.

    L'enquête révèle que 2.376 jeunes en état d'intoxication alcoolique présumée se sont retrouvés à l'hôpital en 2013. En comparaison, leur nombre s'élevait à 2.209 en 2008. La problématique de la consommation excessive d'alcool chez les jeunes est donc préoccupante.

    En ce qui concerne les actions prises au niveau de la Région wallonne, je rappelle au préalable que la législation en matière de vente et de distribution d’alcool demeure une compétence du pouvoir fédéral.

    En matière d’usage et de mésusage de boissons alcoolisées, les réponses appropriées réclament une approche multisectorielle. Dans le domaine de la santé, les actions à mener se conçoivent souvent à partir des trois piliers que sont la prévention, le traitement et la réduction des risques, d’où la nécessité d’établir des concertations.

    La promotion et la prévention de la santé, sous forme d'information régulière et directe, constituent l'un des meilleurs leviers. Sur le plan de la prévention, l'honorable membre sait sans doute que la Région wallonne subventionne l'ASBL Modus Vivendi ainsi que différents services qui bénéficient du soutien logistique de cette association, notamment dans le cadre des Quality Nights. Il s'agit d'un projet qui vise à améliorer le bien-être des personnes qui sortent dans les lieux de fête, notamment en Wallonie. On y trouve divers services préventifs : distribution d'eau gratuite pour limiter les consommations de bière ou d'alcool, préservatifs et bouchons d'oreilles à prix modique, brochures d'informations sur la santé, alertes rapides en cas de circulation de drogue à haut risque, personnel sensibilisé à la réduction des risques et aux premiers secours, etc.

    Mon souhait est de poursuivre et de consolider le soutien aux associations qui se destinent à la prévention, au traitement et à la limitation des risques liés à la consommation abusive d'alcool, y compris dans le cadre du Fonds la lutte contre les assuétudes. Parmi les projets soutenus par le Fonds, trois associations sont très actives sur les problématiques liées à l’alcool : l’ASBL Alpha, qui développe un site internet d'aide en ligne pour personnes alcooliques et leur entourage ; la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) dont le projet porte sur la mise en place d'une démarche en médecine générale reposant sur le dépistage d’une consommation problématique ; et le projet Freedom, qui vise l’implémentation d'un projet de sevrage à domicile de personnes alcoolo-dépendantes.

    N’oublions pas l’importance des services d’aide et de soins spécialisés en assuétudes et chargés de mettre en place un accompagnement spécifique. Ces services sont actuellement au nombre de 27 répartis sur l’ensemble du territoire wallon.

    Par ailleurs, les associations de prévention d'assuétudes offrent des formations, des accompagnements de projets et des outils pour travailler la question des consommations avec les jeunes. La Wallonie en finance plusieurs, dont l'ASBL Infor-Drogues.

    En outre, la Wallonie soutient également le travail de l'ASBL Univers Santé qui déploie des activités spécifiquement en lien avec la consommation d'alcool par les jeunes.

    J'ai bien conscience de la gravité du problème, mais aussi de sa complexité.

    Pour terminer, je rappelle l’existence de la Cellule Générale Politique Drogues (implémentée à partir de la CIM Drogues). Dans la lignée des conclusions rendues par le KCE dans son rapport sur la consommation d’alcool publié ce 4 janvier 2016, un groupe de travail a été mis sur pied, dans le cadre de la Cellule générale de Politique Drogues. Ce groupe de travail réunit l’ensemble des entités fédérées et l’État fédéral afin de commencer la rédaction, en 2016, d’un nouveau plan alcool au niveau national.