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Les politiques de prévention concernant la sarcopénie auprès de nos aînés

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 971 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/05/2016
    • de DOCK Magali
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La sarcopénie est un syndrome gériatrique qui se traduit par une perte de la masse et de la vigueur des muscles. En conséquence, la personne qui en souffre a un risque accru de chutes et de fractures, notamment du col du fémur, une diminution globale des niveaux d'activité physique et des perturbations métaboliques. Des chercheurs belges de l’ULg viennent de présenter une étude montrant que cette affection pourrait connaître un fort développement dans les années à venir. En effet, on estime à l’heure actuelle que ce syndrome touche 10 millions d’Européens. Or, ce chiffre pourrait monter jusque 32,5 millions de personnes dans les estimations les plus hautes.

    Quelle que soit la définition utilisée, estime le Docteur Olivier Ethgen, premier auteur de l'étude, on sait qu’il y aura une forte augmentation de personnes âgées souffrant de sarcopénie dans les années futures. Il précise enfin qu’il est donc nécessaire que nous nous dotions de stratégies pour la prévention et pour la prise en charge de la sarcopénie.

    Ma première question est donc simple.
    Quelle est la stratégie de prévention de Monsieur le Ministre pour la prise en charge de la sarcopénie ?

    Aussi, quel est le nombre de Wallons atteint par ce syndrome ?

    Dans quels lieux sera mise en place la communication concernant la prévention de cette maladie ?
  • Réponse du 30/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Actuellement, il n’y a pas de consensus scientifique afin de valider une définition de la sarcopénie. C’est pourquoi, l’Université de Liège a choisi la définition de l’European European Working Group on Sarcopenia in Older People qui la définit comme étant « un syndrome gériatrique caractérisé par une perte progressive de la masse musculaire et de la force musculaire entraînant un risque de perte d’autonomie fonctionnelle, une mauvaise qualité de vie et le décès » (European Working Group on Sarcopenia in Older People. Sarcopenia: European consensus on definition and diagnosis: Report of the European Working Group on Sarcopenia in Older People).

    Selon la récente étude liégeoise basée sur une enquête auprès des personnes âgées de plus de 65 ans qui ont choisi d’y participer volontairement (534 personnes interrogées), 73 étaient sarcopéniques, soit une prévalence de 13.7 % en moyenne (11.8 % chez les hommes, 14.9 % chez les femmes). Rapporté à la Wallonie, on peut donc estimer que cette maladie toucherait 80.000 Wallons de 65 ans et plus.

    Le traitement de cette maladie ne fait pas consensus et un dépistage systématique n’est pas requis puisqu’il n’y a aucune réponse à lui apporter. Cependant, après avoir établi clairement le profil d’une personne sarcopénique, il est possible d’agir en prévention tant sur le volet de la prise en charge nutritionnelle que sur le volet de l’activité physique (l’un ne va pas sans l’autre). C’est donc dans le cadre global d’une politique en faveur d’un « active ageing » que cette maladie doit être combattue.

    Il existe en Wallonie des actions qui permettent aux personnes âgées de se maintenir actives. Citons par exemple le développement, par la DGO5-Pouvoir locaux du Conseil Consultatif Communal des Aînés (CCCA) ou des projets pilotes (VADA) villes amies des ainés (en collaboration avec l’UCL). Ces initiatives qui luttent contre l’isolement social et physique des ainés leur permettent de maintenir une vie active et une certaine activité physique en préservant également leur souhait d’intervenir dans les décisions en matière de services comme les services de santé ou les aides à domicile.

    Citons aussi les associations financées par la Région wallonne, comme Courants d‘Age ou Entr’Ages qui favorisent les liens intergénérationnels, la plateforme « Bien Vivre chez soi » qui aide les personnes âgées à continuer à vivre chez elles dans de bonnes conditions, ainsi que tous les services d’aides aux familles et aux ainés (SAFA).

    Dans les maisons de repos, le Plan Wallon Nutrition Santé et bien-être des Aînés qui a comme objectif de lutter contre la dénutrition des personnes âgées, aborde abondamment la problématique de la perte musculaire aggravée par la dénutrition. Les actions qui y sont menées du dépistage de la dénutrition à la prise en charge nutritionnelle personnalisée du patient dénutri en passant notamment par la mise en place d’un « Comité de liaison alimentation et nutrition » (CLAN), l’accès à une alimentation saine et équilibrée, ont comme conséquence directe de préserver la masse musculaire du sujet âgé, donc de ralentir la sarcopénie. Il faudra donc continuer les actions de ce plan et les mettre en lien avec le futur plan wallon alimentation et activité physique.
    Les établissements pour ainés organisent aussi de nombreuses activités pour leurs résidents, leur permettant de rester actifs.

    La prévention doit passer par l’éducation des publics cibles (dont les personnes âgées) à la pratique régulière d’activités physiques et à l’importance de l’alimentation. Cette prévention passe par les intervenants (associations, CCCA, SAFA, médecins généralistes, etc.) qui sont en contact avec les personnes âgées.