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Le projet pilote ID4CARE

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 952 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 28/04/2016
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    ID4CARE teste actuellement un nouveau système de télévigilance.

    Celui-ci a été placé au sein du domicile d'une dame de 84 ans de la Région de Huy.

    Ce système très innovant, parfois utilisé en milieu hospitalier, doit permettre de détecter des problèmes nocturnes d'épilepsie d'un utilisateur et permet de la sorte un véritable suivi du senior, qui fait le choix de rester à la maison plutôt que de se rendre en maison de repos. Une unité centrale ressemblant à un téléphone a été placée au domicile à Huy.

    Pour permettre la connexion avec des serveurs informatique, cette unité est munie d'une carte GSM qui reçoit des données. Des capteurs d'activités situés sur la porte d'entrée, sous le lit, dans la salle de bain et autres pièces principales sont aussi installés. Finalement, un appareil muni d'un bouton d'urgence, semblable aux systèmes de télévigilance déjà existant, est aussi à la disposition de la personne. Les habitudes de la personne sont étudiées via ces installations.

    En cas de changement de celles-ci, le système est capable d'envoyer un rapport aux proches de celle-ci, qui pourront alors agir en prenant les mesures nécessaires. A l'aide d'un accord avec la société Suisse Damo Safty, ce système a pu être mis en place au domicile de cette dame mais également dans une résidence à Ottignies.

    Il s'agit là d'une première en Wallonie. L'enjeu de ce nouveau système est avant tout sociétal.

    En effet, la population étant vieillissante, il est nécessaire de mieux encadrer les personnes âgées qui ne trouvent pas de place en maison de repos ou ne veulent pas s'y rendre.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà eu des retours sur l'utilisation de ce système ?
    Dans l'affirmative, quelles sont les conclusions de ce test ?
  • Réponse du 23/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je remercie l'honorable membre pour sa question sur ce nouveau système de télévigilance. Celle-ci nous donne l’opportunité d’aborder cette thématique importante.

    Tout d'abord, je me permets de distinguer l'« e-santé » de la « santé connectée ». Il s'agit, en effet, de deux concepts différents. L’« e-santé » correspond au développement des Techniques de l'Information et de la Communication (TIC), en faveur de l'échange de données de santé entre professionnels. La « santé connectée », quant à elle, renvoie à l’utilisation d'appareils connectés qui permettent aux patients de suivre leur état de santé (au cours de leurs activités) ou encore de disposer d'aide aux soins. L’honorable membre l’aura compris, nous parlons ici de « santé connectée ».

    L’ensemble des professionnels de santé et les décideurs politiques ne peuvent évidemment pas ignorer ce monde émergent, ni vouloir s’en tenir à distance.

    Je suis convaincu de la plus-value que peut apporter la technologie dans le cadre des soins de santé. Les nouvelles technologies diversifient et augmentent l’offre de soins pour les patients ; je m’en réjouis.

    La finalité de l’outil dont parle l'honorable membre vise à aider les patients à maîtriser tant leur propre état de santé (en décelant les signes avant-coureurs d'une crise par exemple), mais également alerter le réseau de soins et d'aide (formel et informel). Ce système de télévigilance sera certainement amené à se développer. J’en suis persuadé.

    Il n’empêche que le progrès technologique en santé ne doit pas être considéré comme une fin en soi, mais comme un moyen permettant d’améliorer l’accès aux soins, la qualité des prises en charge et l’autonomie des patients. Son déploiement doit être fondé sur une stratégie partagée par l’ensemble des acteurs. Toutes les innovations technologiques ne sont pas révolutionnaires, loin s’en faut.

    Néanmoins, certains outils d'aide à distance ont été évalués et considérés comme efficaces par des équipes scientifiques. Même si je ne peux me prononcer sur l'efficacité du projet-pilote dont parle l'honorable membre, nous savons que ces systèmes de télévigilance peuvent améliorer la vie des patients.

    Pour résumer, je dirais que ce type d’innovation est intéressant et va certainement se développer dans le futur avec des effets positifs. En pratique, les institutions et professionnels de la santé qui se rendent au domicile se doivent de veiller à utiliser des outils validés, adaptés aux difficultés rencontrées par le patient pour l’aider à améliorer sa situation. En effet, je veux veiller à éviter un certain paradoxe de l'isolement, avec des malades parfaitement surveillés à distance, mais isolés socialement. Toute une série de questions éthiques doit se poser…

    De manière plus spécifique, je n’ai pas encore eu de retours sur l’utilisation du système de télévigilance en question.

    Je me permets donc de conclure par les mots suivants : ni résistance au changement ni fascination technologique, mais usage responsable et pragmatique.